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Quand les Églises se parlent


Michel Freychet


Responsable des relations œcuméniques
de la Fédération protestante de France

 


Editions Olivétan

384 pages - 29 €


Recension Gilles Castelnau

 


 

1er mars  2022

C’est un imposant monument de la vie des Églises dans la fin du XXe siècle que nous donne le pasteur Freychet. Il était, à cette époque, responsable des Relations œcuméniques et a donc participé directement à l’extraordinaire floraison de débats, de conférences, de dialogues, de groupes de travail suscité par le rêve ecclésial de l’époque où les Églises étaient encore nombreuses, puissantes et… vivantes. Il cite avec exactitude les nombreux textes d’accord ou de réflexion qu’ont élaboré ensemble les Églises protestantes, catholique, anglicane, orthodoxe, tous considérés comme des jalons du dialogue sur la marche commune vers l’Unité.

Ainsi, entre beaucoup d’autres, le Groupe des Dombes, les Accords de Reuilly du dialogue anglican-luthéro-réformé, l’ordination à la prêtrise dans l’Église catholique de Max Thurian, frère de Taizé etc.

En voici quelques exemples.

 


Vingt ans après le concile Vatican II,
un regard protestant sur l’Église catholique

 

Quelques interrogations relatives au débat
au sein de l'Église catholique ?

 

Il est clair que l'Église catholique traverse à notre époque — tout comme, d'ailleurs, les autres Églises — une profonde crise d'identité. Peut-être celle-ci est-elle chez elle d'une certaine façon plus accentuée encore, en raison de sa forte centralisation qui, paradoxalement, rend plus difficile la gestion de ses tensions internes. Jusque dans la Curie, les courants conciliaires et anti-conciliaires s'affrontent avec vigueur. D'où, au plan œcuménique, l'impression que Rome souffle alternativement le chaud et le froid. Les différentes déclarations de Jean-Paul II lui-même portent la marque de cette ambiguïté. On connaît ses positions conservatrices, inlassablement répétées, notamment sur les questions d'éthique sexuelle et familiale.

 

Un grand nombre de décisions ont suscité un certain émoi. Bien qu'il soit parfois difficile de juger des situations qui ont pu les motiver, on ne peut pas, néanmoins, ne pas s'interroger sur leur signification et leur portée. Ainsi, comment faut-il interpréter les mesures prises, par exemple, durant l'été 1986 à l'encontre de deux théologiens, Charles Curran, professeur à l'Université de Washington, et Edward Schillebeeckx, professeur aux Pays-Bas ?... de même les nominations d'évêques choisis alors, semble-t-il, dans la mouvance du courant conservateur de la Congrégation pour la doctrine de la foi ou encore la déclaration des évêques suisses, début septembre 1988, remettant soudain en question toute pratique d'hospitalité eucharistique et, du coup, suscitant alors la déception et la consternation dans de nombreux cercles catholiques et protestants ?

 



 

Éclairage sur quelques événements de portée œcuménique

 

Visite au Conseil Œcuménique et au Vatican (1988 et 1982)


Avec Jean-Paul II, qui nous a reçus une demi-heure dans son bureau ( 1 )
d'où l'on a une vue plongeante sur l'immense place Saint-Pierre, l'entretien fut centré sur le contenu de la mission de l'Église universelle aujourd'hui. Le pasteur Jacques Stewart souligna que, par-delà les problèmes d'Églises et de structures, notre responsabilité commune dans la prédication du Règne de Dieu devrait tenir la première place. Il indiqua que les protestants de France, vivant dans des situations de dissémination, sont très souvent amenés à partager ce souci du témoignage avec des personnes et des groupes catholiques et que cela se vit sur le plan de la recherche théologique et biblique, dans des activités de service, ainsi que sur le plan culturel. Dès lors, ne serait-il pas nécessaire que cette communion vécue dans la même perspective missionnaire soit rendue plus visible par la convivialité eucharistique ? En disant cela, il a rappelé que cette même question avait déjà été posée en 1980 par le président du Conseil national de l'Église réformée de France, le pasteur Max-Alain Chevallier, lorsqu'il avait accueilli le pape à Paris. Jean-Paul II répondit qu'il se souvenait de cette rencontre et qu'il avait bien conscience de l'importance de ce problème. Il nous a rappelé la position de l'Église catholique, à savoir que le partage eucharistique relève de la fin, et qu'il ne fallait pas en faire un moyen dans la démarche pour l'Unité.

