Un débat va avoir lieu dans l’Église d’Angleterre concernant la sexualité et notamment l’homosexualité. Un livret, « la Grâce et le désaccord » contenant plusieurs prises de positions théologiques différentes est publié. L’introduction appelle au dialogue en citant une phrase d’Oliver Cromwell adressée à l’Assemblée générale de l’Église d’Écosse de 1650 à propos de la question royale : « je vous supplie au nom de la compassion du Christ, de penser que vous pouvez peut-être vous tromper ».
Il n’est pas demandé aux participants et participantes du débat de se préparer à changer de position mais il leur est effectivement demandé d’envisager la possibilité qu’ils – ou elles – le fassent.
On ouvrira la séance en affirmant qu’il ne faut pas considérer que les chrétiens gay représentent un problème pour l’Église, mais qu’ils apportent une solution à ses problèmes. Quatre articles serviront de base au débat.
1. Le chanoine Phil Groves réfléchit à la différences entre la pratique courante de la société et l’enseignement de l’Église. « Les chrétiens gay représentent déjà une contre-culture. Ils témoignent de l’énorme difficulté qu’ils éprouvent à faire d’une part leur coming out en tant que chrétiens dans une société qui accepte parfaitement leur sexualité mais considère d’autre part que leur foi est discutable. Ils représentent par conséquent le groupe idéal capable de poser la question et d’essayer de définir l’identité chrétienne dans la société contemporaine. Ce sont eux qui sont les meilleurs prédicateurs de l’Évangile pour le monde. »
2. Le Rev. Ian Paul, professeur émérite à l’Université de Nottingham considère que « la Bible oppose une désapprobation radicale et persistante à toute forme de relation homosexuelle. »
Il écrit : « Nous ne pouvons pas admettre sans discussion que l’"orientation" sexuelle est d’origine sociale plutôt que morale. Les recherches les plus récentes démontrent au contraire que l’"orientation" sexuelle n’est pas immuable mais qu’elle est fréquemment modifiable. »
Une telle position ne permettra sans doute pas que finalement tous soient « d’accord sur leur désaccord » car cela reviendrait à « disjoindre la réflexion théologique du témoignage de l’Écriture. Admettre en effet les pratiques homosexuelles signifie rejeter absolument la volonté divine de la rédemption. »
3. La chanoine Loveday Alexander, professeur émérite à l’Université de Sheffiels, considère que la Bible « ne dit rien de ce que l’on nomme aujourd’hui ’homosexualité’ : La condamnation que Paul fait des relations homosexuelles est la conséquence directe de l’idée que l’on s’en faisait à son époque. La répéter telle quelle aujourd’hui est incorrect. » ( 1 )
4. Le 4e essai présente la position « intermédiaire » de l’Église d’Écosse (Église réformée) qui n’approuve pas l’homosexualité mais accepte néanmoins une diversité d’opinions et de pratique. Une telle attitude a amené une minorité de pasteurs, d’anciens et de membres à quitter l’Église officielle. Mais les auteurs du texte, le Très Rev. Professeur Iain Torrance, la Rev. Frances Henderson et Pauline Weibye font valoir que cette position « intermédiaire » de l’Église reflète avec honnêteté et intégrité son attitude toujours changeante selon les temps et les lieux, tant au niveau national que mondial, pour tous les sujets de foi et de doctrine.
« L’unité de l’Église nécessite que l’on évite les désaccords trop radicaux et que l’on maintienne un espace de liberté permettant un débat peut-être pénible mais toujours honnête ».
Traduction Gilles Castelnau
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( 1 ) Voir sur ce site : Thomas Römer, « l’homosexualité dans la Bible »
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