La stèle de
Mesha
Mésha et la Bible. Quand une pierre raconte l'histoire
A l'occasion du cent cinquantième anniversaire de la découverte de la stèle,
le Collège de France organise une exposition.
jusqu'au 19 octobre 2018
.
Didier Casalis
2 Rois 3 : deux
versions d'une guerre
D'après un cours de
Danièle Delmaire, l'Encyclopedia Universalis et surtout la
Jewish Encyclopedia
.
18 novembre 2004
En 1868, une lourde pierre en
basalte noir a été
découverte, de 1 mètre de hauteur et
60 centimètres de largeur, à Dibân, à
une vingtaine de kilomètres à l'est de la mer Morte
(à vol d'oiseau). C'est ce qu'on appelle aujourd'hui la stèle de Mesha. Cette pierre était couverte d'un
côté d'une inscription en caractères que les
chercheurs de l'époque ont identifiés comme
étant de l'hébreu primitif. Elle est aujourd'hui
datée des années 830-685 de notre ère. Elle
a été analysée par les savants français,
allemands, anglais et ils se sont tout de suite aperçus de
l'importance extraordinaire de cette découverte. On peut la
voir au Louvre, où une salle entière lui est
consacrée.
1
Description
On la désigne sous le nom de
« stèle » parce que cette pierre, couverte d'une inscription, était
debout dans un champ, quand elle a été
découverte. Les chercheurs de l'époque l'ont transcrite
en caractères hébreux classiques, sans trop de
difficultés, car le texte est écrit de droite à
gauche et chaque mot est séparé du suivant par un
signe. Le texte commence ainsi (voir texte ci-dessous) :
Je suis Mesha, roi de Moab, fils
de Kamosh [...] Dibonite. Mon père régna sur Moab
pendant trente ans et moi je règne après mon
père.
Or le pays de Moab est bien connu dans la
Bible. Le roi Mesha est cité dans 2 Rois 3 (voir le
texte bibliquede 2 Rois 3 ci-dessous).
2 Rois 3 commence
ainsi :
Joram, fils d'Akhab, devient roi
sur Israël à Samarie, la dixième année de
Josaphat, roi de Juda, et il régna douze ans.
Nous sommes à l'époque
où coexistent deux royaumes hébreux, celui de Juda avec
Samarie comme capitale et celui d'Israël avec Jérusalem
comme capitale. Joram a régné de 852
à 841 avant notre ère sur Israël et Josaphat
a régné de 870 à 848 avant notre
ère sur Juda. (Le roi de Juda suivant avait le même nom,
Joram, et il a régné de 848
à 841).
Les deux textes glorifient la puissance des deux royaumes l'un contre
l'autre.
Premier point central : la
religion
Les deux textes laissent paraître les
différences religieuses fondamentales entre les Hébreux
et les Moabites.
Côté Hébreux :
Joram roi d'Israël « a
fait ce qui est mal aux yeux de
l'Éternel », alors
que Josaphat est considéré par le texte comme
un « serviteur de
l'Éternel ». Le
texte biblique raconte la révolte de Mesha contre le roi
d'Israël, l'alliance entre les trois rois d'Israël, de Juda
et d'Édom qui se mettent en marche contre le roi de Moab qui
s'est révolté contre le roi d'Israël. Mais
survient une sécheresse et Josaphat décide de consulter
le prophète Élisée. Élisée
méprise Joram (regardez la façon dont il refuse de lui
parler !) mais respecte le roi Josaphat. Il annonce que YHWH va
rendre les eaux et promet la victoire aux trois rois. Et en effet,
c'est ce qui se passe. L'eau revient et un autre
phénomène se produit. Les eaux s'étalent partout
et le soleil brille sur elles. Les Moabites, trompés par ce
spectacle, croient que les trois rois se sont entretués. Alors
les Hébreux les massacrent, abattent les arbres fruitiers et
bouchent les sources.
Côté Moabites : le Dieu
principal s'appelle Kamosh ; le père de Mesha s'appelle
Kamosh(itt), ou Kamosh [...] (texte illisible). Le père de
Mesha a un nom de même racine que le nom du Dieu avec un
suffixe illisible. Kamosh est un Dieu qui punit son peuple, puisqu'il
a laissé le roi hébreu Omri, le père d'Achab,
puis également son fils Achab écraser les Moabites.
