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Le Déluge

 

 

Gilles Castelnau

           

 

30 avril 2022

Extraits de Genèse 6 à 9

6.5-13
L'Eternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que les pensées de leur cœur se portaient chaque jour vers le mal.

L'Eternel regretta d'avoir fait l'homme sur la terre, et il s’en affligea.

Et l'Eternel dit : J'exterminerai de la face de la terre l'homme que j'ai créé, depuis l'homme jusqu'au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel ; car je regrette de les avoir faits.

[...]

La terre était détruite devant Dieu, la terre était pleine de violence.

Dieu regarda la terre, et voici, elle était détruite; car toute chair avait détruit sa voie sur la terre.

Alors Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est arrêtée ; car ils ont rempli la terre de violence ; voici, je vais les détruire avec la terre.

 

8.20-22
Noé bâtit un autel à l'Eternel ; il prit de toutes les bêtes pures et de tous les oiseaux purs, et il offrit des holocaustes sur l'autel. L'Eternel sentit une odeur apaisante, et il se dit en lui-même :
Certes, le cœur de l’homme est porté au mal dès sa jeunesse, mais plus jamais je ne frapperai tous les vivants comme je l’ai fait. Tant que la terre durera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas.

 

9.12-17
Et Dieu dit : Voici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et vous, et tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour toutes les générations à toujours :
j'ai placé mon arc-en-ciel dans la nuée pour qu’il serve de signe d'alliance entre moi et la terre.
Quand je ferai apparaître des nuages
au-dessus de la terre et qu’on verra l’arc-en-ciel dans la nuée, je me souviendrai de mon alliance entre moi et vous, et tous les êtres vivants, de toute chair, et les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair. L' arc-en-ciel sera dans la nuée et je le regarderai pour me souvenir de l'alliance perpétuelle entre Dieu et tous les êtres vivants, de toute chair qui sont sur la terre.

 

Jean 9. 1-3
Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance.

Ses disciples lui firent cette question : Rabbi, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ?

Jésus répondit : Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché ; mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui.


 

Les pensées du cœur de l'homme sont mauvaises dès sa jeunesse


Nous sommes au 6e siècle av. J.C.,
roi de Babylone Nabuchodonosor vient d’envahir Israël et d’en déporter la population. L’Exil durera près de 40 ans et les Juifs se trouvent mêlés à la culture babylonienne. Les enfants rapportent de l’école l’histoire d’Uta-Napistim :

En des temps très anciens, les Dieux – surtout le Dieu principal Enlil - avaient fait un Déluge pour détruire les hommes qui les dérangeaient dans leur tranquillité par le bruit qu’ils faisaient. Seul Uta-Napishtim avait été épargné car il était un privilégié du Dieu Enki. Celui-ci l’avait averti du danger et lui avait suggéré de construire un grand bateau pour lui-même, pour sa famille et pour sauver aussi les animaux. Le Déluge avait effectivement été terrible et avait tout noyé. Uta-Napishtim s’était rendu compte qu’il était terminé en faisant sortir de l’arche une colombe, une hirondelle et un corbeau. Pour le féliciter de son courage, Le Dieu Enlil lui avait accordé l’immortalité et il s’était installé avec son épouse à l’embouchure des fleuves.

Gilgamesh, roi d’Uruk était troublé par la mort et était parti à la recherche d’Uta-Napishtim pour essayer d’obtenir de lui la recette de l’immortalité. Celui-ci lui avait révélé qu’effectivement une plante d’immortalité – très piquante – poussait au fond des océans. Gilgamesh s’était attaché de lourdes pierres au pieds, s’était ainsi laissé glisser au fond de l’océan et avait réussi à saisir la plante, malgré ses piquants.

Sur le chemin de retour vers sa ville d’Uruk, il s’était déshabillé pour se rafraîchir dans une rivière et un serpent avait volé la plante dans ses vêtements.

Si l’on doit mourir ce n’est pas par manque de hardiesse et de détermination mais à cause de notre stupide négligence.

Les rabbins hébreux ont été choqués par cette manière de présenter les choses et ils ont réécrit l’histoire (Genèse 6 à 9) :
D’abord il n’y a qu’un Dieu qui est Yahvé.
Ensuite ce n’est pas le bruit que font les hommes qui a provoqué le Déluge mais leur violence, le mal qu’ils font sans cesse.


La terre était pleine de violence…
L'Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre
et que les pensées de leur cœur se portaient chaque jour vers le mal..
.

Le prophète Amos n'avait-il pas déjà critiqué notre façon de vivre :

Nous diminuerons la mesure, nous augmenterons le prix,
Nous falsifierons les balances pour tromper
Nous achèterons les misérables pour de l'argent,
le pauvre pour une paire de sandales (Amos 8)


L'Éternel regretta d'avoir fait l'homme.

Le mot hébreu employé est chakhat : tout pourri, bon pour la poubelle.

La terre était pleine de violence, elle était. chakhat devant Dieu.
Dieu regarda la terre, et voici, elle était chakhat
car toute chair avait chakhat sa voie sur la terre.
Alors Dieu dit à Noé :
J’ai décidé la fin de toute chair car ils ont rempli la terre de violence ;
Voici, je vais les chakhat avec la terre.
Certes, le cœur de l’homme est porté au mal dès sa jeunesse

Il est vrai qu’aujourd’hui encore nous entendons dire :

« Tous pourris, tout va mal »
« Quand on voit ce qu’on voit et qu’on sait ce qu’on sait, on a raison de penser ce qu’on pense ! »

Il est impossible de vivre, ne serait-ce une journée, en évitant tout conflit, tout mal.

