Égypte ancienne
découverte d'une forteresse
Gilles Castelnau
24 juillet 2007
L'AFP a annoncé dimanche la découverte en bordure du Sinaï de la plus grande forteresse de l'époque pharaonique et de deux autres forts qui s'intégraient dans un ensemble de fortifications allant jusqu'à l'actuelle bande de Gaza.
Zahi Hawwas, directeur du Conseil supérieur des antiquités égyptiennes a déclaré : « Le fort Tharo était le siège du commandement militaire de la défense orientale de l'Égypte. Les trois forts font partie d'une série de 11 châteaux formant la route militaire d'Horus (la divinité égyptienne) qui allait de Suez à la ville de Rafah, sur la frontière entre l'Égypte et les territoires palestiniens ».
Ces trois forts datent des XVIIIe et XIXe dynasties (1560-1081 av. J.-C.). Deux autres forteresses de moindre importance ont également été mises au jour par des équipes américaine et française, l'une à sept kilomètres de Fort Tharo, l'autre à 15 km.
Les remparts du fort Tharo étaient longs de 500 mètres et larges de 250 mètres. Ils avaient 13 mètres d'épaisseur et étaient renforcés de 24 énormes tours. Ils étaient entourée d'un fossé rempli d'eau.
La forteresse défendait la cité du pharaon Ramsès II, qui fut la capitale de l'Égypte sous les XIXe et XXe dynasties.
Note de Gilles Castelnau
La découverte de cette importante implantation militaire de l'ancienne Égypte qui servait de base de départ aux actions militaires engagées par les pharaons contre leurs adversaires hittites et contre d'éventuelles révoltes de leurs vassaux palestiniens apporte des éléments de précisions intéressants aux réflexions des archéologues israéliens Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman et des Français chercheurs au CNRS Pierre Bordreuil et Françoise Briquel-Chatonnet qui ont apporté des lumières si nouvelles notamment à la question de l'historicité de la fameuse sortie d'Égypte avec Moïse.
En effet ces deux couples de chercheurs arrivent à la même conclusion que l'Exode biblique n'a pas pu avoir lieu dans la mesure où l'Égypte contrôlait militairement tout le Moyen-Orient [et la découverte de ces forteresses suggère que c'était à partir de ce lieu que les forces égyptiennes pouvaient partir en opérations de soutien lorsque leurs postes avancés étaient menacés]. De plus l'existence de cette véritable ligne Maginot égyptienne rend bien improbable le récit de l'Exode.