Protestants dans la Ville

Page d'accueil    Liens    

 

Gilles Castelnau

Images et spiritualité

Libres opinions

Spiritualité

Dialogue interreligieux

Hébreu biblique

Généalogie

 

Claudine Castelnau

Nouvelles

Articles

Émissions de radio

Généalogie

 

Libéralisme théologique

Des pasteurs

Des laïcs

 

Roger Parmentier

Articles

La Bible « actualisée »

 

Réseau libéral anglophone

Renseignements

John S. Spong

 

JULIAN MELLADO

Textos en español

Textes en français

 

Giacomo Tessaro

Testi italiani

Textes en français

Sea of Faith

 

 

 

Vous avez dit « athéisme »

 

David Boulton critique une série télévisée de Jonathan Miller

sur l'athéisme

 

Atheism at half-cock

 

David Boulton

Membre du Comité directeur de Sea of Faith Angleterre

 

 

29 août 2014

[...]
Ce qui a été le plus faible dans cette série est que du début à la fin, Miller est resté focalisé sur la question simpliste toujours répétée : « Dieu existe-t-il ? ». A ses yeux la religion se résume seulement à croire que Dieu existe et intervient dans les affaires humaines. Et comme la science a miné cette croyance et en a finalement démontré l’inanité, il ne reste pour ceux qui bénéficient d’un peu d’intelligence que l’athéisme défini comme la non-croyance en Dieu ou même la seule « non croyance ». C’est tout simple.
A aucun moment il n’a été question de la réflexion des théologiens qui s’efforcent depuis le début du 19e siècle de changer la question « Dieu existe-t-il ? » en « qu’entendons-nous par "Dieu" ? ».
Miller a ainsi ignoré Feuerbach, Strauss, Wittgenstein, Cupitt. Il a ignoré la notion de Dieu symbole de nos idéaux humains. Le Dieu de nos mythologies humaines, de nos récits, de nos poèmes, de nos tragédies. La Loi de liberté de Winstanley, l’Imagination de Blake. Miller ne s’intéresse à rien de tout cela ; il ne connaît que cette seule question : « Cet être surnaturel existe-t-il ou non ? ». Pour les fondamentalisme théiste et les fondamentalisme athée la question de Dieu est la même : c’est oui ou c’est non. Dieu est à prendre ou à laisser.

Jonathan Miller n’est pas seulement journaliste de télévision, il est aussi homme d’opéra. Imaginons que lorsqu’il est en train de préparer une représentation de la « Flûte enchantée », un individu fondamentaliste vienne lui dire : « mais comment pouvez-vous faire cela alors que vous savez bien qu’il n’existe ni flûte enchantée, ni cloches, ni d’animaux dansant, et naturellement pas la Reine de la Nuit ? »
Ou lorsqu’il est sur le point de lever le rideau sur le « Songe d’une nuit d’été » qu'on lui dise : « Mais vous savez bien qu’il n’y a pas de fées ! La science l’a prouvé ! »

Jonathan Miller devrait se rendre compte que sa manière de nous parler comme si nous étions de grands malades auxquels il faut parler simplement est tout simplement exaspérante et montre qu’il critique des idées de Dieu que personne n’a l’idée de soutenir. Dans le monde de l’imagination, du cœur, de l’art, du mythe, on ne prend pas les choses aussi littéralement qu’il le dit !

Les fées et les flûtes enchantées n’existent évidemment pas dans le monde matériel et scientifique mais elles sont bien vivantes dans les mythologies et les histoires qui nous aident à débrouiller les complexités de notre vie humaine.
Titania (la reine des fées dans Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare), les dæmons de Pullman (créatures de Philip Pullman dans la croisée des mondes), les Dieux des religions anciennes, les déesses, les diables et les êtres célestes sont des projections de notre humanité et nous aident à comprendre qui nous sommes, ce que nous sommes et pourquoi nous vivons.

Il est clair que le monde de la magie et du surnaturel n’a pas de place dans le monde des faits, de la logique et des preuves scientifiques. Dans cet univers-là, Dieu est aussi mort que le sont les fées, aussi irréel que le fantôme du père de Hamlet dans la pièce de Shakespeare. Mais il est un autre univers dans lequel la nature humaine, l’amour, la vie, la souffrance, la guérison, la mort sont explorés par les symboles des mythes et de l’imagination. C’est dans cet univers-là que la présence de Dieu peut avoir du sens comme la personnification des valeurs dont nous désirons qu’elles nous animent. Et dans ce monde-là, ni la notion de « théisme » ni celle d’« athéisme » n’ont le moindre sens.

La série télévisée de Jonathan Miller a duré quatre heures et demi et n’a parlé que de la non foi en un Dieu personnel sans jamais quitter le pathos fondamentaliste. Aura-t-on un jour une série de Karen Armstrong, par exemple, qui nous fera vraiment réfléchir sur la question de Dieu.

 

 Traduction Gilles Castelnau

 


Retour

Retour vers David Boulton
Retour vers "Sea of Faith"
Vos commentaires et réactions

 

haut de la page

 

 

Les internautes qui souhaitent être directement informés des nouveautés publiées sur ce site
peuvent envoyer un e-mail à l'adresse que voici : Gilles Castelnau
Ils recevront alors, deux fois par mois, le lien « nouveautés »
Ce service est gratuit. Les adresses e-mail ne seront jamais communiquées à quiconque.