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Libre opinion

Regard chrétien

L'Avent de l'après...

pasteur Luc Wenger

 

texte paru dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace

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6 décembre 2022

 

Déjà deux bougies allumées sur notre couronne de l’Avent, et quatre cases d’ouvertes sur le calendrier.

Ah ce temps si particulier que celui de l’Avent. Marchés de Noël, vin chaud, guirlandes, illuminations et bonne odeur de bredele dans les cuisines. De quoi oublier pour un temps les nouvelles maussades d’un quotidien qui n’a rien de réjouissant et qui semble plutôt exhaler une odeur de peur et de doute face à l’avenir.

 

Et durant ces quatre semaines nous nous focalisons un peu moins sur nous-mêmes pour trouver de quoi faire plaisir à nos proches lors de la fête de Noël. Pour ce faire, point n’est finalement nécessaire de courir les magasins ou de se lancer dans une débauche de consommation.

Le simple fait de se prendre le temps de penser à ceux qui me sont chers est déjà un cadeau en soi. Leur permettre de s’exprimer en toute franchise, les écouter sans arrières pensées et sans jugement voilà un cadeau sans prix ; si ce n’est celui, tout de même élevé, de ne pas me mettre au premier plan et d’accepter, même si je ne le comprends pas toujours, leur point de vue. Il y a une part de vérité en toutes choses.

 

Il est vrai que la vie n’est de loin pas toujours un long fleuve tranquille et que les difficultés de mon existence semblent prendre le dessus. Mais durant ce temps d’Avent je me rends compte que la trêve des confiseurs peut aussi s'appliquer à mon quotidien. Le sapin, symbole de cette période, est le souvenir de l’arbre du paradis. Oui, dans ma vie telle qu’elle est, je suis déjà invité à goûter les saveurs du paradis… quand l’espérance remplace le désespoir, quand la haine est vaincue par le pardon, quand les paroles blessantes se transforment en paroles de réconciliation, que les larmes sont séchées, les craintes apaisées et des gestes de tendresse posés, ce sera le plus beau des papiers cadeau.

Et de cases en cases mon calendrier me rapproche de Noël. Je me souviens de celui de mon enfance. Une fenêtre avec un verset pour chaque jour et le 24 une porte qui s'ouvrait sur une crèche

Noël avec cet enfant sur la paille demande à être reçu comme une occasion d’enrichissement personnel. Oser faire comme Dieu et devenir réellement humain ; c’est-à-dire en mesure de prendre ses responsabilités, d’assumer sa part d’ombre et de lumière, de nommer ses émotions et de poser des gestes de compassion.

 

Je vous souhaite un temps de l’Avent serein et d’user sans mesure de ce que cette période si particulière nous offre. Ne pas le réduire à quatre semaines dans l’année serait peut-être le plus beau des cadeaux à nous offrir les uns, les autres de sorte que le temps de l’Avent devienne le temps de l’après.

 

 

 

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