Protestants dans la Ville
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Marie-Madeleine
Gilles Castelnau
4 février 2005
Le personnage de
Marie-Madeleine a été composé à partir de
quatre femmes différentes mentionnées dans
les Évangiles.
Luc mentionne aussi
dans les Actes une Marie « mère
de Jean surnommé Marc » chez qui Pierre
se réfugie à sa libération de prison. Actes 12.12
Marie
« de Magdala »
Les trois
premiers Évangiles mentionnent une
certaine Marie « de
Magdala ». Certes,
écrit le pasteur Patrice Rolin, il n'y a
pas de ville portant exactement ce nom,
mais les auteurs que j'ai consultés
semblent identifier avec une assez bonne
probabilité le site de Migdal nînaya
(la tour des poissons) à 5 km au N-O
de Tibériade, et dont le nom arabe moderne
porte encore la trace : el-Mejdel.
Marie de Magdala
figure parmi les femmes qui étaient
présentes lorsque Jésus fut crucifié, qui
sont venues à sa tombe et furent témoin de
sa Résurrection. Leurs noms varient
légèrement selon les Évangiles mais Marie de Magdala
est toujours mentionnée et semble avoir
été centrale dans le groupe. Elle y est en
tout cas parfaitement intégrée et n'est
pas du tout présentée comme une
pécheresse.
La seule chose qu'on sache d'elle et
cette mention que Luc en fait dans la
première partie de son Évangile :
Les
douze étaient avec (Jésus) et quelques
femmes qui avaient été guéries
d'esprits malins et de maladies :
Marie
appelée Madeleine, de laquelle étaient
sortis sept démons, Jeanne, femme de
Chuza, intendant d'Hérode, Susanne, et
plusieurs autres, qui l'assistaient de
leurs biens. Luc 8.2
Elle fut la première témoin de la
Résurrection.
.
Marc 16.9
Jésus ressuscité
apparut d'abord à Marie de Magdala ;
elle alla le dire...
.
Jean 20.1-18
Le premier jour de
la semaine, Marie de Magdala se
rendit au sépulcre dès le matin,
comme il faisait encore obscur; et
elle vit que la pierre était ôtée du
sépulcre. Elle courut vers Simon
Pierre et vers l'autre disciple que
Jésus aimait, et leur dit :
- Ils ont enlevé du sépulcre le
Seigneur, et nous ne savons où ils
l'ont mis.
Pierre et l'autre
disciple sortirent, et allèrent
au sépulcre... Ils couraient
tous deux ensemble. Mais l'autre
disciple courut plus vite que
Pierre, et arriva le premier au
sépulcre ; s'étant baissé,
il vit les bandes qui étaient à
terre, cependant il n'entra pas.
Simon Pierre, qui le suivait,
arriva et entra dans le
sépulcre ; il vit les
bandes qui étaient à terre, et
le linge qu'on avait mis sur la
tête de Jésus, non pas avec les
bandes, mais plié dans un lieu à
part. Alors l'autre disciple,
qui était arrivé le premier au
sépulcre, entra aussi; et il
vit, et il crut. Car ils ne
comprenaient pas encore que,
selon l'Écriture, Jésus devait
ressusciter des morts. Et les
disciples s'en retournèrent chez
eux.
Cependant Marie
se tenait dehors près du
sépulcre, et pleurait. Comme
elle pleurait, elle se baissa
pour regarder dans le
sépulcre ; elle vit deux
anges vêtus de blanc, assis à la
place où avait été couché le
corps de Jésus, l'un à la tête,
l'autre aux pieds.
Ils lui dirent :
- Femme, pourquoi
pleures-tu ?
Elle leur répondit : Parce
qu'ils ont enlevé mon Seigneur,
et je ne sais où ils l'ont mis.
En disant
cela, elle se retourna, et
elle vit Jésus debout ;
mais elle ne savait pas que
c'était Jésus.
Jésus lui dit : Femme,
pourquoi pleures-tu ? Qui
cherches-tu ?
Elle, pensant que c'était le
jardinier, lui dit :
- Seigneur, si c'est toi
qui l'as emporté, dis-moi où
tu l'as mis, et je le
prendrai.
Jésus lui dit :
- Marie !
Elle se retourna, et lui dit
en hébreu :
- Rabbouni !
c'est-à-dire, Maître !
Jésus lui dit :
- Ne me touche pas; car
je ne suis pas encore monté
vers mon Père. Mais va trouver
mes frères, et dis-leur que je
monte vers mon Père et votre
Père, vers mon Dieu et votre
Dieu.