C'est ainsi que Omri avait pu prendre possession du pays de Medeba.
Le Dieu Kamosh l'a « rendu » à Mesha, car il est un bon serviteur du Dieu
Kamosh. La stèle raconte les massacres que fait Mesha des
troupes coalisées et la reconstruction par Mesha des villes
détruites par les Hébreux. Car, selon la stèle,
Mesha est un roi pieux qui honore le Dieu Kamosh et la déesse
Astarté ; d'ailleurs le Dieu Kamosh lui parle directement.
C'est un roi bâtisseur ou reconstructeur, qui fait
rebâtir des murs, construire les portes des villes, creuser des
citernes.
C'est pour la stèle de Mesha une
guerre de Dieux également. Mesha prend les prisonniers, les
Hébreux, qu'il appelle « les champions de
YHWH » ; il les « traîne » devant Kamosh pour les massacrer et par
conséquent les lui sacrifier.
Deuxième point central
comme fait de civilisation : l'eau
Le point central de la stèle est le
soin que le roi Mesha met à souligner qu'il fait creuser des
puits et bâtir des citernes pour l'eau. L'eau est le
problème fondamental pour les Moabites et pour les
Hébreux. La sécheresse pour les Hébreux est due
sans doute à l'impiété du roi Joram, qui « a fait ce qui est mal aux
yeux de l'Éternel »; pour les Moabites, il n'y a pas d'explication
à cette sécheresse, mais il y a seulement l'accusation
que les Hébreux ont tout massacré et détruit
toute construction y compris les citernes, les puits. La
sécheresse semble un fait de nature... ou de guerre... (mais
nous ne savons rien de ce que pensent les Moabites).
Troisième point :
les troupes et les villes
Le nombre de troupes engagées pour
les opérations de commando est précisé dans les
deux textes. Dans la stèle : « deux cents
hommes » pour attaquer
Yahas et joindre cette ville à Dibôn dans la
stèle. Dans la Bible : « sept cents hommes » pour l'assaut final contre les Moabites à
Qir-Hareseth.
Une seule ville est mentionnée dans
le récit qui se trouve dans 2 Rois 3 ; en revanche, les villes
mentionnées dans la stèle sont nombreuses, soit les
villes construites par Israël et reprises par Mesha (exemple
Atarot), soit les villes créées par Mesha. La
principale ville semble être Dibôn, là où
se trouvait la stèle quand elle a été
découverte.
La seule mention d'une ville commune aux
deux textes est :
- Qir-Hareseth dans 2 Rois 3
- QR-H dans la stèle.
Les chercheurs pensent que c'est la
même ville (les savants allemands, anglais, la note de la TOB),
et qui serait aujourd'hui la ville de Kérak en Jordanie.
Pour le texte biblique, c'est là que
se joue l'épisode final. En revanche, on ne connaît pas
la fin de l'histoire, car la stèle est cassée à
une certaine hauteur. Au-dessous d'une certaine ligne, il n'y a que
des lettres séparées sans qu'on puisse les rapprocher
pour en extraire le sens. De telle sorte qu'on ne sait pas comment le
récit des exploits de Mesha se terminait.
Alors où se trouve la
vérité concernant l'issue de la bataille finale ?
Prenons le texte de 2 Rois 3. La
fuite des Hébreux devant le sacrifice du fils de Mesha est
expliquée par la TOB par la peur des Hébreux devant la
toute puissance des Dieux étrangers et le courroux du Dieu
national Kémosh ; personnellement je mettrais aussi en avant
l'horreur du sacrifice humain qu'avaient les Hébreux depuis
des temps immémoriaux et que symbolise la ligature d'Isaac
(appelée traditionnellement « le sacrifice
d'Abraham »). Dans tous
les cas, il y a « défaite » des Hébreux en 2 Rois 3, ou tout au
moins « fuite » et non conquête, et dans cet épisode
précis.
Dans la stèle, la victoire de Mesha
est totale. Il n'a jamais été battu, selon ses dires.
