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SpiritualitÉ des images



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Myriam Chouraki, dite Myriam
née en 1930 à Alger

 



La Fabuloserie

Paris, halle Saint-Pierre


jusqu’au 25 août 2023

 


Gilles Castelnau

              


  

2 février 2023

 

C’est un grand enchantement.

 L’espace de la Fabuloserie célèbre ses 40 ans d’existence en présentant la grande collection d’art brut-naïf d’Alain et Caroline Bourbonnais.

De pièce en pièce, d’auteur en auteur, les peintures et compositions colorées et fantasmatiques saisissent le visiteur et l’enchantent. « Que c’est beau ! » m’a dit une dame. Je ne la connaissais pas mais elle regardait le même tableau que moi et en était, elle aussi, enchantée !

Ces « artistes » ne se reconnaissaient absolument pas comme artistes ! Ils n’avaient fait aucune étude académique – et n’avaient souvent fait aucune étude du tout : ils étaient - ils sont - d’origine très modeste et pauvre, mais ont tous vécu comme une résurrection intérieure les ouvrant à la beauté de la vie.

Ils n’ont pas craint le ridicule d’une création hors des règles traditionnelles des gens instruits. Ils n’ont rien demandé à personne. Ils ont laissé leur dynamisme intérieur exploser spontanément dans la libre imagination, dans des rêves parfois enfantins que nous trouvons aujourd’hui pleins de poésie. Ils ont découvert et nous initient à la découverte d’un autre monde, plus enchanteur et plus « vrai » que l’univers triste et gris dans lequel ils s’enlisaient.

 

Ainsi Myriam (tableau placé ci-dessus en exergue) était, nous apprend le cartel, mère de 7 enfants. Elle vivait dans un logement HLM à Sarcelles et dessinait quand ses enfants étaient à l’école.

 

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Solange Lantier, dite Sol

(1906-1987)



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Solange Lantier, dite Sol




Le cartel dit qu’elle menait une vie laborieuse avec son mari : ils tenaient un restaurant, puis un tabac et enfin un bazar. Elle s’est dévouée pour son mari devenu paralysé. Elle écrit :

 

Ma vie n’était que dur travail, à la mort
de mon mari, en 1974, je me suis trouvée
seule, désespérée. Un ami m’a dit :

« Sol tu devrais dessiner »,

J’ai pris du papier, des crayons de couleur,
j’ai essayé, j’étais heureuse. Ces dessins
que vous voyez sont mon œuvre. Quelle joie

J’ai à les faire et cette joie je vous la donne

En partage. Je fais vivre sous mes doigts

Des personnages imaginaires, des châteaux

Des fleurs, des montagnes, au gré

De ma fantaisie. Je suis une personne sans

Problèmes, gaie, joyeuse… mon âge

Je l’oublie vraiment.

J’ai besoin de m’exprimer pour oublier

Ma solitude. Mes personnages sont mes

Enfants chéris que je regarde très souvent.

L’après-midi, le soir et même la nuit, je me

Mets à mon travail : quelle joie j’ai…

Mon crayon court sur une feuille

Alors j’imagine, je crée ! Je rêve !

Merci à. Caroline et à Alain de m’avoir

Ouvert les portes de leur royaume, quel

Bonheur pour moi de me sentir comprise.

Chez vous Alain – Caroline - Sophie – Mimi -

Je me sens en confiance, je vous exprime

toute ma sympathie.




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Simone Le Carré-Galimard (1912-1996)

Elle parle de la petite maison d’un autre monde : il est merveilleusement clair qu’elle a découvert la joie de vivre qui appartiennent effectivement à un tout « autre monde » que l’écrasant puritanisme protestant dans lequel elle avait été élevée.

Elle écrit :

« J’ai été élevée dans une famille puritaine où on ne devait pas rire ni avoir de jouets, le dimanche on lisait la Bible ».

Elle épouse Maurice à 35 ans et ils ouvrent ensemble un restaurant à Paris.

En 1970, à la retraite, ils s’installent dans un petit pavillon dans le 14e à Paris, elle le trouve sombre, triste et de là naît l’idée de fabriquer des tableaux pour décorer sa maison. Ils se mettent à chiner toutes sortes de matériaux (aux puces, dans les poubelles du quartier…). De ces trésors en plastique, métal, papiers divers elle fait naître des poupées et pantins qu’elle considère comme ses enfants adoptifs.
« Tout à coup, tout ce qui m’avait manqué dans mon enfance, j’ai pu l’accumuler. Je me suis vengée en réunissant tous les objets que je n’avais pas eus. Tous les rêves d’enfance sot ressortis. J’ai collé, assemblé et au fond j’ai pu recréer un monde qui vivait en moi et que je n’avais pu exploiter jusqu’alors ».

Elle surnomme sa maison la petite maison d’un autre monde, et de la cave au grenier celle-ci est envahie de ses créations. Maurice, très admiratif, lui fait les cadres ou les boites. […]

« C’est long les accrochages, tous les personnages ne s’entendent pas toujours entre eux, il faut voir s’ils peuvent voisiner ».


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Giovanni Podestà

 (1895-1976, Italie)



On ne saurait trop approuver le dynamisme créateur que voit Lucienne Peiry dans l’œuvre de Giovanni Podestà lorsqu’elle écrit :

Avec sa longue barbe, ses cheveux qui tombent sur ses épaules et son étrange parure de « prédication », Podestà […] entend rendre l’humanité meilleure et apporter un message de rédemption, par des créations aussi espiègles que subversives. L’acte créateur retrouve ses valeurs originelles, entre rite, morale et magie.


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Albert Geisel
(1905-1970)

Mineur de fer dans les Ardennes. A la retraite, il sculpte dans des billes de pin sylvestre, appelées « bois de mine », bois qui servait à étançonner les galeries. Naît alors tout un monde polychrome de prophètes, de gueules barbues, de sirènes, d’acrobates, de crocodiles de chats…

 

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François Monchâtre (1928-…-


Le cartel dit :

De 1946 à 1950, François Monchâtre suit des études à l’École des métiers d’art de Paris mais il préférera exercer divers métiers tels que marionnettiste, étalagiste, liftier.
En 1952, il se voue totalement à la construction de « machines à rêver », foncièrement inutiles, mais au mécanisme compliqué et parfait.



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