Libre opinion
Lettre
sur l'homosexualité
un auditeur écrit à la radio
« Fréquence protestante », 100.7 FM
20 juin 2000
Vos propos concernant le
Pacs, les homosexuels, le divorce,
m'ont surpris ; en effet, la famille m'est toujours apparue
comme la cellule voulue par Dieu pour développer les premiers
germes de l'amour et, en conséquence, tout ce qui tend
à la détruire, ne peut pas être
considéré comme bon ; je ne vois pas comment vous
pouvez justifier cette régression.
Je comprends les faiblesses humaines ; je suis certain de
l'attitude miséricordieuse de Dieu à leur égard,
mais le Christ a aussi dit à la femme adultère : va et ne pèche
plu ; il n'a pas dit que
l'adultère était bien.
Accepter le Pacs est dire que l'homosexualité est
normale : de toute évidence il ne s'agit pas du plan de
Dieu mais de divergence par rapport à la
normalité.
Il y a sans doute de vrais
homosexuels ; je les plains car
ils ne connaîtront jamais la joie d'avoir une vraie famille,
mais il y a aussi tous ceux qui, plus ou moins en bordure, ont
cédé à la contagion du temps et à
l'absence de l'influence d'une famille aimante.
Que la Loi rectifie certaines
injustices à l'égard
de ces homosexuels me paraît normal ; mais pas en donnant
dans le ridicule de simulacre de pseudo-mariages qui faussent le
jugement.
Remarques de Gilles
Castelnau
.
La comparaison avec le récit de la femme
adultère. Rappelons que
Jésus la sauve de la condamnation, en disant :
que celui qui est sans
péché lui jette la première
pierre et naturellement personne
n'ose s'y risquer, car personne ne se sait sans péché
et chacun aurait peur de recevoir les pierres à son
tour ! Jésus lui dit alors : je ne te condamne pas non plus et il ajoute effectivement : va et ne pèche plus. Jean 8. 1
Il est exact qu'il n'a pas dit que
l'adultère était bien.
Je ne crois pas l'on puisse comparer l'adultère avec
l'homosexualité. L'adultère est condamné parce
qu'il fait du mal au conjoint trompé.
Le commandement fondamental
est d'aimer son prochain, faire du
bien à son prochain. L'adultère fait du mal à
son prochain, à son conjoint ; c'est donc un
péché, c'est mal.
Par contre l'homosexualité ne fait de mal à
personne.
Certains diront peut-être que cela en fait à
soi-même, ce qui est encore à prouver.
Mais l'homosexualité ne contrevient pas au commandement
fondamental d'aimer son prochain.
C'est pourquoi je ne crois pas que la comparaison soit
acceptable.
. Une seconde remarque
à propos de la phrase :
tout ce qui tend à
détruire (la
famille) ne peut pas être
considéré comme bon.
Je ne crois pas que l'homosexualité
détruise la famille : je ne suis pas, personnellement
homosexuel, j'ai une famille, une femme et des enfants ; mais
l'homosexualité des autres, le Pacs, n'a en rien
détruit ma famille.
.
Autre remarque à propos de la
phrase : la famille m'est
toujours apparue comme la cellule voulue par Dieu pour
développer les premiers germes de l'amour.
Il y a deux manières de
considérer ce que Dieu a voulu. La volonté de Dieu que
nous devons accomplir est-elle dans le passé ou dans
l'avenir ?
Je crois qu'elle est dans l'avenir, et notre correspondant la voit
dans le passé.
Ceux qui voient la volonté de Dieu
dans le passé, estiment que,
puisque Dieu a, dans le passé, créé un monde en
équilibre social, un monde qui est bon, nous devons le
maintenir, le conserver. Il convient de conserver la nature puisqu'il
l'a créée. Et la nature qui serait ainsi à
sauvegarder est évidemment hétérosexuelle :
l'argument de la complémentarité des organes sexuels
masculin et féminin me semble tout à fait clair :
l'homosexualité n'est pas naturelle.
D'ailleurs beaucoup d'autres
choses ne sont pas naturelles :
les antibiotiques qui sont là pour tuer la vie des microbes,
les lunettes que nous portons...
Mais je pense que la volonté de
Dieu n'est pas dans un passé
à conserver mais au contraire dans un avenir à
construire. Le monde meilleur qui vient, sous nos mains, sous nos
yeux, par nos oeuvres, est à construire sous l'inspiration du
Saint-Esprit, selon ce que Dieu nous a révélé en
Jésus-Christ.
. Une remarque
encore. Jésus vivait dans un
milieu homosexuel extrêmement développé. Jamais
dans l'histoire il n'y a eu une société aussi
homosexuelle que celle de l'Empire romain du 1er siècle,
où l'homosexualité était valorisée et
l'hétérosexualité dévalorisée,
tout à fait au contraire d'aujourd'hui. Et pourtant
Jésus n'en a pas dit un mot.
Voici les deux seuls textes du Nouveau
Testament mentionnant les
homosexuels ; ils les considèrent, certes, comme
coupables, mais les placent dans la même phrase et sur le
même plan que d'autres coupables.
Ils sont remplis de toute
espèce d'injustice, de méchanceté, de
cupidité, de perfidie ; pleins d'envie, de meurtre, de
querelle, de fraude, de vice ; rapporteurs, médisants,
impies, emportés, orgueilleux, fanfarons, ingénieux au
mal, rebelles à leurs parents, sans loyauté, sans
affection, sans indulgence, sans pitié. Romains 1. 29.
les méchants et les rebelles,
les impies et les pécheurs, les sacrilèges et les
profanes, les parricides, les matricides, les meurtriers, les
débauchés, les homosexuels, les trafiquants d'esclaves,
les menteurs, les parjures
1 Timothée 1. 9
Pourquoi sommes-nous plus
sensibilisés à
l'homosexualité de notre prochain qu'à l'absence
d'indulgence et de pitié, l'orgueil, l'injustice de notre
prochain ou de nous-mêmes ?
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