C'est un grand roi, bâtisseur, reconstructeur, soucieux du
problème crucial de l'eau (comme bien sûr les
Hébreux), mais qui reprend son bien contre les envahisseurs,
reconstruit et prévoit.
Des deux côtés se manifestent
une cruauté totale, un sentiment national absolu et une
omniprésence de YHWH et des Dieux.
2
Circonstances de la
découverte
La stèle a été
découverte par un consul français envoyé à Constantinople dans l'empire
ottoman à l'époque du IIe empire,
Charles
Clermont-Ganneau (1846-1926).
Celui-ci est passionné d'archéologie, et d'ailleurs se
consacrera uniquement à sa passion après la
découverte de la stèle. A Constantinople, il rencontre
un autre diplomate allemand, Klein,
également archéologue à ses heures. Celui-ci en
se promenant en Jordanie apprend à Clermont-Ganneau qu'il y a
beaucoup de vieilles pierres intéressantes à
Dibân, en Jordanie. Notre diplomate français sans
prévenir Klein envoie un Arabe qu'il avait connu à
Athènes, Selim
al-Qari, faire des observations.
Clermont-Ganneau comprend qu'il y a là un important objet et
le renvoie plusieurs fois copier la pierre. Il cherche
désormais à s'approprier la pierre et envoie un autre
Arabe faire un estampage de l'une
de ces pierres dont Klein lui a parlé et dont il a quelque
idée d'après les informations de Sélim.
L'estampage est une
technique qui consiste à
plaquer sur un objet un matériel souple, comme du
plâtre, sur un objet dont on veut prendre la forme ; le
plâtre séché garde la forme qu'on lui a
imprimée). Clermont-Ganneau reconnaît là un texte
écrit de droite à gauche.
Selim comprend la valeur de la
pierre. Il retourne sur les lieux.
D'abord il s'est mal pris pour faire l'estampage et recommence. Mais
les Bédouins ont remarqué les allées et venues
de Selim et de l'autre arabe. Selim se fait attaquer et doit
s'enfuir.
Clermont-Ganneau envoie une
troisième personne pour
acheter la pierre. Tous se demandent pourquoi cette pierre
intéresse tellement ces étrangers. Les Bédouins
font chauffer la pierre et la cassent en plusieurs morceaux pour
mieux la vendre. Clermont-Ganneau achète morceau par morceau
la pierre (une quinzaine), en donne un petit morceau à un
Anglais, qui le rendra à la France par la suite : ces
événements se produisent pendant la guerre
franco-prussienne, et ces chercheurs se sentent sans doute plus
isolés les uns des autres qu'en temps de paix. La lecture du
texte de la pierre se fait d'abord d'après les estampages.
Selim a recopié les lettres de
l'alphabet hébreu primitif.
Il se met à fabriquer des faux. Il se met en rapport avec un
marchand qui fait fabriquer des poteries avec des inscriptions en
moabite. Le marchand les vend à Berlin qui se montre
très intéressé.
Selim fabrique un nouveau
document à l'aide d'un
rouleau en peau sur lequel il écrit en moabite les Dix Commandements. Il le donne à vendre au marchand. Mais
Clermont-Ganneau a Selim à l'oeil. Le marchand envoie un
négociateur à Londres pour vendre ce rouleau.
Clermont-Ganneau se rend spécialement à Londres pour
s'opposer à cette duperie et réussit à dissuader
les Anglais. Pendant ce temps, le marchand, qui attend le
résultat de la négociation à Amsterdam, apprend
qu'elle a échoué et se suicide. Sa fille sera
romancière et racontera plus tard dans un roman une partie de
l'histoire sous une forme romanesque et en accablant
Clermont-Ganneau, sous un autre nom. En dehors de cette
dernière précision, les renseignements que nous avons
proviennent des écrits nombreux de Clermont-Ganneau
lui-même. Il a écrit : Études d'archéologie
orientale (1880), Les Fraudes archéologiques (1885), Palestine
inconnue (1886) etc, ainsi qu'un
grand nombre d'articles parus dans des revues
d'archéologie.
