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Chrétiens persécutés

 

Hier et aujourd’hui

 

 

Pierre Prigent

professeur en retraite de la Faculté de théologie protestante de Strasbourg
spécialiste d'histoire ancienne


 

Ed. Olivétan

128 pages, 16 €


Recension Gilles Castelnau


.

18 juillet 2016

Pierre Prigent décrit les règles que les fidèles de l’Eglise pratiquaient lors des persécutions de Dèce et de Dioclétien aux 3e et 4e siècles, pour gérer les cas, évidemment nombreux, de renoncements à la foi chrétienne, de sacrifices païens, ainsi que des repentirs.
Il ne décrit pas les horreurs vécues mais demeure au niveau de l’organisation légale du fonctionnement de l’Eglise.

Ce livre fait naturellement froid dans le dos tout en nous rendant sensibles à la vie de nos lointains ancêtres.
L’auteur énumère ensuite tous les pays qui, aujourd’hui encore, persécutent les religions minoritaires et notamment les chrétiens. Il commence d’ailleurs son livre avec un petit récit d’agression islamique dans un pays imaginaire d’Afrique où il passe ainsi en revue toutes les questions posées ainsi à la vie de l’Eglise, analogues à celles du passé.

Voici quelques passages de ce livre saisissant.

 

page 9

En guise d’introduction

[...]
En premier lieu, quand il y a persécution quelle attitude prendre : céder, du moins apparemment, aux menaces ? Tenter de biaiser en achetant, d'une manière ou d'une autre, les exécutants ? Prendre la fuite ? Ou bien au contraire rester ferme dans sa foi et la confesser publiquement en cas de procès, même au risque de sa vie ? Ou bien enfin courir au martyre ?

Le danger passé, le repentir, évidemment nécessaire, suffit-il à celui qui a renié sa foi pour avoir la vie sauve, pour lui assurer automatiquement sa place dans la communauté des croyants ? Ou bien faut-il exiger des repentants une pénitence que l'Eglise proportionnera à la gravité de la faute ? Et pour les clercs qui ont failli: le ministère leur sera-t-il interdit ? Totalement ? Définitivement ?

Quant à ceux qui ont, au nom du Christ, vocation d'exhorter par leurs prêches à la fidélité et qui ont renié leur foi, doit-on tenir leur message évangélique pour invalidé par leur faute et les sacrements qu'ils administrent pour nuls ? Ou bien doit-on considérer que la puissance de l'Evangile est plus forte que la faiblesse de ceux qui l'annoncent ?

Qu'est-ce que le pardon en pareille occurrence? A qui revient-il d'en décider ? La communion (sociale et sacramentelle) avec un renégat est-elle permise, ou interdite parce que dangereusement contagieuse ?

Ceux qui ont traversé l'épreuve victorieusement jouissent-ils de ce fait d'un statut spécial dans l'Eglise ? Sont-ils habilités à y exercer une autorité particulière ?

 

 

age 40

Les conséquences de l’édit de Dèce

Deux évêques « lapsi » (qui ont chuté)
En Espagne, deux évêques (Basilide et Martial, évêques de Legio et Asturica au nord-ouest de l’Espagne) ont échappé à la persécution en achetant des certificats attestant qu'ils ont sacrifié. Le concile réuni par Cyprien en 254 et qui compte trente-sept évêques confirme leur déposition. Les évêques de la province espagnole se sont donc réunis et en présence du peuple ils ont procédé à l'ordination de Sabinus à la place de Basilide. Celui-ci se précipite à Rome où Etienne vient d'être ordonné comme successeur de Lucius.

Mal renseigné, Etienne l'a rétabli dans sa dignité épiscopale. Mais le témoignage de trois évêques espagnols confirme l'accusation. Confondu, Basilide reconnaît les faits et, après pénitence, s'estime heureux d'être à nouveau admis à communier, mais en tant que laïc. Quant à Martial, il se fait admettre comme membre d'un collège païen et participe aux banquets impurs de cette société dont le cimetière accueille les tombes de ses fils. Enfin il proclame très officiellement avoir obéi aux ordres de l'empereur et renié le Christ.

Corneille avait confirmé que de tels hommes ne pouvaient plus se compter parmi les évêques, ni même parmi les prêtres, mais plusieurs évêques africains sont restés en communion avec les coupables et une exhortation conciliaire appelle les églises d'Espagne à refuser toute relation avec eux car communier avec un évêque pécheur fait participer à sa souillure.

 

 

page 70

La persécution de Dioclétien. Le donatisme

Le jugement d’Arles, l’anabaptisme
[...]
C'est ici que l'on voit apparaître la question qui va, pendant presque cent ans, diviser profondément l'Eglise, l'Afrique étant le foyer de ce qu'il va falloir maintenant qualifier d'hérésie. On se souvient que depuis les années 220, l'Eglise d'Afrique pratique le rebaptême de ceux qui reviennent à l'église après avoir été hérétiques ou avoir commis un grave péché (les lapsi ou renégats) qui les a fait exclure de la communion de l'Eglise. Cette tradition qui, depuis Cyprien, était regardée comme la forme particulière de l'obéissance chrétienne en Afrique mais qui ne rompait pas la communion avec le reste de l'Eglise et coexistait avec la pratique romaine, est maintenant, depuis la persécution de Dioclétien, tenue pour la seule pratique d'une Eglise qui se veut fidèle.

Le concile d'Arles (314) se prononce contre le rebaptême des hérétiques et des pécheurs. Il aborde en outre le problème posé par la situation à Carthage. En effet, le parti de Donat, en contestant le jugement de Rome, a remis en lumière une pièce importante du dossier: un document prouvant que Félix d'Aptonge doit bien être compté parmi les traditeurs. Les donatistes argumentent donc à nouveau que la décision d'excommunication qui les a frappés n'est pas valide.

 

Deuxième appel à Constantin

D'où un nouvel appel à Constantin pour qu'il se prononce enfin lui-même. L’empereur, impatienté, renvoie l'affaire au proconsul d'Afrique qui, après enquête, conclut que le document accusant Félix est un faux et ne peut donc être pris en compte. Félix est innocent, Cécilien est bien l'évêque légitime, tel est le jugement que l'empereur rend en date du 10 novembre 316. Les calomniateurs sont châtiés. Suit une période difficile pour les donatistes : confiscations, exils ...

 

 

page 99

Les persécutions contemporaines

Pierre Prigent énumère et présente brièvement « selon le décompte de l’ONG Portes Ouvertes, cent trente neuf pays qui s’en prennent aux chrétiens comme à des gens haïssables qu’on ne peut supporter » :

• Le monde communiste
Russie et républiques annexes, Chine, Vietnam, Corée du Nord

• Le monde de l’islam
Égypte, Iran, Irak, Arabie saoudite, Syrie, Nigéria, Turquie Soudan, Mali, Centrafrique, Afrique du Nord, Pakistan

• Le monde bouddhiste
Sri Lanka

• Le monde hindouiste
Inde

• Le monde des trafiquants, l’Amérique latine

 

 


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