Libre opinion

Les Fées de Dieulefit
Marguerite Soubeyran
Catherine Kraft
Simone Monnier
Ahmed Kalouaz
Oskar éditeur
96 pages – 9,95 €
de 9 ans à 99 ans
recension Gilles Castelnau
15 juin 2018
Une jeune juive de Grenoble séparée de ses parents et réfugiée dans la merveilleuse école de Beauvallon à Dieulefit se raconte et nous fait partager son regard sur la vie, la guerre, la peur, les faux papiers qu’elle aide à réaliser et... les tartines beurrées de l’école.
page 27
Cornelia m'a fait visiter les deux bâtiments, qui à présent grouillaient de monde, alors que s'élevait dans les couloirs une prometteuse odeur de soupe. De temps en temps, j'apercevais des enfants seuls et en larmes. Corneiia se penchait vers eux pour leur adresser un mot, une parole qui, sur l'instant, leur rendait un pâle sourire.
- II y en a quelques-uns qui ne se souviennent plus de leurs parents, qu'ils n'ont pas revus depuis deux ou trois ans.
- C’est énorme.
- Certains sont arrivés ici sans connaître un mot de français. Il y a des enfants perdus, des enfants placés, des enfants égarés. Tu as entendu parler de la rafle du Vél'd'Hiv ?
- Oui, bien sûr.
- Des gens ont pu y échapper, car des bruits couraient. Des parents ont parfois confié leurs enfants à des voisins, à des réseaux.
- Et toi ? Tes parents ?
- J'essaye de ne plus rêver d'eux. Je veux juste sauver mon petit frère lui rendre la vie agréable.
- Et ici, c'est comment ?
- Formidable, on pourrait, s'il n'y avait pas les larmes des plus petits, l'appeler le royaume de l'amour. Marguerite se démène comme une lionne. Catherine et Simone sont sans cesse à chercher de la nourriture, à convaincre les gens de leur donner ce qui est possible.
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