Nouvelle

  

L'enfer pour les LGBTQ+ ?

Claudine Castelnau

0 septembre 2024

 

L'hebdomadaire anglican Church Times du 30 août dernier a publié cette lettre : « Mon Pasteur dit qu’il accepte tout le monde mais il dit aussi qu’il croit en la Bible et qu’il n’accepte donc ni la science, ni la réalité humaine vécue par les gens LGBTQ+. Je lui ai dit, à l’issue du culte de la paroisse Sainte-Hélène de Londres-Bishopsgate, que j’étais scandalisé des propos qu’il venait d’y tenir.

Et que j’ai appris à connaître et à accepter des gens LGBTQ+ grâce à certains amis de mes grands enfants qui vivent de fidèles relations d’amour […]. Le pasteur m’a répondu qu’il croyait devoir s’opposer à de telles opinions et qu’il se devait de mettre les gens en garde contre le fait qu’ils pourraient bien se retrouver en enfer eux aussi. Je lui ai répondu que seul Dieu savait qui irait en enfer et qu’il ne pouvait donc pas parler ainsi. Mais ce qui m’a le plus surpris et grandement troublé a été la méchanceté et l’agressivité que j’ai ressenties dans le ton de voix du pasteur lorsqu’il m’a menacé personnellement de l’enfer ainsi que ceux qui, comme moi, critiqueraient son enseignement. Ses paroles m’obsèdent sans cesse, alors même que je n’en crois rien. Pourquoi un tel enseignement est-il si déstabilisant ? Écrire ce courrier me calme et me fait du bien. Mais comment cet homme ose-t-il prêcher un tel message ? Et ainsi blesser ses prochains ! »

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Et comment une Église méthodiste américaine a-t-elle pu suspendre puis interdire de ministère pour hérésie, l’un de ses pasteurs depuis plus de 30 ans, après un procès ecclésiastique ? Il avait osé défendre théologiquement et lors de prédications les LGBT+ et d’avoir appelé l’Église, son Église, à devenir inclusive envers eux, des frères et sœurs. En juillet de cette année, raconte ce pasteur, il a subi « un procès officiel » pour hérésie. Le verdict : coupable d’avoir eu un enseignement contraire à la doctrine de l’Église en tout cas celle de son Église et d’avoir « semé des graines de confusion et de division et éloigné les gens de mon Église de la saine doctrine. »

Conclusion du procès : « La gravité des offenses ne peut être estimée. Seule l'éternité montrera combien d'âmes ont été égarées par mon faux enseignement ».

On peut penser que ce procès doctrinal s’égare, que cette Église est d’un fondamentalisme extrême et a une lecture de la Bible absurde. Absurde peut-être, mais surtout dévoyée et qui débouche immanquablement sur l’exclusion et la condamnation. Le contraire ce que prêchait Jésus. Et comme l’écrit le pasteur Thomas Jay Oord : « Bien qu’excommunié et défroqué, je suis fier d’avoir défendu l’amour. Et c’est ce qui m’importe le plus. »

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