Traduction de la
stèle de Mesha
Traduction synthétique faite
d'après les notes de Danielle Delmaire et de plusieurs
traductions, allemande, française et anglaise, trouvées
sur le Web. Toutes sont différentes, parfois gravement.
Je suis Mesha, roi de Moab, fils de Kamosh
[...] le Dibonite. Mon père régna sur Moab pendant
trente ans et moi je règne après mon père. Je
fis ce haut lieu pour Kamosh, haut lieu du salut, car il m'a
sauvé de tous les rois, et il m'a fait voir tout ce que je
voulais contre mes ennemis.
Omri, roi d'Israël, avait dominé
Moab durant de nombreux jours, car Kamosh s'était
irrité contre son propre pays. Son fils lui succéda et
dit lui aussi : je dominerai Moab. Il a dit cela de mon temps et
j'ai voulu m'opposer à lui. Et Israël fut perdu à
jamais.
Omri s'était emparé de la
terre de Mahadaba et il l'occupa durant tout son temps et la
moitié du temps de son fils, quarante ans. Mais de mon temps,
Kamosh l'a rétablie.
Je construisis Baalmâon et je fis un
réservoir et je construisis Qiryatan. Les gens de Gad avaient
longtemps occupé la terre d'Atarot. Le roi d'Israël avait
bâti Ataroth pour lui-même. J'attaquai la ville et je la
pris. Je tuai tout le peuple de la ville aux yeux de Kamosh et de
tout Moab. Je fis venir de là l'autel de Dodoh et je le
traînai devant Kamosh [...].
Kamosh me dit : Va prendre Nébo
à Israël. J'y allai de nuit, et je la combattis de l'aube
jusqu'à midi. Je la pris et je tuai tout le monde : sept mille
hommes, étrangers, femmes étrangères, esclaves
femmes que je consacrai à Ashtar Kamosh.
Je saisis les champions, (ou instruments,
les ustensiles) de YHWH et je les traînai devant Kamosh.
Le roi de l'Israël construisit Jahaz et
l'occupa alors qu'il était en guerre contre moi. Mais Kamosh
le chassa devant moi.
Je pris deux cents hommes de Moab et tous
les chefs et j'attaquai Jahaz. Je la pris et je lannexai à
Dibon.
J'effectuai des réparations à
[...] sur les murs de [...] et de [...]. Je réparai ses portes
et ses tours.
Je bâtis le palais royal, et je
construisis le réservoir à l'intérieur de la
ville. Il n'y avait aucun réservoir à
l'intérieur de la ville de [...]. Je dis aux habitants :
que chacun construise lui-même une citerne dans sa
maison.
Je fis creuser des fossés à
[...] par les prisonniers israélites. Je bâtis Aroer, et
je fis la route de Arnon. Je reconstruisis Beth-Bamoth qui avait
été détruite et je reconstruisis aussi Bezer,
parce qu'il était en ruine.
Je fis faire cela par des hommes de Dibon,
puisque Dibon était désormais à moi.
Je suis devenu roi sur plus de cent villes
que j'ai annexées. Je reconstruisis également Mahadaba,
et Beth-Diblatan. [...]
Note Dibon est mentionné dans
la Bible en Nombres 21:30-31
et
Ésaie 15:2.
.
Texte biblique de
2 Rois 3
1 Joram, fils d'Achab, régna sur
Israël à Samarie, la dix-huitième année de
Josaphat, roi de Juda. Il régna douze ans.
2 Il fit ce qui est mal aux yeux de
l'Eternel, non pas toutefois comme son père et sa mère.
Il renversa les statues de Baal que son père avait
faites;
3 mais il se livra aux péchés
de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait fait pécher
Israël, et il ne s'en détourna point.
4 Méscha, roi de Moab,
possédait des troupeaux, et il payait au roi d'Israël un
tribut de cent mille agneaux et de cent mille béliers avec
leur laine.
5 A la mort d'Achab, le roi de Moab se
révolta contre le roi d'Israël.
6 Le roi Joram sortit alors de Samarie, et
passa en revue tout Israël.