Marie de
Magdala alla annoncer aux
disciples qu'elle avait vu
le Seigneur, et qu'il lui
avait dit ces choses.
La femme
« dont on parlera
toujours »
Matthieu 26
6 = Marc 14.3 (récit
ignoré par Luc)
Comme
Jésus était à
Béthanie, dans la
maison de Simon le
lépreux, une femme
s'approcha de lui,
tenant un vase
d'albâtre, qui
renfermait un parfum
de grand prix et,
pendant qu'il était à
table, elle répandit
le parfum sur sa tête.
Les disciples, voyant
cela, s'indignèrent et
dirent :
- A quoi bon
cette perte ? On
aurait pu vendre ce
parfum très cher, et
en donner le prix aux
pauvres.
Jésus, s'en étant
aperçu, leur
dit :
- Pourquoi
faites-vous de la
peine à cette
femme ? Elle a
fait une bonne action
à mon égard ; car
vous avez toujours des
pauvres avec vous,
mais vous ne m'avez
pas toujours. En
répandant ce parfum
sur mon corps, elle
l'a fait pour ma
sépulture.
Je vous le dis en
vérité, partout où
cette bonne nouvelle
sera prêchée dans le
monde entier, on
racontera aussi en
mémoire de cette femme
ce qu'elle a fait.
Matthieu et Marc
n'identifient pas cette
femme à Marie de Magdala
et pourtant son geste dont
Jésus dit : « En
répandant
ce parfum sur mon corps,
elle l'a fait pour ma
sépulture » fait
évidemment penser à la
présence si importante
de Marie de Magdala à la
croix et au tombeau que
précisément Matthieu et
Marc mentionnent tous
deux dans leur chapitre
suivant.
La tradition a pensé à
elle :
Partout
où cette bonne
nouvelle sera
prêchée dans le
monde entier, on
racontera aussi en
mémoire de cette
femme ce qu'elle a
fait.
Chaque fois qu'un
homme sera voué, comme
Jésus, à la
souffrance, à
l'injuste abandon
moral et tendra à se
démoraliser sur un lit
d'hôpital, de prison,
dans la tristesse du
deuil, l'angoisse du
chômage, ou un conflit
humain, la compassion
du Christ nous sera
rappelée par le parfum
que cette femme a
offert à celui qui
nous précède sur nos
chemins dou-loureux.
Marie
sœur de Marthe et de
Lazare
Jean 12.1-18
Six jours avant la Pâque, Jésus arriva à Béthanie, où
était Lazare,
qu'il avait
ressuscité des
morts. Là, on
lui fit un
souper ;
Marthe
servait, et
Lazare était
de ceux qui se
trouvaient à
table avec
lui. Marie
prit une livre
d'un parfum de
nard pur de
grand prix, en
oignit les
pieds de
Jésus, et elle
lui essuya les
pieds avec ses
cheveux, la
maison fut
remplie de
l'odeur du
parfum.
La même
crtique est
alors faite au
sujet du
gaspillage de
ce parfum mais
cette fois par
Judas. Sinon
le texte est
identique à
celui de
Matthieu et de
Marc.
Jean situe la
scène à
Béthanie,
comme Matthieu
et Marc, mais
chez Lazare et
non pas chez
Simon le
lépreux.
Dans les deux
cas la femme
verse du
parfum sur
Jésus. Dans
Matthieu et
Marc sur sa
tête, ici dans
Jean sur ses
pieds.
Dans ce récit
la femme est
nommée Marie
mais pas Marie
la
Magdaleine :
Marie soeur de
Marthe et de
Lazare.
Jésus met
encore ce
geste du
parfum en
rapport avec
sa mort.
La mention
des pauvres
est reprise de
Matthieu et de
Marc.
La
pécheresse
anonyme
Luc
7. 3-50
Un
pharisien pria
Jésus de
manger avec
lui. Jésus
entra dans la
maison du
pharisien, et
se mit à
table. Et
voici, une
femme
pécheresse qui
se trouvait
dans la ville
ayant su qu'il
était à table
dans la maison
du pharisien,
apporta un
vase d'albâtre
plein de
parfum, et se
tint derrière,
aux pieds de
Jésus. Elle
pleurait; et
bientôt elle
lui mouilla
les pieds de
ses larmes,
puis les
essuya avec
ses cheveux,
les baisa et
les oignit de
parfum. Le
pharisien qui
l'avait
invité, voyant
cela, dit en
lui-même :
- Si cet
homme était
prophète, il
connaîtrait
qui et de
quelle espèce
est la femme
qui le touche,
il connaîtrait
que c'est une
pécheresse.
