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Sir Francis Rose, Une Académie imaginaire

 



Néo-Romantiques

un moment oublié de l'art moderne


1926-1971


musée Marmottan-Monet


jusqu’au 18 juin 2023




Gilles Castelnau

 


17 mars 2023

 

Des peintres sympathiques, loufoques et mélancoliques se rencontrent à Paris dans l’entre-deux guerres, réfugiés de la Russie communiste ou Anglais amoureux de la France. Ils peignent ce qu’ils veulent, ils n’imitent personne, et surtout pas les peintres réputés de l’époque.

Les livres d’histoire de l’art les avaient eu peu oubliés mais beaucoup avaient aimé leur douceur, leur fantaisie et leur tendresse humaniste.

Ainsi l’excentrique baronet anglais Sir Francis Rose présente en 1938 au Petit Palais de Paris cette scène imaginaire montrant cette excellente et inoubliable société parisienne : l’historien Henry-Russel Hitchock, le danseur Serge Lifar, le galeriste Georges Maratier, l’écrivain Louis Bromfield, le musicien Virgil Thomson, la poétesse Natalie Clifford Barney. Ils entourent Christian Bérard, Pavel Tchelitchew, Jean Cocteau, Gertrude Stein et Alice B. Toklas.

Léonide et Eugène Berman d’une famille élégante de Saint-Pétersbourg, Pavel Tchelitchew, de l’aristocratie moscovite et… le Français Christian Bérard, grand bourgeois parisien.

Déjà en 1935 James Thrall Soby avait provoqué tout le monde avec un livre intitulé « Après Picasso » où il pose la question : Que peindre après le cubisme et l’art abstrait ? 

 

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Christian Bérard, Deux autoportraits sur la plage, 1933

 

 

L’ambiance de cette scène est étrange et mystérieuse. Onirique et troublante avec l’unité présentée par le camaïeu terne du ciel, de la terre et de la plage où les personnages semblent flotter. L’homme de gauche parait même s’enfoncer dans le sol. Il n’a pas de bras, ni même de jambes. Il semble vouloir dire quelque chose au spectateur mais on ignore quoi.

Quant à la femme qui lui tend la main sans s’approcher, vêtue d’un grand manteau blanc, elle ajoute à l’énigme. Son geste est-il signe d’apaisement ? Serait-elle d’ailleurs un homme ? Le titre suggère un autoportrait. L’homosexualité affirmée de Bérard interviendrait-elle dans cette scène ?
On dit qu’une caractéristique de ces néo-romantiques est leur mélancolie permanent. Cela semble bien le cas ici.

 

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Lèonide Berman, Malamocco, Lagune vénitienne, 1948

 

La lagune vénitienne vue par Lèonide Berman est bien noire. Est-ce la lune qui éclaire les berges de ce canal ? Et qu’est-ce que ce curieux amoncellement d’objets planté au milieu ? Manifestement la joie de vivre dans cette si jolie ville n’anime pas Lèonide Berman qui doit regretter son Moscou d’origine !

 

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Eugène Berman, Scène de la Vie des Bohémiens

 

Il est Russe lui aussi, et sa représentation des Bohémiens est aussi impressionnante et que la vision de Venise de son ami Lèonide Berman : certes les couleurs sont vives mais la lumière du soleil est cachée par les vilaines toiles de tente horriblement déchirées qui envahissent l’espace. Le sol est dur et sec, parsemé de cailloux tranchants. Les deux femmes sont abattues et dans le lointain on aperçoit des personnages immobiles, sans aucune activité.

Eugène Berman a peint cinq de ces tableaux pour la salle à manger de James Thrall Soby, qui a sans doute aimé la puissance de leurs couleurs et leur étonnante originalité.

 

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Eugène Berman, Sunset (Medusa), 1945


C’est ce tableau que le musée Marmottan-Monet a choisi de mettre en exergue de ses affches de présentation de l’exposition. On y retrouve, certes, les brillantes couleurs d’Eugène Berman, mais également le désespoir de cette femme accroupie sur ses larmes dans un décor étonnamment sale et délabré. Un étrange petit hublot ovale permet d’apercevoir le ciel bleu, ce qui fait ressortir par contraste la tristesse de l’ensemble.


 

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Pavel Tchelitchew, portrait de Edulji Dinshaw, 1940

 

Ce jeune homme paraît bien mal à l’aise. Il a les sourcils froncés et le visage fermé. Même se cheveux bouclés forment de petites cornes qui lui donnent un aspect un peu diabolique ! Il est vrai qu’il est couché nu sur une herbe piquante et peut-être dans la neige ! Il est vrai que l’on est en pleine guerre. Cela ne va vraiment pas bien.

 

 

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Christian Bérard, Enfant des Goudes, 1941

 

Revenons à Christian Bérard et à sa mélancolie. Elle est mignonne, cette jeune fille, rencontrée sur cette plage populaire près de Marseille. On voudrait la consoler. Mais elle est tellement engloutie dans le malheur qu’on comprend bien que c’est ainsi que va, tristement, le monde…

 

 



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