Dialogue interreligieux
Angleterre
N'appelons pas
« problème »
ce qui est une
« bénédiction »
Tom Butler
archevêque anglican de
Southwark (près de Londres)
à l'occasion de
la visite de l'archevêque de Cantorbéry au
pape
l'archevêque de
Cantorbéry et le pape
23 décembre 2006
L'opinion courante, à propos de
la visite de l'archevêque, est que la marche vers
l'unité de l'Église catholique romaine et de la
Communion anglicane a été malheureusement
retardée par l'ordination de femmes prêtres et
évêques et par l'admission de prêtres et
d'évêques homosexuels dans la Communion anglicane.
Mais on peut voir les choses différemment. L'Église
d'Angleterre se considère à la fois comme catholique et
protestante dans la mesure où elle a accompli nombre des
réformes du protestantisme tout en conservant la
continuité catholique du ministère sacerdotal.
De plus, on peut regarder l'Église d'Angleterre comme une
Église prophétique, catholique et protestante,
accomplissant dans la prière et de manière
réfléchie des développements que les
Églises catholique et orthodoxe pourraient vouloir accomplir,
plus tard, elles aussi.
Par exemple, lors de la
Réformation, notre Livre de Prière a
donné au peuple d'Angleterre, puis aux peuples d'autres pays
la possibilité de célébrer dans leurs propres
langues. L'Église catholique romaine a mis ensuite
quatre siècles pour remplacer le latin de la messe par les
langues locales.
Autre exemple. Lors de la
Réformation, l'Église d'Angleterre a accepté le
mariage de ses prêtres. C'est seulement depuis 12 ans que
l'Église catholique romaine d'Angleterre admet que des
prêtres anglicans deviennent prêtres catholiques romains
tout en étant mariés, ce qui prouve qu'à ses
yeux rien n'empêche un homme marié de devenir
prêtre.
Plus de 2000 femmes ont été
ordonnées prêtres dans l'Église
d'Angleterre. J'en ai 175 dans mon diocèse.
Elles représentent actuellement la moitié de tous les
prêtres nouvellement ordonnés. Il serait aberrant de
penser que nous pourrions jamais revenir en arrière et nous ne
le ferons évidemment pas.
Les femmes prêtres ne sont pas un problème, elles sont
une bénédiction, non seulement dans l'Église
d'Angleterre mais dans bien d'autres Églises encore et,
bientôt j'en suis sûr, dans l'Église tout
entière.
Que dire des prêtres
homosexuels ? Il est vrai qu'actuellement il y a
discussions et divergences de vues dans la Communion anglicane
à ce sujet et, comme le débat est libre, dans notre
Église, les arguments sont défendus publiquement dans
la presse.
Mais l'archevêque et le pape savent très bien, l'un et
l'autre, qu'ils ont dans leurs Églises respectives,
d'innombrables prêtres homosexuels dévoués et
consacrés à un ministère qu'ils exercent dans
les conditions et les régions de la terre les plus difficiles
et les plus dangereuses.
Les prêtres homosexuels ne sont pas un problème, ils
sont une bénédiction.
Nos discussions sur l'unité
de l'Église traversent peut-être une
période hivernale, mais appeler problème ce qui est en
réalité une bénédiction ne fera pas venir
le printemps !
Traduction Gilles
Castelnau
Bulletin du Progressive
Christianity Network-Britain
décembre 2006
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