
Danse de la Saint-Jean, 1897
Anders Zorn
1860-1920
un Suédois à Paris
Petit Palais, Paris
jusqu’au 17 décembre 2017
Gilles Castelnau
26 octobre 2017
Le Petit Palais n’est pas si petit que cela : cette exposition est immense et très belle. Elle est surtout étonnement sympathique et séduisante. Anders Zorn est un peintre heureux qui nous communique son esprit paisible et souriant.
Voyez la Danse de la Saint-Jean qui est ci-dessus en exergue. Il a passé son enfance avec sa mère et ses grands-parents en Suède dans une ferme, il a aimé cette vie simple proche de la nature, il est à l’aise parmi les paysans et il les peint avec bonheur dans leur célébration du solstice.
Les suédois se sont si bien reconnus dans cette toile, qui a été présentée avec succès à la Biennale de Venise de 1897 puis à l‘Exposition universelle de 1900, qu’elle est devenue une icône de la peinture scandinave.

Rejetée, 1884
Il a voyagé. Il est venu à Paris et s’est facilement intégré au milieu artistique. Il a peint avec habileté les grands bourgeois et a regardé de tous ces yeux de protestant luthérien étroit les milieux peu moraux de la Société.
Ces messieurs entretenant des maîtresses et les abandonnant – à la misère ? - selon leur bon plaisir l’ont choqué. Il a eu pitié de ces femmes dont il savait si bien peindre les vêtements dont leurs amants les avaient affublés. Il avait 24 ans.

Emma Lamm, 1885
Il a rencontré Emma Lamm et ils se sont mariés. Il avait son âge. Elle était intelligente et organisée. Il la laissait le diriger. Elle l’éblouissait. Il l’a peinte au-dessus d’elle, superbe et magnifique, tourbillonnante. Elle l’a rendu heureux. Il l’a aimée.

le Buisson d’épines, 1886
Elle était si charmante lorsqu’elle a accroché sa robe dans ce buisson d’épines qu’il l’a peinte !

Vacances d’été, 1886
Les peintres impressionnistes, Monet, Renoi et les autres, aimaient saisir la lumière se reflétant dans l’eau. Anders Zorn montre qu’il n’était pas moins habile qu’eux. Mais plus qu’eux il regarde les humains. La belle jeune femme dans sa splendide robe (c’est Emma !) va se promener sans scrupule dans la barque d’un paysan aux humbles vêtes de travail.

La Dame à la cigarette, 1892
Paris a organisé en 1889 une exposition universelle où les peintres était invités. Les impressionnistes y étaient attendus et Anders Zorn y prend sa place. Avec Emma ils ont acheté un appartement à Paris et s’y sont installés. Ils y resteront 7 ans. Anders Zorn ne peint pas que la lumière et la nature : il laisse s’exprimer son désir d’humanité, son amour pour les gens qu’il représente si bien, toujours beaux et à l’aise. Il fait rayonner leur bonheur.

Un toast à la société Idun, 1892
Il ne perd pas contact avec la Suède, où il revient de temps et temps, avant d'y prendre sa retraite. Il peint notamment de façon bien sympathique le toast de l’excellent Harald Wieselgren, fondateur et bibliothécaire d’une société culturelle dont on célèbre le 30e anniversaire !
Le Petit Palais nous présente ainsi 150 œuvres qui rayonnent sur les visiteurs une atmosphère souriante et finalement tonique...
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