Spiritualité

 

John S. Spong

 

L'évocation des morts
et le « parler en langues »

 

18 mars 2010

Question

Un de mes amis a quitté son Église pour se joindre à un mouvement qui pratique l'évocation des morts. Il est vrai que sa femme a perdu un fils qu’elle avait d’un premier mariage et entrer en communication avec lui semble lui faire du bien.
Je connais d’autres personnes qui semblent fonder leur foi sur la conviction qu’ils parlent des « langues » spéciales. Je me souviens d’avoir vu, en Finlande, un évangéliste qui disait que sa « langue » était celle parlée par les prêtres éthiopiens. Je trouve bizarre que Dieu choisisse une telle langue plutôt que, par exemple, le français (ou si vraiment Dieu cherche la difficulté, le finnois).
Que dites-vous de ces « saints dons » que sont l'évocation des morts et le parler en « langues » ?

 

Réponse

Aucun médecin ne pose un diagnostic sans connaître le patient et aucun chroniqueur ne s’engage sur une situation qu’il ne connaît pas personnellement. Comme je ne connais pas les deux cas dont vous parlez, je vais vous répondre sur un plan général.

Premièrement, il n’y a souvent guère de différence entre une foi religieuse et une maladie mentale. La religion fournit volontiers un cadre qui donne une apparence acceptable à une maladie mentale.

Deuxièmement, la religion permet souvent l’imposture. Prétendre parler « la langue des prêtres éthiopiens » me semble un peu limite. Qui pourrait aller le vérifier ? Je pense que vous pouvez parfaitement vous dire qu’il s’agit d’une imposture.

Troisièmement, il arrive que l’on trouve un soulagement dans le cas d’un deuil particulièrement douloureux en se convaincant que l’on peut conserver un contact avec le disparu. Les psychiatres et les psychologues en sont fréquemment les témoins. Les gens en deuil savent qu’ils peuvent compter sur leur pasteur pour les accompagner dans leur deuil. Mais lorsque la situation devient névrotique, ils doivent alors se tourner plutôt vers un psychiatre ou un psychologue professionnel.

Je ne dis pas que ce soit le cas de vos amis. Mais les symptômes que vous décrivez sont nettement psycho-pathologiques.

Traduction Gilles Castelnau

 

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