Nouvelle

  

La pasteure Isabelle Gerber

Claudine Castelnau

14 octobre  2024

 

Elle a pour nom Isabelle Gerber, elle est pasteure dans l’Église luthérienne d’Alsace et de Lorraine et depuis le 4 mai, elle est présidente élue de l’Église luthérienne d’Alsace et de Lorraine et elle vient d’entrer en fonction. Elle est aussi la première femme à occuper ce poste de présidente, 222 ans après la naissance de son Église sous Napoléon. Elle a aussi été élue pour deux ans à la tête de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Loraine, qui regroupe les cultes luthérien et réformé.  Dans l’Église protestante unie de France, qui regroupe en dehors de l’Alsace Lorraine les protestants réformés et luthériens depuis 2012, une femme a aussi été élue à la tête de son conseil en 2017 et renouvelée en 2021. Le quotidien Libération qui dresse le portrait d’Isabelle Gerber, relève qu’elle est aussi la plus jeune élue à cette fonction. Et que « dans le monde du protestantisme, c’est une petite révolution. »  On peut tout de même remarquer que les Églises sont bien à l’image de la société française : elles ont du mal à laisser de la place aux femmes ! Isabelle Gerber pratique aussi la nuance, note Libération « et à l’urgence de prendre position ‘pour’ ou ‘contre’, elle préfère la rigueur d’une réponse articule, précise équilibrée. Pour que chacun soit libre de se faire sa propre opinion. » Et commente : « Ça, c’est très protestant. »

Elle défend aussi « ce droit à la différence et à la particularité » de l’Alsace-Moselle concordataire, un territoire échappant à la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État qui choque ou agace les « Français de l’intérieur », comme les Alsaciens nous appellent. Elle invoque encore là un peu facilement « le droit à la différence et à la particularité. »

Il reste de cette interview de la nouvelle présidente de l’Église luthérienne d’Alsace et de Loraine une impression joyeuse et heureuse, une image qui contredit les stéréotypes qui voient tout en noir dès qu’on parle protestantisme !  Et elle délivre son message : « Nous ne serons jamais du côté des extrémistes et de toute idéologie discriminatoire, antisémite, antimusulmans, antifemmes ou tout ce que vous voulez. Je crois profondément que notre plus grande difficulté, que ce soit l’Église ou la société, c’est de faire communauté. » Et elle rappelle que ce sont « Les évolutions sociétales font bouger les institutions, Dieu merci, observe la pasteure Isabelle Gerber. Après tout, dans l’Evangile, ce sont bien les femmes qui annoncent la résurrection [de Jésus] non ? »

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