
Actéon 2017
Gérard Garouste, Diane et Actéon
Musée de la Chasse et de la Nature
jusqu’au 1er juillet 2018
Gilles Castelnau
22 mars 2018
Diane se baignait nue et Actéon la surprend alors qu’il chassait. Pour le punir de son regard indiscret elle le transforme en cerf et il est dévoré par ses propres chiens.

Diane et Actéon, 2015
Gérard Garouste se plait à peindre des scènes mythologiques, comme aussi des récits bibliques, religieux, ou les grands textes de Cervantès et de Rabelais.
Il leur trouve plus de réalité, plus éléments signifiants que dans la représentation de la vie courante.
Ce vilain drame de la méchante Diane et de l’imprudent Actéon lui semble donc représentatif des malheurs de la vie. Il en souligne l’intensité, comme il le fait toujours, par la puissance de ses couleurs et le dynamisme de l’image, dont le léger flou donne l’impression d’un mouvement rapide. Quelle violence, quelle horreur !
On sait – et il l’a dit lui-même dans un livre qu’il a nommé « L'Intranquille » - qu’il souffre depuis toujours et en permanence de troubles bipolaires.

Diane, 2017
C’est, bizarrement, son propre visage et celui de son épouse Élisabeth qu’il attribue à Actéon et à Diane. Elle, qui le soutient et l’accompagne dans ses périodes difficiles avec la plus grande fidélité, est représentée le visage détourné et caché par son bras levé.

Actéon et le repentir, 2017
Ses tableaux jaillissent donc sans doute de ses périodes de grande énergie désordonnée, d’hyperactivité bien qu’il s’en soit défendu.
Telles qu’elles sont, inquiétantes et joyeuses, mystérieuses et poétiques, dramatiques et oniriques, les œuvres de Gérard Garouste connaissent un énorme succès. Eveillent-elles le grain de folie, la violence ou l’angoisse qui sommeillent en chacun ? Représentent-elles véritablement la réalité de notre vie intérieure ? La Bible, les mythes anciens, les grands récits traditionnels qui ont eu du succès, sont-ils de très justes descriptions symboliques de notre humanité, particulièrement lorsqu’ils sont traduits sous forme de peinture ?
Ils ont en tous cas en eux une force qui nous saisit.
Gérard Garouste vient d’être élu à l’Académie des Beaux-Arts. Il a réalisé des œuvres ou des décors pour le palais de l'Élysée, des sculptures de la cathédrale d'Évry, le plafond du théâtre de Namur, une fresque pour la salle des mariages du bel hôtel de ville gothique de Mons ou encore les vitraux de l'église Notre-Dame de Talant. Il a peint le rideau de scène du théâtre du Châtelet à Paris.

le Cerf compagnon, 2015
En ce moment même la galerie Templon - 30 rue Beaubourg - expose un grand nombre de ses œuvres.
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