Libres opinions

Au nom du Christ

j’abandonne l’Église

Anne Rice

Article d’Alison Flood

The Guardian du 31 juillet 2010

31 juillet 2010

L’auteur américaine de romans fantastiques à succès Anne Rice, douze ans après avoir retrouvé la foi catholique de son enfance, « renonce à la foi chrétienne » à cause de l’attitude de la religion à l’égard du contrôle des naissances, de l’homosexualité et à l’égard de la science.

- « Au nom du Christ, je refuse d’être anti-gay. Je refuse d’être anti-féministe. Je refuse d’être anti-contrôle des naissances. Je refuse d’être anti-démocrate. Je refuse d’être anti-humaniste. Je refuse d’être anti-science. Je refuse d’être anti-vie. Au nom du Christ j’abandonne la chrétienté et je ne veux plus être chrétienne. Amen. »

Elle a été horrifiée lorsqu’un « pasteur américain punk rock » a déclaré qu’ « exécuter les gay est une action ‘morale’ » :

- « Il n’est pas étonnant que les gens méprisent les chrétiens et pensent que nous sommes ignorants et violents. Je ne les en blâme pas. J’en pleure. Peut-être l’attachement au Christ implique-t-il de ne plus être ‘chrétien’ ».

Elle cite l’Église baptiste (indépendante) Westboro du Kansas qui déclare « Tous les Américains iront en enfer car les États-Unis admettent l’homosexualité, l’avortement et le divorce ».

Elle cite aussi Gandhi qui disait : « J’aime votre Christ, je n’aime pas vos chrétiens qui sont si différents du Christ ».

- « Quand un nom (chrétien) devient-il inutilisable ?, demande-t-elle, quand se trouve-t-il tellement chargé d’horreur et du poids de l’histoire qu’on ne peut plus le prononcer sans provoquer des polémiques ravageuses ? »

Vingt-quatre heures après avoir publié ceci sur Facebook, Anne Rice avait déjà reçu 2000 messages d’approbation.
- « Je demeure attachée au Christ comme avant mais je ne veux plus être 'chrétienne' ni être membre de la 'chrétienté'. Je ne peux plus 'appartenir' à ce groupe tracassier, méchant, discutailleur, et dévastateur. J’ai essayé pendant 10 ans. Je n’ai pas réussi. Je demeure marginale. Ma conscience ne me permet rien d’autre. »

Jeudi dernier elle redisait que sa foi au Christ demeurait « centrale » dans sa vie.
- « Je vivais dans un athéisme pessimiste, perdue dans un monde que je ne comprenais pas. Je me suis convertie à une foi optimiste en un univers créé et soutenu par un Dieu d’amour et ceci demeure fondamental pour moi, dit-elle. Mais être disciple du Christ ne signifie pas être disciple de ses disciples. Le Christ est infiniment plus important que le christianisme. Il le sera toujours, quoi que le christianisme soit, quoi qu’il ait pu être et quoi qu’il puisse devenir. »

Traduction Gilles Castelnau

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