Spiritualité
Parler de Dieu aujourd'hui
25 août 2016
Question
J’ai lu et j’apprécie vos livres et vos articles. Mais en me fondant sur vos Douze articles (en français sur ce site) je me demande ce qui reste du christianisme et qui mérite d’en porter encore le nom.
J’accepte les Huit points de Progressive Christianity(en français sur ce site) et je suis convaincu qu’une nouvelle réformation est nécessaire.
Je suis membre de l’Église épiscopalienne, je respecte la science, j’admets les théories du big bang, de l’évolution etc.
Je suis également conscient de l’influence du pouvoir impérial romain sur les premiers chrétiens qui recherchaient une orthodoxie.
Aidez-moi à comprendre ce qui reste aujourd’hui du christianisme car mon esprit est confus.
Réponse
Je remets en question le sens traditionnel qui a été investi dans les symboles chrétiens traditionnels, je ne remets pas en question la réalité de l’expérience chrétienne. Et je le fais car ce sens traditionnel a perdu sa signification ainsi que son cadre de référence en raison de l’explosion des connaissances humaines : il n’y a plus dans nos esprits d’être surnaturel demeurant dans le ciel. Il y a seulement un espace immense et infini de galaxies, de matière noire et de trous noirs. La définition de Dieu qui postulait une divinité extérieure au monde se nomme le théisme ; elle est en train de mourir.
La question est : « Dieu meurt-il lorsque sa définition humaine meurt ? » La réponse est évidemment non.
Mais notre expérience actuelle de la présence de Dieu requiert une nouvelle réflexion structurée par un nouveau langage. Dans cette série de questions-réponses je m’ouvre à cette nouvelle réflexion et je recherche le nouveau langage qui convient.
S’il n’y a pas d’être surnaturel dans le ciel, la prière peut-elle alors faire dévier le cyclone vers l’océan, sauver quelqu’un du crash d’un avion, protéger un soldat dans la guerre ou guérir une maladie ?
S’il n’y a pas d’être surnaturel dans le ciel, cette divinité qui n’existe pas peut-elle s’incarner en un enfant afin de vivre humainement parmi nous ? Pouvons-nous alors prendre à la lettre les récits de sa naissance surnaturelle d’une mère vierge et de son majestueux départ du monde en une ascension cosmique ?
Une fois qu’on a abandonné le concept d’un Dieu qui serait un être surnaturel, c’est toute la structure du christianisme traditionnel qui se lézarde.
Cela n’empêche en rien Dieu d’être réel, d’être présent dans notre vie humaine. Lorsque nous dépassons les limites de notre humanité nous pénétrons dans un nouveau niveau de conscience où divin et humain s’unissent.
Je suis convaincu que cette nouvelle manière de comprendre la présence de Dieu peut être exprimée dans un langage nouveau, que Dieu était réellement présent en Christ, que la vie humaine peut toucher ce qui est éternel.
Tout ce que je m’efforce de faire dans cette série de questions-réponses est de rechercher comment cette communion avec Dieu peut être exprimée dans le langage du 21e siècle.
Une foi qui touche au cœur et à l’esprit sans obliger à jouer le jeu « faisons comme si... ». C’est pourtant ce que le christianisme institutionnalisé continuer à jouer alors même qu’il s’enlise dans l’insignifiance.
Cette importante recherche réussira-t-elle ? l’avenir le dira. Mais si nous ne prenons pas cette peine, le christianisme survivra-t-il néanmoins ? Je n’en crois rien.
C’est pourquoi je vous invite à entrer dans le mouvement, il est loin de toucher au but.
Traduction Gilles
Castelnau
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