L'évêque
J. Spong
Réponses
d'un évêque épiscopalien
.
Question
L'avortement
Réponse
Évêque
John Spong
30 décembre 2004
Je crois qu'on ne peut pas parler
de l'avortement en termes de
« permis » ou d' « interdit ».
J'appelle de mes voeux la généralisation d'une
éducation sexuelle des jeunes incluant contrôle des
naissance et planning familial, qui ne manquerait pas de
réduire considérablement le nombre des IVG.
Je ne m'explique pas que les voix
religieuses qui s'élèvent avec tant de
véhémence contre l'avortement s'élèvent
avec autant de force contre le contrôle des naissance et le
planning familial. Je pense que leurs conseils d'abstinence et la
forte culpabilisation dont ils entourent le désir sexuel sont
naïfs et même malfaisants.
J'ai connu dans des banlieues
défavorisées, de
pauvres filles inconscientes, qui se trouvaient enceintes sans
comprendre comment, de leur père, de leur oncle ou du
compagnon de leur mère.
Je ne trouve pas normal qu'un tel acte suffise à peser sur
toute la vie d'une jeune fille.
Je pense aussi qu'un avortement est trop
grave et traumatisant pour qu'il
serve de contrôle des naissances d'urgence.
C'est pourquoi je suis d'avis que nous
fassions tout notre possible pour
réduire au maximum le nombre des avortements. Ils ne devraient
être pratiqués qu'en dernier ressort et la
décision ne devrait pas en être laissée à
une administration ou des Églises à majorité
masculines, mais revenir à la femme concernée,
entourée de son médecin et de ses conseillers
spirituels.
On parle trop facilement de meurtres
à propos des avortements.
Ceci est exagéré. N'oublions pas l'époque
où, faute d'IVG légale, les femmes mouraient dans des
arrière-cuisines entre les mains des faiseuses d'anges. Et
celles qui y étaient réduites étaient
évidemment les plus pauvres de notre
société.
L'avortement n'est qu'un compromis de
plus parmi tous ceux que nous avons
déjà à faire dans notre monde, afin de
promouvoir la vie et non la mort, la santé et non la
souffrance, l'épanouissement et non l'affliction.
La vie de la mère est aussi
importante que celle d'un enfant à venir. Elle l'est même davantage. Il faudrait
naturellement pouvoir protéger les deux. Mais lorsque cela
n'est plus possible, prenons parti pour la mère. Je voudrais
bien que nous ne soyons jamais confrontés à un tel
dilemme. Mais cela est parfois malheureusement
inévitable.
Traduction Gilles
Castelnau
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Spong"
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