Article
Cirque
animaux
maltraités
2 avril 2002
L'année des arts du
cirque se termine en juin prochain.
Mais les conditions de vie des animaux de cirque en aura-t-elle
été changée ? Sûrement pas ! Et
si l'on n'y exhibe plus de Peaux-Rouges, d'humains mal formés
ou de célébrités déchues au milieu de
bêtes exotiques... comme le faisait au XIXe
siècle le cirque Barnum et d'autres,
les animaux sauvages sont toujours au programme de nombre d'entre
eux, dressés ou dans des ménageries.
Pourquoi au temps des safaris-photos
et des films animaliers qui
envahissent le petit écran, les humains du XXIe
siècle trouvent encore un plaisir malsain devant un animal qui
n'a plus le droit d'être lui-même et doit se prêter
au jeu mutilant du cirque ? Ou se terre dans un coin de cage,
terrorisé ?
Est-ce encore une manière de
montrer que l'homme est toujours
tout-puissant ? Ici, sur un double raté, animalité
dangereuse encore mais provisoirement domptée ?
Jean Richard, qui traînait la réputation d'ami des
bêtes raconte avec arrogance et inconscience dans un livre
comment il dressait avec violence un lion en lui envoyant
« en pleine
poire » un tabouret :
« Je dois dire que ma haine
me rendait adroit et que ce tabouret ne manquait jamais son
but ».
D'un éléphant de son cirque, il décrit le
dressage à la barre de fer avec laquelle il le « matraque » de toutes ses forces sur la
tête. « Docilement, il recula dans son
enclos »...
La réglementation actuelle ne
suffit pas pour protéger des
mauvais traitements comme le dressage avec utilisation du feu,
crochets trop aiguisés ou décharge électrique,
les crocs arrachés, les animaux édentés, les
cages bien trop exiguës (2 m sur 2) dans lesquelles
des bêtes faites pour parcourir des dizaines de
kilomètres chaque jour sont enfermées - 99 %
de leur vie se passe dans cet espace confiné et
malsain -, la chaîne qui retient captif jour et nuit sur
quelques mètres l'éléphant auquel on ne fournit
jamais la grande quantité d'eau dont il a besoin...
Sans parler des troubles psychologiques graves :
dépression ou agitation, grands primates qui s'auto-mutilent,
balancement corporel incessant des fauves, perte de l'appétit,
etc. toutes ces manifestations qui ne font que traduire le stress
d'animaux captifs, obligés de vivre dans des conditions contre
nature qui multiplient les causes de mortalité,
élevée et précoce.
Un nouveau cirque est
né qui préfère
miser sur l'esthétique, le travail du corps, l'humour et ne
présente plus de tours d'animaux. Il faut l'encourager et dire
que le temps est venu où nous reconnaissons que c'est un
péché de tenir la création en asservissement et
mépris pour notre plaisir pervers et notre appétit de
puissance... Et que nos frères les ours, les lions, les
tigres, les éléphants et tous les autres ne seront plus
jamais confinés entre souffrance gratuite et ennui sans fin
mais seront libres de vivre en majesté.
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