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Vous avez dit « nouvelle créature ? »

 

 

Gilles Castelnau

 

prédication

 

28 octobre 2014


Romains 6.3-5
Nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchons en nouveauté de vie. En effet, si nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons aussi par la conformité à sa résurrection.

2 Corinthiens 5.17
Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées, voici, toutes choses sont devenues nouvelles.

 

 

Pour comprendre ce que dit Paul il faut prendre conscience que dans toutes ses épîtres il se fonde sur deux points fondamentaux.

D’une part il est un « mystique », c’est-à-dire qu’il a une vision intérieure de la grande unité cosmique de toute l’humanité avec le Christ (ou avec Dieu, il ne fait guère la différence). L’évangéliste Luc qui a été son disciple et pénètre donc bien sa pensée, la présence en quelques lignes dans le fameux récit qu’il rapporte dans les Actes des Apôtres (chapitre 9) de la vision du chemin de Damas. Dans ce récit, le Christ ressuscité et glorieux dit : « je suis Jésus que tu persécutes », affirmant ainsi l’union du Christ et de Dieu avec les chrétiens persécutés.

D’autre part Paul est saisi par la gloire céleste de Jésus-Christ pourtant régulièrement condamné comme pécheur selon la Loi de Moïse et exécuté sur la croix.
Paul considère donc tous les hommes (pécheurs ou non-pécheurs) comme entraînés dans le même fleuve du dynamisme créateur de Dieu les faisant passer en communion avec le Christ, de la mort à la vie : « conformité à sa résurrection », « nouvelles créatures », « toutes choses sont devenues nouvelles. »

Mais pour comprendre nous-mêmes cette vérité spirituelle, il faut entrer dans la manière dont Paul comprend Dieu et le Christ. On est alors loin de certaines idées fausses qui courent les rues et nous détournent de l’existence renouvelée promise par la Bible.

• Certains conçoivent Dieu comme le lointain créateur des galaxies, « horloger » demeurant « au ciel » d’où il peut (ou ne peut pas ?) exaucer les besoins des créatures qui l’en supplient. D’autres – ou les mêmes – définissent Dieu comme les « trois Personnes » de la Trinité dont l’amour céleste serait un modèle pour les humains.

On entend aussi parler de Jésus comme d’une divinité omnipotente, omnisciente, capable de marcher sur l’eau et de changer l’eau en vin.

Rien de tout cela n’est évidemment capable de changer notre regard sur le monde ou sur nous-même, de faire de nous de « nouvelles créatures », et de rendre à nos yeux « toutes choses nouvelles. »

• On nous dit aussi parfois que Dieu est un souverain focalisé sur des règles matérielles qui lui sont propres et auxquelles il attache une importance capitale : manger ceci et non pas cela, observer certains rites de pureté, participer à certaines assemblées (et pas à d’autres), certaines manières de prier (en hébreu, en arabe, selon une liturgie ecclésiastique fixe).

Il est clair que ceci, contrairement au paragraphe précédent, changer évidemment notre regard sur le monde et sur nous-même, fait de nous de « nouvelles créatures », et rend à nos yeux « toutes choses nouvelles » mais dans un sens bien différent de ce qu’enseignait Paul et de ce qu’on lit dans les évangiles ! Ce « nouveau » regard jeté sur l’humanité nous départage en fidèles et infidèles, justes et injustes, croyants et incroyants, et nous donne un esprit de jugement sur les autres qui nuit à la fraternité universelle et entraîne parfois même des conflits violents.

Je comprends et je partage le refus parfois agressif de ceux qu’une telle attitude religieuse scandalise.

• Il y a aussi ceux qui imaginent un Dieu moraliste, conservateur, immobile dans monde qui change, observateur attentif et culpabilisant de nos coutumes et intéressé par ce qui se passe dans nos alcôves.

Un Dieu récusant la morale actuelle, le mariage pour tous, le divorce, les IVG, exigeant que les filles restent vierges jusqu’au mariage…

Un Dieu dont on dit, à juste titre, que sa religion se réduit à «  tout ce qui est interdit »

Une telle attitude change, elle aussi, évidemment notre regard sur le monde et sur nous-même, fait de nous de « nouvelles créatures », et rend à nos yeux « toutes choses nouvelles ».

Mais elle nous rend psychorigide, conservateurs et, comme le disait quelqu’un : « on est tout de même plus heureux sans ce Dieu-là ! »

• Il ne faut pas oublier ceux qui utilisent le nom de Dieu comme symbole de leur clan, de ce qu’ils appellent une « Eglise », une « religion » et qui, dans leur étroitesse d’esprit et leur esprit de revanche contre toutes les désillusions qu’ils ont sans doute subies, se lancent dans une guerre de religion, dans des croisades et même des persécutions. Ils brûlent le Coran ou la Bible, accusent les autres à tout va...

Eux aussi nous aliènent, nous libèrent de nos angoisses à bon compte et nous font voir « toutes choses nouvelles » de manière extrêmement déplaisante.

Devant la multitude de ces fausses idées de Dieu dont l’influence est désastreuse, je comprends et, en général, je partage le refus catégorique de ceux qui répugnent à leur idéologie et qui, pour s’en débarrasser, disent : Dieu n’a jamais existé, et Jésus non plus.

Alors que Paul nous montrait bien au contraire une spiritualité dans la lumière du renouveau, la Présence divine montant également en tous les hommes, un qu’ils soient fidèles de la Loi divine ou ignorants, un « salut par la grâce et non par les œuvres de la Loi », la créativité dynamique du crucifié-ressuscité agissant dans les cœurs.

Cette bonne nouvelle du Souffle créateur de Dieu traverse toute la Bible

• C’est l’image du condamné - réhabilité du bon larron sur la croix à qui Jésus dit : « ce soir même tu seras avec moi dans le Paradis » (Luc 23)
• C’est l’image du peuple hébreu libéré du pays de l’esclavage égyptien et arrivant dans le « pays où coulent le lait et le miel » en traversant la mer Rouge (Exode 14)
• C’est l’image du petit David triomphant du terrible géant Goliath qui terrorisait le peuple Hébreu. (I Samuel 17)
• C’est l’image de Lazare, l’ami de Jésus, mort depuis quatre jours (Jean 11), du jeune homme sur la route de Naïn (Luc 7), de la fille de Jaïrus (Luc 8) que Jésus ramène à la vie.
• C’est l’image des « doux » qui « hériteront la terre » et de ceux qui ont « faim et soif de justice, car ils seront rassasiés » (Matthieu 5)

Avec cette force intérieure, cet élan de nouveauté, cet esprit de résurrection, il s’agit bien là de ces « nouvelles créatures », de ces « choses devenues nouvelles » dont parle Paul.

 

Si l’on sent en soi une force de vie, un élan de fraternité, d’espérance, de courage, un sourire qui traverse les larmes, il vient de très profond :

Dieu en nous, Dieu qui est plus que nous mais qui, bien sûr, n’agit pas sans nous,

Dieu qui fait de nous de « nouvelles créatures » et avec qui « toutes choses deviennent nouvelles ».

Celui qui est capable, comme Jésus l’avait fait, de murmurer tout doucement mais avec conviction à l’oreille de son prochain :

Lève-toi et marche
va en paix
Heureux les doux

est véritablement devenu une « nouvelle créature » et pour lui – comme pour son prochain – « toutes choses sont devenues nouvelles »

 

 

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