Jésus prit la
parole et lui
dit :
- Simon,
vois-tu cette
femme ?
Je suis entré
dans ta
maison, et tu
ne m'a pas
donné d'eau
pour laver mes
pieds ;
mais elle,
elle les a
mouillés de
ses larmes, et
les a essuyés
avec ses
cheveux. Tu ne
m'as pas donné
de
baiser ;
mais elle,
depuis que je
suis entré,
elle n'a pas
cessé de me
baiser les
pieds. Tu n'as
pas versé
d'huile sur ma
tête ;
mais elle,
elle a versé
du parfum sur
mes pieds.
C'est
pourquoi, je
te le dis, ses
nombreux
péchés ont été
pardonnés: car
elle a
beaucoup aimé.
Comme dans
le récit de
Marie de
Béthanie, on
est dans la
maison d'un
certain Simon.
Mais il est
cette fois « pharisien » et non pas « lépreux ».
On a encore
une femme qui
met du parfum
sur les pieds
de Jésus, sans
qu'aucun
rapport soit
établi avec la
mort.
Elle n'est
pas non plus
nommée et son
identification
avec Marie la
Magdeleine est
difficile car
Luc mentionne
justement
celle-ci au
chapitre
suivant (8.2)
pour dire
qu'elle a été
délivrée de
sept démons.
Il aurait été
naturel
qu'en 8.2
Luc dise qu'il
s'agit de
Marie de
Magdala qui
venait de
verser du
parfum sur les
pieds de
Jésus.
Marie-Madeleine
de la légende

Église
de la
Madeleine
Paris; la
sainte enlevée
au ciel par
les anges
J'imagine
que la
pécheresse
anonyme dont
parle Luc,
Marie la
Magdeleine
d'où sont « sortis sept démons », comme on
disait à
l'époque et
Marie soeur de
Marthe et de
Lazare
auraient
toutes trois
été bien
surprises de
se voir
transformées
dans la
tradition
populaire
ultérieur
comme cette « Marie-Madeleine » représentée les
seins nus et
vêtue
seulement de
ses longs
cheveux, ne se
séparant
jamais de son
vase de parfum
et souvent
aussi d'un
crâne qu'elle
ne cessait de
contempler.
Marie-Madeleine,
dit la légende,
a été jetée
par ses
persécuteurs
dans une
barque sans
voiles ni
rames, en
compagnie de
sa soeur
Marthe et de
leur frère
Lazare, de
Marie-Jacobé
soeur de la
Vierge et de
Marie-Salomé,
mère des
apôtres
Jacques et
Jean. Saint
Maximin et
saint Ixidoine
étaient avec
elles ;
Sara, leur
servante noire
a rattrapé la
barque en
marchant sur
l'eau, car
elle était
elle aussi une
grande sainte.
Poussés par
les courants
et par le
Saint-Esprit,
ils ont abordé
sans dommage
aux
Saintes-Maries-de-la-Mer,
lieu du
célèbre
pèlerinage
gitan.

Sainte
Marthe et la
Tarasque,
Anonyme, fin
18e
siècle
Sainte
Marthe s'est
installée à
Tarascon
où elle a
capturé et
fait mourir la
féroce
Tarasque.
Saint Lazare
fut évêque de
Marseille ;
d'autres
disent de
Chypre. Sa
tombe est à
Istanbul.
Quant
à
Marie-Madelaine, elle a fait pénitence durant trente-trois
ans, jusqu'à
sa mort, dans
la grotte de
la
Sainte-Baume,
près de la
ville de
Saint-Maximin
en Provence
où, à demi
nue, elle
lisait
l'Évangile en
contemplant le
crâne et la
fiole de
parfum.
Chaque soir,
les anges
l'emmenaient
au ciel
écouter un
concert puis
la
redescendaient
dans sa
grotte. Cette
scène est
représentée
notamment sur
le
maître-autel
de l'église
parisienne de
« la
Madeleine ».
Elle est
enterrée à
Saint-Maximin
et à Vézelay.
La
Sainte-Baume
a été un
important lieu
de
pèlerinage :
plusieurs rois
de France,
certains
papes, des
milliers de
grands
seigneurs, des
millions de
fidèles sont
venus s'y
recueillir au
cours des
siècles.
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