 

 ( 1 )  On y accède depuis la place Saint-Pierre par un escalier imposant qui se déroule sur plusieurs étages. Presque à chaque marche est posté un garde-suisse, debout, immobile, portant la hallebarde, vêtu de l'habit d'apparat bleu, rouge et jaune, la tête coiffée d'un casque orné de plumes. Le visiteur est impressionné par cette haie d'honneur pour le moins pittoresque, d'un autre âge !



 

Les dialogues théologiques bilatéraux et multilatéraux

dans les années 1980

 

Des facteurs non théologiques comme obstacles à la réception des documents œcuméniques officiels

Cette question a été débattue lors d'un séminaire œcuménique international organisé par le Centre d'études œcuméniques de Strasbourg, conjointement avec le Département d'études de la Fédération luthérienne mondiale (Strasbourg, 29 juin-8 juillet 1988). J'ai pu y participer avec le plus vif intérêt. Au total 80 participants, originaires de 25 pays différents, représentant un bon échantillonnage des différentes traditions chrétiennes. Hélas, comme souvent dans ce genre de rencontres, peu de Français, seulement six ou sept, en l'occurrence presque tous luthériens.

[...]

Huit exposés magistraux, présentés par des experts issus de traditions confessionnelles et culturelles diverses, ont apporté, quant à la compréhension de cette réception, des éclairages multiples, complémentaires, voire parfois contradictoires. Ils ont ainsi donné lieu à des échanges nourris, tantôt mesurés, tantôt vifs, le tout stimulant les travaux de groupe auxquels fut consacrée une bonne partie du séminaire.

 

Plutôt que de résumer l'ensemble de ces journées, je préfère me contenter ici de communiquer le rapport du groupe français.

[...]

Rapport du groupe français

[…]

• La crainte

Probablement un des facteurs les plus déterminants : elle rend difficile, sinon impossible, la réception. Elle revêt plusieurs aspects :

-  peur de perdre son identité confessionnelle ;

peur de se sentir insécurisé par une mise en question théologique ou doctrinale ;

-  peur d'être appelé à changer de comportement, de regard, de langage ; - peur de reconnaître l'insuffisance de sa propre tradition ;

-  peur de perdre son pouvoir, son autorité, ou son rôle au sein de son Église ;

-  mais peut-être aussi peur de trahir l'Évangile et/ou l'héritage spirituel qu'on a reçu (la non-réception peut donc être alors légitime) ;

-  peur de rompre le contrat de confiance qui lie à son Eglise.

    • L'autosuffisance :

Elle provoque l'indifférence à l'égard de l'autre et de tout ce qui vient d'ailleurs. Elle accentue le sentiment qu'on n'a rien à apprendre ni à recevoir d'autrui parce qu'on se croit détenteur de la vérité.

 

 


 

Sur le chemin de l’unité

 

L’autorité doctrinale dans l’Église

 

Le Groupe des Dombes appelle :

• l’Église catholique :

. à une meilleure synodalité (réviser les règlements des synodes pour permettre débat et délibération) ;

. à une plus large subsidiarité ;

      .  à une reformulation du dogme de l'infaillibilité dans le sens d'une ecclésiologie de communion.


• les Églises de la Réforme :

. à une prise de conscience de l'Église universelle ;


. à faire droit à la dimension personnelle de I 'autorité ;

. à se garder d'une valorisation trop importante de l'individu par rapport à la communauté ecclésiale. Le « libre examen »  ne peut se soustraire à l'expression communautaire de la foi.

Cette démarche oblige une profonde conversion individuelle et collective.

« Nous rêvons peut-être un peu, déclare le Groupe des Dombes, mais nous restons dans un cadre doctrinal recevable de part et d'autre. Ce qui est dramatique, c'est que nous ne rêvons finalement que sur des choses possibles ! »

Alors, pour le moins, passons à la réalisation du possible, avec l’aide de Dieu, le Dieu des choses impossibles !

 

 

 


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