Protestants dans la Ville

Page d'accueil    Liens    

 

Gilles Castelnau

Images et spiritualité

Libres opinions

Spiritualité

Dialogue interreligieux

Hébreu biblique

Généalogie

 

Claudine Castelnau

Nouvelles

Articles

Émissions de radio

Généalogie

 

Libéralisme théologique

Des pasteurs

Des laïcs

 

Roger Parmentier

Articles

La Bible « actualisée »

 

Réseau libéral anglophone

Renseignements

John S. Spong

 

JULIAN MELLADO

Textos en español

Textes en français

 

Giacomo Tessaro

Testi italiani

Textes en français

Sea of Faith

 

 

Réciter le credo ?

 

La foi création humaine


Faith as a human creation


David Boulton

Membre du Comité directeur de Sea of Faith Angleterre

 

Comment un prêtre ou un pasteur libéral (membre de Sea of Faith) peut-il réciter des confessions de foi
auxquelles il (ou elle) ne croit pas,
comment peut-il les faire réciter à sa paroisse ?

 

 

1er août 2013

Cette question est très fréquemment posée ; autant d'ailleurs par les fondamentalistes que par des incroyants.

De nombreux membres de notre réseau Sea of Faith n’appartiennent pas à des églises ou à des organisations religieuses basées sur des confessions de foi. Pour eux il n’y a évidemment pas de problème.
D’autres qui ont été élevés dans des églises basées sur des confessions de foi les ont quittées car ils n’acceptaient plus de réciter ce qui pour eux n’avait plus de sens.
D’autres encore répètent volontiers les credo et acceptent donc de chanter aussi des cantiques dont les paroles leur paraissent inacceptables.
Que peut-on en penser ?

Premièrement il faut reconnaître que l’Église anglicane a toujours officiellement déclaré que les anciens credo sont des « formulaires », des essais des premières générations chrétiennes d’exprimer leur foi par des mots. Mais il n’est jamais demandé ni aux prêtres ni aux fidèles d’interpréter ces formulaires littéralement, de les considérer comme des expressions éternelles et immuables de la Vérité.
C’est pourquoi, réciter un credo (ou chanter un cantique) nous enracine dans la tradition de l’église, nous unit au passé, dans la gloire et la poésie mais sans impliquer notre assentiment ou exiger une compréhension littérale à chacune des propositions qui ont été formulées par les pères de l’églises il y a des siècles et souvent après de vifs débats et des compromis hasardeux. Si cela était le cas, leur conscience obligerait de nombreux évêques quitter l’église. Et il en est de l’Église catholique, des Églises orthodoxes et des autres Églises comme de l’Église anglicane.

Suivre les paroles de prayers books, de liturgies diverses ou de recueils de prières n’oblige en rien à croire qu’une « Personne » demeurant au « ciel », « écoute » ce que l’on dit et y « répond », le tout dans un processus surnaturel.
L’utilité psychologique de la prière est reconnue, comme la prière en commun peut déboucher sur une action commune. Un désir profond du cœur pour la paix peut s’exprimer dans une prière qui suscitera un engagement concret en faveur de la paix.
La prière en action demeure une pratique forte pour beaucoup, plus que la prière de demande. Un ancien poème Quaker dit bien :

« chaque sourire est un hymne, chaque bonne action est une prière ».

J’ajouterai qu’un intérêt croissant se développe pour ce que les théologiens appellent la tradition apophatique, qui met l’accent sur le silence, la contemplation et la conception d’un Dieu qui demeure bien au-delà de tout ce que l’on pourrait dire de « Lui » :

Comment pourrais-je jamais prononcer les mots cachés ?
Comment pourrais-je dire qu’Il n’est pas ceci, qu’Il est cela ?
Si je dis qu’Il est en moi, c’est l’univers qui est nié
Si je dis qu’Il est hors de moi, ce n’est pas vrai.
Il réunit le monde intérieur et le monde extérieur en une unité
Le conscient et l’inconscient sont un seul domaine pour Lui
Il n’est jamais visible ni caché
Il n’est jamais révélé ni secret
Il n’y a pas de mot pour dire ce qu’Il est.
Kabir, Chant 1 104
(mystique hindou, 15e siècle

 

Au Comité de Sea of Faith nous avons l’habitude de commencer nos réunions par un petit instant de silence dans le style Quaker. Que certains participants vivent ce moment en prière, en méditation, en contemplation ou en préparation personnelle a peu d’importance. Ce qui compte est le silence qui nous ouvre au travail commun pour lequel nous sommes réunis.
J’ajouterai qu’en tant que Quaker et en tant qu’humaniste, je ne dis pas de credo ou de formules de confessions de foi. Mais je fais partie d’une chorale et bien qu’elle ne soit pas religieuse, il arrive qu’on y chante des messes ou d’autres morceaux importants du répertoire. Je ne refuse pas, lorsqu’ils se présentent, de prononcer les mots « credo in unum Deum ». Pour moi, comme pour les autres choristes, pour les musiciens, pour l’assistance (et  probablement pour l’auteur) musique et paroles expriment la hauteur et la profondeur de la pensée humaine. Il serait absurdement littéraliste de refuser de chanter juste parce que je ne crois pas qu’un réel Fils soit réellement assis à la droite réelle d’un réel Père.

C’est dans ce sens qu’à mon avis, on peut chanter des credo à l’église.

 

 Traduction Gilles Castelnau

 


Retour

Retour vers "Sea of Faith"
Vos commentaires et réactions

 

haut de la page

 

 

Les internautes qui souhaitent être directement informés des nouveautés publiées sur ce site
peuvent envoyer un e-mail à l'adresse que voici : Gilles Castelnau
Ils recevront alors, deux fois par mois, le lien « nouveautés »
Ce service est gratuit. Les adresses e-mail ne seront jamais communiquées à quiconque.