Protestants dans la ville

Page d'accueil    Liens    

 

Gilles Castelnau

Images et spiritualité

Libres opinions

Spiritualité

Dialogue interreligieux

Généalogie

 

Claudine Castelnau

Nouvelles

Articles

Émissions de radio

Généalogie

 

Libéralisme théologique

Des pasteurs

Des laïcs

 

Réseau libéral anglophone

Renseignements

John S. Spong

 


  





Kirill, patriarche et apostat




Claudine Castelnau


23 septembre  2024

Le 19 septembre, l’hebdomadaire protestant Réforme a publié une tribune de Jean-François Colosimo, théologien orthodoxe, écrivain, directeur des éditions du Cerf. Voici littéralement ce qu’il écrit :

Dans l’anti-Russie d’aujourd’hui, le pontife Kirill glorifie la sale guerre que conduit le potentat Poutine. Le hiérarque hérétique était connu pour couvrir de son absolution les oligarques et les sicaires d’un régime corrompu qui n’a de loi que le pillage et l’homicide. L’agression contre l’Ukraine l’a autorisé à multiplier les gestes et les paroles impies.
Depuis le 24 février 2022, il n’a cessé de bénir les tanks et d’encenser les missiles, d’exalter comme martyr l’envahisseur et de promettre l’enfer à l’opprimé.
Il ne restait plus au prélat pervers qu’à dévoyer la liturgie de l’Église. Ce qu’il a fait en inventant une supplique belliciste : « Voici que la bataille est engagée contre la Sainte Rus’ pour diviser son peuple indivis. Lève-toi, ô Dieu de la force, afin de le secourir et accorde-nous la victoire par ta puissance. »
De surcroît, il a ordonné, sacrilège ultime, qu’elle soit proclamée par tout desservant de l’autel lors de chaque célébration eucharistique.
Selon l’apostat Kirill, acolyte de l’apocalyptique Poutine, cet appel au ciel à ce que toujours plus de sang soit versé est saint. Un prêtre qui prie pour la guerre est pieux. Un prêtre qui prie pour la paix est parjure. Il n’est d’ailleurs plus un prêtre, mais un traître qui doit être défroqué et déporté.

La traque aux dissidents que l’État poursuit dans la Fédération [de Russie] se déploie dans l’Église [orthodoxe russe]. L’épuration y bat son plein […] C’est ainsi que se comptent par dizaines et dizaines les prêtres qui, refusant cette déviation innommable, se trouvent subitement suspendus par un oukase patriarcal sans motivation et immédiatement inculpés par un tribunal ecclésiastique sans explication. Le jour de leur comparution, des juges arborant de scintillantes croix pectorales prononcent rituellement l’invariable condamnation :

« Pour avoir attenté à l’unité de l’Église en changeant le canon de prière au gré de ses préférences idéologiques et avoir de la sorte violé son serment d’obéissance à la hiérarchie de l’Église en émettant une opinion politique incompatible avec le sacerdoce, X est déchu de la capacité d’administrer et de recevoir les sacrements a divinis. »

 Le décor est planté pour un remake des procès staliniens dans le prétoire du grand prêtre et grand inquisiteur de « toutes les Russies », le coupable désigné pouvant alors être remis à la justice civile qui se chargera de compléter l’excommunication pénitentielle d’une réclusion pénitentiaire.
Le Goulag où l’on partait naguère pour n’avoir pas renoncé au Christ a rouvert ses portes mais les garde-chiourmes en sont désormais des archevêques et des archiprêtres de façade, potemkino-poutiniens. Pour eux, comme pour leurs commanditaires ou camarades du FSB [les services secrets russes], la suspicion vaut accusation. L’accusation vaut sanction. La sanction vaut anathématisation. La preuve, l’aveu ne sont pas nécessaires.

C’est que dans l’anti-Russie d’aujourd’hui, le haut clergé a pour vocation et pour mission de soumettre les vrais croyants et leurs pasteurs véritables au service non pas de Dieu mais du Kremlin. Les prêtres qui réussissent à échapper à cet étau cannibale et à s’exiler avant que ses mâchoires ne se referment sur eux sont tous restaurés dans leurs ordres par Bartholomée Ier de Constantinople. De manière prophétique, agissant déjà contre le diktat de Moscou, le patriarche œcuménique avait accordé en 2019 l’indépendance ecclésiastique à l’Ukraine. Par cet accueil réparateur d’une terrible injustice, il continue, imperturbable, son œuvre d’émancipation. La bataille qui se déroule au sein de l’orthodoxie nous concerne tous. Elle a pour enjeu essentiel le témoignage irréfragable [qu’on ne put récuser] que l’Évangile est liberté. »

 

 


Retour en page d'accueil
Retour vers Claudine Castelnau

Vos commentaires et réactions

 

 

haut de la page

   
 

Les internautes qui souhaitent être directement informés des nouveautés publiées sur ce site
peuvent envoyer un e-mail à l'adresse que voici : Gilles Castelnau
Ils recevront alors, deux fois par mois, le lien « nouveautés »
Ce service est gratuit. Les adresses e-mail ne seront jamais communiquées à quiconque.