Compréhension
« non-réaliste » de la religion
Is
Nothing Sacred? The Non-Realist Philosophy of
Religion
Don Cupitt
Recension par Nicholas
Rundle (Extraits)
Ce livre est caractéristique de la
pensée de « Sea of Faith ». Cupitt s'y définit lui-même comme
un sauveur. Il veut sauver Jésus de sa captivité
doctrinale et Dieu de sa captivité métaphysique. Il
veut libérer Jésus de la machinerie « à la fois rouillée et
oppressante » de
l'institution ecclésiastique.
Il nous invite à adopter une religion
sans dogmes, sans sacrements et sans croyance en un monde surnaturel.
Une religion qui soit simplement foi en la vie et
célébration de la vie.
Cupitt définit ainsi la
pensée « non-réaliste » du
mouvement « Sea of Faith » : Lorsqu'on devient sensible aux limites que
nous impose notre humanité, on prend conscience du fait que
notre langage humain est incapable d'exprimer le surnaturel et que
nos yeux ne peuvent contempler l'au-delà.
Nous ne pouvons ni voir Dieu ni le
décrire autrement que de manière toute relative, dans
les limites de notre compréhension humaine. Une « réelle » métaphysique ne peut exister. Nous pouvons
connaître seulement « notre Dieu », notre idéal religieux. On ne peut être
que « non-réaliste ».
[...]
La vieille religion qui prétendait
faire l'intermédiaire entre Dieu et nous pour nous transmettre le salut laisse la place
à la religion de la vie qui guérit. La religion qui
nous apprend à accepter la vie telle qu'elle est et non
à s'en faire une image impossible qui ne peut que nous rendre
coupables et malheureux.
Cupitt se rapproche un peu du Bouddha. Il
s'est d'ailleurs parfois nommé lui-même bouddhiste
chrétien. Il nous propose d'adopter une conception religieuse
qui nous réconcilie avec la vie du monde tel qu'il est
plutôt que de fantasmer sur des mondes idéaux et
illusoires à la manière de Platon.
Il nous propose d'adopter une attitude
éthique créatrice et constamment renouvelée qui
donne du sens à notre vie et contribue à construire un
monde humain plutôt que de nous borner à
répéter des commandements immuables venus d'un
au-delà éternel.
Le
« non-réalisme » signifie pour Cupitt que les formulations
doctrinales et éthiques ne correspondent pas à des
réalités « réelles » dans l'au-delà. Il suit la voie de nombreux
mystiques disant que la foi n'est pas la description d'un certain
nombre d'affirmations mais l'acceptation d'une radicale ignorance, la
plongée dans le vide et non l'enfermement dans un petit cercle
de certitudes.
[...]
Traduction Gilles
Castelnau
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"théologie radicale"
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