SpiritualitÉ des images

  

7 février 2023

 

 

C’est un charmant petit bistro, bien parisien, où tout le monde se connaît et se sourit. Les murs sont égayés par 12 tableaux de Mireille Ruppli qui les vend – pas cher, 200€, 300€ à qui veut - On les regarde avec plaisir, leurs couleurs et leurs formes sont belles et on en est saisi.

Mireille Ruppli est dans son quartier. Elle est professeur de linguistique à l’université de Reims et utilise ses dons de pédagogue en donnant des cours de français à des immigrés au Centre Social du Picoulet, de la Mission Populaire protestante qui est tout près. Elle y a fait une première exposition de ses peintures il y a quatre ans.

 

« Pas si désert » (ci-dessus en exergue et affiche de l’exposition)

Ce tableau qu’elle utilise pour son affiche est la transposition d’une photo aérienne du Nil traversant le désert égyptien. Ses couleurs incandescentes, le cours du fleuve qui fait désormais plutôt penser à une étrange ronce bleue, suggèrent une atmosphère lumineuse, dynamique, vivante et en même temps inquiétante.

« Je peins, loin des mots, dans la sensation des couleurs et du geste sur la toile. Se trouver, dans ce silence habité » dit-elle.

 

Tempête

 

Le jeu des mouvements de peinture qui se côtoient et se superposent entrainent superbement le spectateur dans l’élan puissant de la mer – ou du ciel - d’orage. On a l’œil attiré par les petits points jaunes qui sont peut-être emportés par la violence des éléments. Tempête magnifique.

 

Feu de bleu 2

Le calme et la paix de la mer (est-ce la mer ? et d’ailleurs est-elle si calme ?) et la somptueuse lumière du ciel ne sont pas vraiment apaisants. Un peu inquiétants même, si on regarde bien. Mireille Ruppli joue profondément avec ses peintures qui diffusent des émotions mouvantes.

 

Danse

Est-ce la « danse » d’une créature des fonds marins ? Vie joyeuse peut-être ou spasme d’agonie ? Toujours est-il qu’un dynamisme extraordinairement vivant se dégage de cette toile.

 

Chaude géométrie

Nous sommes dans une maison. Il n’y a personne. La « géométrie » est incompréhensible mais la couleur est chaude, en effet et la lumière plaisante. On n’a pas peur de s’y perdre. C’est une toile qui donne le courage d’avancer, de progresser et… de vivre dans le monde tel qu’il est.

 

Vertigo 2

Mireille Ruppli raconte qu’il s’agissait d’abord d’un escalier d’immeuble. Mais en s’y engouffrant, elle l’a plutôt regardé comme un gigantesque escargot. La lumière toujours si heureuse, la couleur de plusieurs bleus complémentaires, provoquent un enchantement attrayant où l’on est prêt à s’engager dans la découverte d’un nouveau monde possible.

 

Mireille Ruppli devant le 73

 

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