Le vocabulaire religieux d’autrefois
The Ancient Lost Vocabulary of Religion
Don Cupitt
Recension Lloyd Geering
Traduction Gilles Castelnau
18 janvier 2017
Don Cupitt a choisi ce titre pour son nouveau livre car il croit que « les principaux thèmes de réflexion théologique que nous allons avoir à traiter vont être désormais tout à fait nouveaux dans un âge post-moderne. » Ce sera notamment le cas pour des concepts comme « éternité », « Dieu » (Dieu de la vie, Dieu créateur, Dieu juge ?), « grâce divine », « Christ cosmique » et « le sacré ».
[…]
Le sacré. L’idée de sacré, de sainteté représente essentiellement la manière subjective de considérer un lieu, une chose ou une personne. Cupitt a raison de dire que la plupart de nos contemporains ont désacralisé leur conception du dimanche, des bâtiments religieux ou des cimetières.
Mais il remarque que le sacré existe plus que jamais dans l’art, la musique, le sublime des paysages et le charisme de certains hommes ou de certaines images.
Il en est ainsi, par exemple de certains lieux qui imposent solennité et respect comme le Ground Zero de New-York pour les Américains, pour les Néo-Zélandais, la plage de débarquement d’ Anzac Cove lors de la bataille des Dardanelles de 1915 et le monument de Yad Vashem à Jérusalem qui sont même devenus des lieux de pèlerinages.
Cupitt ne mentionne pas l’exemple frappant du « sanctuaire d’oiseaux ». Les écologistes déploient pourtant pour sauver les robins noirs néo-zélandais, les baleines et d’autres espèces menacées, les mêmes efforts et le même zèle que jadis les hommes partis en croisade pour délivrer les lieux saints de Terre sainte.
Ces exemples peuvent nous convaincre que ce vocabulaire religieux réapparaît de nos jours sous une forme nouvelle, mais ils ne prouvent certainement pas le « retour de la théologie » dont parle Don Cupitt. Cela dépend, en tous cas, de la manière dont on comprend le rôle de la théologie depuis « la mort de Dieu ». Si le mot « Dieu » est désormais remplacé par « Vie » comme Cupitt le dit, ne faut-il pas également remplacer « théologie » par « philosophie de la vie » ?
Cela dépend évidemment de la manière dont on utilise les mots. Mais cela change si vite qu’il est difficile d’en suivre le mouvement. Peut-être faut-il tout simplement comprendre la réflexion de Cupitt comme « travaux en cours ».
Même si tout cela n’est pas vraiment convaincants, Don Cupitt a raison de nous faire réfléchir à l’évolution actuelle de la culture sécularisée pour que nous la pénétrions le mieux possible.
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