7 Il se mit en marche, et il fit dire
à Josaphat, roi de Juda: Le roi de Moab s'est
révolté contre moi; veux-tu venir avec moi attaquer
Moab ? Josaphat répondit : J'irai, moi comme toi,
mon peuple comme ton peuple, mes chevaux comme tes chevaux.
8 Et il dit: Par quel chemin
monterons-nous ? Joram dit : Par le chemin du désert
d'Edom.
9 Le roi d'Israël, le roi de Juda et le
roi d'Edom, partirent; et après une marche de sept jours, ils
manquèrent d'eau pour l'armée et pour les bêtes
qui la suivaient.
10 Alors le roi d'Israël dit :
Hélas ! l'Eternel a appelé ces trois rois pour les
livrer entre les mains de Moab.
11 Mais Josaphat dit : N'y a-t-il ici
aucun prophète de l'Éternel, par qui nous puissions
consulter l'Eternel ? L'un des serviteurs du roi d'Israël
répondit : Il y a ici Élisée, fils de
Schaphath, qui versait l'eau sur les mains d'Élie.
12 Et Josaphat dit : La parole de
l'Éternel est avec lui. Le roi d'Israël, Josaphat et le
roi d'Edom, descendirent auprès de lui.
13 Élisée dit au roi
d'Israël : Qu'y a-t-il entre moi et toi ? Va vers les
prophètes de ton père et vers les prophètes de
ta mère. Et le roi d'Israël lui dit : Non ! car
l'Éternel a appelé ces trois rois pour les livrer entre
les mains de Moab.
14 Élisée dit :
L'Éternel des armées, dont je suis le serviteur, est
vivant ! si je n'avais égard à Josaphat, roi de
Juda, je ne ferais aucune attention à toi et je ne te
regarderais pas.
15 Maintenant, amenez-moi un joueur de
harpe. Et comme le joueur de harpe jouait, la main de
l'Éternel fut sur Élisée.
16 Et il dit : Ainsi parle
l'Éternel: Faites dans cette vallée des fosses, des
fosses !
17 Car ainsi parle l'Éternel :
Vous n'apercevrez point de vent et vous ne verrez point de pluie, et
cette vallée se remplira d'eau, et vous boirez, vous, vos
troupeaux et votre bétail.
18 Mais cela est peu de chose aux yeux de
l'Éternel. Il livrera Moab entre vos mains;
19 vous frapperez toutes les villes fortes
et toutes les villes d'élite, vous abattrez tous les bons
arbres, vous boucherez toutes les sources d'eau, et vous ruinerez
avec des pierres tous les meilleurs champs.
20 Or le matin, au moment de la
présentation de l'offrande, voici, l'eau arriva du chemin
d'Edom, et le pays fut rempli d'eau.
21 Cependant, tous les Moabites ayant appris
que les rois montaient pour les attaquer, on convoqua tous ceux en
âge de porter les armes et même au-dessus, et ils se
tinrent sur la frontière.
22 Ils se levèrent de bon matin, et
quand le soleil brilla sur les eaux, les Moabites virent en face
d'eux les eaux rouges comme du sang.
23 Ils dirent : C'est du sang !
les rois ont tiré l'épée entre eux, ils se sont
frappés les uns les autres ; maintenant, Moabites, au
pillage!
24 Et ils marchèrent contre le camp
d'Israël. Mais Israël se leva, et frappa Moab, qui prit la
fuite devant eux. Ils pénétrèrent dans le pays,
et frappèrent Moab.
25 Ils renversèrent les villes, ils
jetèrent chacun des pierres dans tous les meilleurs champs et
les en remplirent, ils bouchèrent toutes les sources d'eau, et
ils abattirent tous les bons arbres; et les frondeurs
enveloppèrent et battirent Kir-Haréseth, dont on ne
laissa que les pierres.
26 Le roi de Moab, voyant qu'il avait le
dessous dans le combat, prit avec lui sept cents hommes tirant
l'épée pour se frayer un passage jusqu'au roi
d'Édom; mais ils ne purent pas.
27 Il prit alors son fils premier-né,
qui devait régner à sa place, et il l'offrit en
holocauste sur la muraille. Et une grande indignation s'empara
d'Israël, qui s'éloigna du roi de Moab et retourna dans
son pays.
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