Spiritualité
Billy Graham
John S. Spong
27 juillet 2015
Quand j’étais enfant, nous habitions à 400 m. de chez Billy Graham, dans la même rue, Park Road, juste en dehors de la ville de Charlotte (Caroline du Nord). Le père de Billy était producteur de lait et nous livrait tous les jours notre lait. Ils possédaient des étables et les paturages.
Leur ferme se nommait Graham Brothers' Dairy (Laiterie des frères Graham). Quand j’avais 12 ans, Billy avait 24 ans et cela faisait un trop grande différence d’âge pour que je puisse dire que je l’ai bien connu. Mais je connaissais certains de ses plus jeunes frères et soeurs.
Nous étions fiers de Billy Graham dans notre environnement rural. Il avait déjà une certaine célébrité. D’ailleurs il y a aujourd’hui une rue Billy Graham à Charlotte.
Je suis un soutien de Billy Graham. Il a eu une carrière spectaculaire et il s’est toujours conduit avec honnêteté et intégrité, ce qui est rare dans le monde de la télévision religieuse.
Il incarnait tout à fait le type de fondamentalisme religieux bienveillant et heureux qui avait cours dans mon enfance. Je me suis considérablement éloigné de ce genre de spiritualité dont je considère le message comme absolument incroyable dans le monde qui est aujourd’hui le nôtre.
Mais cela ne m’empêche pas d’admirer plusieurs aspects de sa vie. Dans le Sud où régnait la ségrégation raciale, Billy ne s’est jamais adressé à des assemblées ségréguées ce qui, à la fin des années 1940 et début des années 1950 était manifestement courageux. Je le considère comme une force agissant pour le bien. Il avait un charisme puissant et authentique.
Mais un charisme n’est pas un don héréditaire. Son fils Franklin n’est pas son héritier spirituel. Son discours est intolérant, intransigeant et fanatique. Son hostilité à l’égard de l’islam est consternante. Plus il s’exprime en public en tant que “fils de Billy Graham”, plus l’héritage de Billy Graham s’en trouve obscurci et je trouve cela désolant.
Le fils du télévangéliste Oral Roberts n’a pas non plus honoré l’image de son père. Ni le fils du télévangéliste Robert Schuller. Le charisme est un don individuel. Billy Graham l’avait et je crois que Dieu se faisait connaître par lui, ce dont je lui suis reconnaissant.
Traduction Gilles
Castelnau
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