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John S. Spong

 

On n'est pas obligé d'être théiste

 

24 mars 2016

Question

Ruth Coggin, Afrique du Sud

Vous avez écrit que l’on peut être en même temps non-théiste et chrétien engagé. Il me semble que c’est tout à fait mon cas. Je me souviens que lorsque j’étais jeune, j’ai participé à une retraite paroissiale où l’on nous a demandé d’être attentifs à la voix de Dieu.
Mais la seule voix que j’ai entendue était le souffle du vent, le bruissement des feuilles des arbres, le chant des tourterelles et le calme de la campagne d’Afrique du Sud.
Je me suis sentie très loin de cette spiritualité et j’ai fini la retraite à aider la cuisinière !
C’est des années plus tard, en lisant les livres de Richard Rohr - https://cac.org/richard-rohr/richard-rohr-ofm/ - que j’ai compris que Dieu avait tout le temps été présent, dans ces bruits comme aussi dans la musique que j’aime tant.
Quelle magnifique découverte ! que Dieu vous bénisse dans votre ministère.

 

Réponse

John Spong

 

Chère Ruth,

Moi aussi j’apprécie les écrits de Richard Rohr et je trouve que votre compréhension à la présence universelle de Dieu est exactement ce qu’il faut.

C’est au 4e siècle de notre ère que, sous la pression de l’Empereur Constantin et tenu compte de la nouvelle légitimité qu’il lui accordait dans l’Empire romain, l’Église a décidé que le temps était venu de fixer la formulation de sa foi dans un credo. Les auteurs du Credo produit au Concile de Nicée en 325 n’étaient pas conscients du fait que leur culture hellénistique était dualiste et héritière de Platon et des néo-platoniciens.

Pour eux, Dieu et le monde se trouvaient dans deux royaumes séparés. Le ciel et la terre, l’esprit et la chair, l’âme et le corps, Dieu et les hommes étaient des catégories opposées de cette pensée dualiste. Dieu était défini de manière théiste, c’est-à-dire comme étant « extérieur au monde » n’y pénétrant donc que de manière invasive.

L’affirmation que Jésus était l’ « incarnation » de Dieu dans l’humanité est typique de ce dualisme. C’est pour cette raison que vous avez appris, comme moi, à ne pas chercher Dieu dans le bruit du vent, le bruissement des feuilles, le chant des tourterelles ou la tranquillité de la campagne d’Afrique du Sud.

La révolution conduite en Afrique du Sud par Nelson Mandela a eu lieu à plusieurs égards contre la conception d’un Dieu séparé du monde. La libération du joug de l’oppression et le changement de la conception de ce qu’est l’humanité proviennent sans aucun doute de l’action de Dieu dans l’histoire. Je considère Mandela comme une des grandes figures de l’histoire de l’Occident. Et je suis heureux que celui qu’on a appelé « l’aumônier de cette révolution » ait été Desmond Tutu, un des évêques de mon Église.

Je me suis rendu deux fois en Afrique du Sud. Lors de ma première visite, j’ai participé, avec huit autres évêques, à la consécration comme évêque de l’Église de Dieu du doyen de la cathédrale anglicane Saint Mary : c’était Desmond Tutu.
La seconde fois, j’ai donné des cours et dirigé un groupe d’étude à l’Université d’Afrique du Sud à Johannesburg et j’y ai rencontré des professeurs et des prêtres remarquables qui transformaient l’Église. Je pense notamment à Zakkie et Dina Spangenberg, à Hansie et Hestor Wolmarans.
Je pense aussi à un de mes lointains cousins, Bernard Spong et à sa femme Rykie. Bernard était le Secrétaire exécutif de l’Église congrégationaliste.
Tous étaient témoins d’un Dieu dont ils découvraient qu’il n’était pas au-delà du ciel mais impliqué dans la lutte des hommes contre l’apartheid.

Je mentionne tout ceci, Ruth, pour vous dire que vous n’êtes pas seule dans votre pays. Nombreux sont ceux qui ont compris que l’on peut être « non théiste » tout en demeurant chrétien fidèle. Ils constitue ce que Jésus a appelé le levain dans la pâte, le sel dans la soupe et la lumière dans l’obscurité.

Soyez heureuse 

Traduction Gilles Castelnau

 

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