- A l’école si on ne veut pas être souffre-douleur dans la cour de la récréation il ne faut pas se laisser faire, il faut entrer dans la bagarre

- Dans la vie active on assume quantités de petites violences, de dominations sourdes, d’injustices que l’on subit et que l’on commet. On est bien obligé de se défendre pour réussir dans sa profession.

- On achète des vêtements, des jouets bon marchés à des pays qui font travailler et maltraitent des enfants. Nous sommes citoyens de pays qui vendent des armes de guerre.

- On participe qu’on le veuille ou non à une société  qui pollue l’air, la terre et les océans et qui provoque un réchauffement climatique qui va produire des effets désastreux.

- Nous participons à une société qui laisse trop de gens sur le bord de la route. Il y a trop de défavorisés qui n’y arrivent plus et qui vont aux Restaurants du cœur. Il y a trop de monde dans nos prisons.

- Dans la vie sentimentale on fait couler trop de larmes, on divorce, on se centre trop sur un amour-fusion destructeur de la vie du conjoint.

On trouve quelque fois, et à juste titre, les églises agaçantes d’être constamment focalisées sur la dénonciation du mal, les interdictions multiples et leur sempiternelle confession des péchés !

Mais ce ne sont pas seulement les églises qui dénoncent le mal, l’atmosphère actuelle le fait aussi :
Les hommes politiques passent leur temps à se dévaloriser mutuellement et nos contemporains en rajoutent de façon désespérante.
Notre attitude à l’égard de l’argent fait problème.
On s’occupe mal des hôpitaux, de l’école, de la drogue, de la pollution, du réchauffement climatique, de la manière de traiter les aimaux, des éphads, des adolescents…

Tout ce mal est tout de même bien plus grave que le bruit qui dérangeait Enlil !


Et pourtant, ont dit les rabbins, il faut rajouter l’arc-en-ciel :
Malgré tout cela, dit le texte, Dieu sourit quand même à l’humanité.
Dieu sait ce que nous sommes :

Certes, le cœur de l’homme est porté au mal dès sa jeunesse,
mais plus jamais je ne frapperai tous les vivants comme je l’ai fait.
Tant que la terre durera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas.

Plus jamais je ne frapperai tous les vivants comme je l’ai fait
parce que les hommes ne peuvent vraiment pas s’empêcher de faire du MAL

Dieu dit : Voici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et vous, et tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour toutes les générations à toujours :

j'ai placé mon arc-en-ciel dans la nuée pour qu’il serve de signe d'alliance entre moi et la terre.

Quand je ferai apparaître des nuages au-dessus de la terre et qu’on verra l’arc-en-ciel dans la nuée, je me souviendrai de mon alliance entre moi et vous, et tous les êtres vivants, de toute chair, et les eaux ne deviendront plus un déluge pour détruire toute chair. L'arc-en-ciel sera dans la nuée et je le regarderai pour me souvenir de l'alliance perpétuelle entre moi Dieu et tous les êtres vivants, de toute chair qui sont sur la terre.


Chakhat : débat oui,
Arc-en-ciel : hostilité non.


Saint Paul disait :

C'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi.
Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.
 (Éphésiens 2.8)

Le théologien Paul Tillich aimait cette formule : 

« Il nous faut accepter d'être acceptés tout étant sans doute inacceptables. »

On peut arrêter de se démoraliser à cause de l’état lamentable du monde et accepter la réalité des choses.

Méditer le monde avec le regard de Dieu qui n’est justement pas culpabilisant mais souriant :
Quand la pluie du Déluge menace car 
« tout est chakhat », « tous pourris », quand le mal environne, domine, angoisse, révolte, sachons voir l’« arc-en-ciel » que Dieu a mis dans la nuée et qu’il regarde dans sa grâce.

Nous faisons – et nous avons bien raison - des lois sociales, le RSA, les services d’entraide, le Centre d’Actio sociale protestant, la Cimade.

Mais pardessus tout nous pouvons arborer le sourire de grâce que Dieu fait monter sur nos visages, être dépréoccupés de nous-mêmes et chercher avant tout à vivre avec les autres hommes – et les animaux !

 

Le pasteur Michel Wagner a dit :

Au chevet des malades et des agonisants, je prie ;
avec tous les opprimés et les torturés, je crie.
avec tous les passionnés, je cherche et les lutteurs je milite.
car il vient, celui qui désarme les résignations et suscite les responsabilités.

Le pasteur William Booth, fondateur en 1865 de l’Armée du Salut :

Tant que des femmes pleureront, je me battrai,
Tant que des enfants auront faim et soif, je me battrai,
Tant qu'il y aura un alcoolique, je me battrai,
Tant qu'il y aura dans la rue une fille qui se vend, je me battrai.
Tant qu'il y aura des hommes en prison,
et qui n'en sortent que pour y retourner, je me battrai,
Tant qu'il y aura un être humain privé de la lumière de Dieu, je me battrai.

Vivons donc en paix, tels que nous sommes, sourions donc à la vie, dans ce monde que Dieu a tant aimé et faisons paisiblement et courageusement le bien sous l’arc-en-ciel qui est dans la nuée.

 

 

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