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La femme dans l’histoire

 

 

Roland Meyer


Roland Meyer est pasteur, docteur ès Sciences religieuses de l'université de Strasbourg, doyen et professeur de théologie systématique de la Faculté de théologie adventiste en Haute-Savoie.

 

Avant d’aborder les textes attribués à Paul, il convient de relire le contexte philosophique dans lequel ils ont été rédigés.
Les philosophes de l’Antiquité, y compris les plus respectés, avaient une vision de la femme profondément dévalorisant

 

Article paru dans l'hebdomadaire protestant Réforme
du 3 septembre 2015

 

 

5 septembre 2015

L'avilissement de la femme et le développement de la misogynie ne sont pas apparus d'un seul coup. Au cours des siècles, dans les écrits politiques, poétiques et religieux, les hommes se sont surpassés pour dire n'importe quoi sur la femme.

Socrate, philosophe du Ve siècle av. J.-C., immortalise le dédain athénien à l'endroit de la femme en parlant d'elle comme du sexe faible. Pour lui, adepte de la réincarnation, être femme était manifestement une punition. Selon sa conception, les hommes qui auraient mené une vie mauvaise seraient transformés en femme lors de leur réincarnation.

Platon, philosophe du IVe siècle av. J.-C., encourageait l'éducation de la femme, considérant qu'elle pouvait partager les tâches masculines, mais en tout elle était plus faible que l'homme.

Pour Xénophon, philosophe grec du IVe-Ve siècle av. J.-C., disciple de Socrate, l'homme et la femme sont complémentaires, mais la femme est chargée des tâches ménagères par les dieux.

Aristote, philosophe grec du IVe siècle av. J.-C. s'élevant contre les relations sexuelles des jeunes, considère que l'accouplement de jeunes gens compromet la procréation. Il prend les animaux pour témoins et considère que l'accouplement de parents jeunes produit des êtres imparfaits et souvent des femelles, et qu'il en va nécessairement de même chez les humains.

 

Deutérocanoniques

Le livre du Siracide, qui fait partie de la littérature de sagesse et qui avait été exclu du canon juif palestinien, est classé dans les livres dits apocryphes ou deutérocanoniques. Parlant de la femme, l'auteur écrit : « Il n'est pire venin que venin de serpent, ni colère pire qu'une colère de femme. J’aimerais mieux habiter avec un lion ou un dragon que d'habiter avec une femme mauvaise… Une montée de sable sous les pieds d'un vieil homme, telle est la femme bavarde pour un homme tranquille… La femme est à l'origine du péché et c’est à cause d'elle que tous nous mourons. Ne laisse pas l'eau s'échapper, ne laisse pas non plus à une femme méchante la liberté de parole. »

Parlant de l'homme, Philon d'Alexandrie, philosophe juif hellénisé ayant vécu à la fin du Ier siècle av. J.-C. et au début du Ier siècle de notre ère, pense que l'origine de la vie coupable de l'homme est le sexe féminin et que par nature la femme est plus facilement trompée que l'homme ; elle cède volontiers au mensonge.

Dans l'Égypte romaine du Ier siècle av, J. -C., il valait mieux naître garçon que fille, C'est ce qui ressort du Papyrus Oxyrhynchos 744 de Hilarion à son épouse Alis. Hilarion est grec et il séjourne à Alexandrie. Son épouse est ailleurs en Égypte. Il sait qu'elle doit accoucher et les finances de la famille ne sont pas des meilleures. Il lui dit que s'il reçoit son salaire il le lui enverra. Mais il précise : « Si c'est un garçon laisse-le vivre. si c'est une fille, expose-la. » Si le bébé est une fille, sa maman doit donc la faire sortir, la chasser, l'exclure. Ces enfants étaient généralement abandonnés dans des décharges publiques et si un passant les ramassait ils étaient destinés à l'esclavage.

Pour Sénèque, philosophe latin du Ier siècle de notre ère, il est évident que bien que l'homme et la femme contribuent pareillement dans la vie commune, les deux n'ont pas les mêmes rôles, car l'homme est né pour commander et la femme pour obéir.

 

Et aujourd'hui

Pour nos amis penseurs des temps anciens, les affirmations sur la condition de la femme étaient faites de manière arbitraire, sans pouvoir prouver la moindre parcelle de ce qui était avancé. Or les études récentes sur le cerveau montrent qu'il n'y a plus aucune différence de niveau entre garçons et filles. Pour Laurent Cohen, neuropsychologue français, les différences qu'il pourrait y avoir dans les performances mathématiques entre garçons et filles sont dues à un accès inégal à l'éducation, mais ces différences ne sont pas d'origine génétique.

Certains lecteurs de la Bible ont eu tendance à lire les écrits pauliniens au travers des lunettes des philosophes qui vécurent, pour beaucoup, quelques siècles avant l'apôtre Paul.

Sous le prétexte que la Bible est inspirée, il peut être facile, voire simpliste, de prétendre que toutes les paroles, toutes les déclarations et toutes les prises de position vieilles de deux à trois mille ans sont encore d'actualité et qu'il suffit d'appliquer ces préceptes à la lettre pour faire juste.

C'est oublier que toute déclaration a été faite dans un contexte bien particulier. Pour les textes qui nous occupent dans les épîtres de Paul, il faut, en plus de considérer les contextes, tenir compte des destinataires, de la nature du problème traité et se rendre compte que toute déclaration n'a pas obligatoirement une portée universelle.

 

 

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Nécessité d'une interprétation

 

Toute étude de texte se doit d'être faite en tenant compte des contextes au sein desquels le rédacteur a développé son idée, Dans le cas de récits bibliques, il est indispensable de lire un texte ancien selon les principes herméneutiques bien précis afin de conserver l'autorité de la Bible tout en comprenant le texte dans un contexte socioculturel différent du nôtre. Un texte biblique fait partie intégrante d'un message cohérent et ne peut être séparé du reste du document.

La complexité réside dans Le fait que La rédaction de la Bible s'étend sur une très longue période, environ 1 500 ans, et que les sociétés ont considérablement changé durant ce temps.

Malgré toutes les précautions, certains, et ils sont encore trop nombreux, ne manquent aucune occasion pour bombarder la gent féminine de textes accablants et pour dire que la femme reste le sexe faible, qu'elle doit être soumise à son mari et pourquoi pas à l'homme en général, qu'elle ne doit pas se couper les cheveux, qu'elle doit porter un chapeau pour venir à l'église, qu'elle ne peut pas avoir les mêmes responsabilités que l'homme au sein de La communauté et qu'elle doit bien faire le ménage et la vaisselle, Ces hommes d'un autre temps ont l'impression que la Bible, et plus particulièrement l'apôtre Paul, leur donne raison ! Nous montrerons dans les prochains articles ce qu'il faut en penser.

 

 

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