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Les cinq doctrines fondamentalistes
des Églises « évangélicals »


 

 
Michel Leconte

 

13 octobre 2022

5 doctrines « fondamentales » qui ne doivent pas être mises en question, ont été fixées par les frères Milton and Lyman Stewart puis codifiées en 1910 par l'Assemblée générale de l'Église presbytérienne des États-Unis :

-  la divinité du Christ et sa naissance virginale

- L'authenticité des miracles du Christ

- le sacrifice sanglant de la croix apaisant la colère de Dieu

- la résurrection corporelle du Christ

- l'inerrance des Écritures (leur vérité historique, géographique, cosmologique.)

 

- On y a ajouté la Trinité, la totale culpabilité de l'humanité, le Retour imminent du Christ en gloire, la nécessité de la « nouvelle naissance ».

 

Il faut y ajouter des doctrines éthiques comme l’interdiction de l’IVG, du divorce, de l’homosexualité… etc.


 

Le sacrifice sanglant

 

Aujourd’hui, il faut être quelque peu ingénu pour croire à de pareilles doctrines et j’ajoute qu’après le Christ, il y a plutôt eu une profonde régression spirituelle pour en venir à prêcher un Dieu juge et vengeur qui avait besoin de ce « sacrifice primitif du sang » pour se réconcilier l’humanité. Car, jamais Jésus n’a présenté le pardon de Dieu comme s’exerçant grâce à un sacrifice ou un acte rédempteur dont Dieu aurait l’initiative et qu’il proposerait à un envoyé quelconque. Jésus a fait et dit exactement le contraire. Le Dieu que Jésus annonce dans ses paraboles de la brebis perdue, de la drachme perdue, de l’enfant prodigue, des ouvriers de la onzième heure, du festin auxquels sont invités mendiants et infirmes, le Dieu qui exauce non le pharisien, mais le publicain, celui au nom duquel Jésus s’invite chez Zachée, est exactement le contraire d’un Dieu qui aurait besoin d’un sacrifice rédempteur. Je n’ai aucun respect pour cette doctrine sanguinaire et je trouve que les hommes d’Église qui ont inventé ce scénario ont gravement trompé l’humanité jusqu’à aujourd’hui. Ceux qui les approuvent aussi peu que ce soit, n’ont vraiment rien compris au Dieu de Jésus Christ. Pas étonnant que les hommes se soient détournés de ces stupides billevesées !

 

La divinité du Christ

 

 Par ailleurs, on peut discuter de la divinité du Christ conçue dans les termes du concile de Chalcédoine de 451 (une personne en deux natures). Ce que l’on peut affirmer avec certitude, c’est que Jésus a eu un tel impact sur ses disciples, qu’ils ont pensés que ce que cet homme disait de Dieu était ce que Dieu disait vraiment de lui-même ; que cet homme était son « visage humain » parce que Dieu l’avait ressuscité, attestant ainsi qu’il s’identifiait au Dieu que Jésus avait annoncé par ses paroles et ses actes.

 

Naissance virginale

 

La naissance virginale est une façon de dire qu’en Jésus, il y a en lui plus que la nature humaine. Toutefois, Paul Tillich (1886-1965) pense qu’il s’agit d’un symbole déficient car cela en fait un être hybride : humain par sa mère et Dieu par sa conception par l’Esprit. Cela favorise le docétisme monophysite, Jésus n’est plus qu’un corps humain qui cache son être divin, un Dieu qui se promène sur la terre sous un revêtement corporel humain.

 

Les miracles

 

Sur l’authenticité des miracles : sans conteste, Jésus a été un thaumaturge et un exorciste, mais les miracles sur la nature (tempête apaisée, pêche miraculeuse ont une signification symbolique pour affirmer — quoique de manière naïve — sa Seigneurie.

 

Résurrection corporelle

 

Les récits d’apparitions de Jésus sont une manière narrative d’affirmer la résurrection, c’est à dire que Jésus est vivant en Dieu. Ces récits d’apparitions pascales ne sont pas faux dans leur visée profonde. Ils entendent dire que la mort de Jésus a été en réalité son triomphe et que Dieu l’a justifié, s’attestant ainsi lui-même. Mais ils mythologisent, c'est-à-dire « rationalisent » la résurrection en en faisant une réalité intra mondaine constatable empiriquement. Comme le dit Bultmann, « ils objectivent l'Au-delà en un en deçà ».



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Inerrance des Écritures

 

L’inérrance des Écritures qui signifie que la Bible est la parole-même de Dieu au mot près et que tout ce qu’elle rapporte s’est réellement passé, ne tient pas la route dans la mesure où ces textes qui ont été écrits par des hommes sont forcément dépendant des représentations de l’époque de leur rédaction. Époque où, par exemple, on concevait le monde comme étant constitué de trois étages : le ciel en haut où Dieu résidait entouré de sa cour céleste, la terre plate en dessous ou vivaient les hommes et l’enfer en dessous, lieu du séjour des morts et des démons. De même, on pensait que les maladies psychiques étaient dues à une possession par un esprit maléfique. Par ailleurs, le genre littéraire légendaire est abondamment utilisé dans la Bible pour exprimer ce qui touche au divin.

 

Dieu trinitaire

 

Enfin le concept de Trinité qui ne figure pas dans le Nouveau Testament est une élaboration doctrinale humaine du IVème siècle. C’est une conceptualité datée, peu propice à être comprise aujourd’hui et qui suscite un profond malentendu avec le Judaïsme et avec l’Islam pour qui l’affirmation trinitaire est celle d’un tri-théisme. Il me semble plus juste de parler plutôt de trois manières d’être de Dieu : le Père étant Dieu comme transcendant ; le Fils étant la manière immanente de Dieu, l’Esprit étant la manière de Dieu d’être présent dans nos cœurs. En outre, il est bien présomptueux d’entrer dans le mystère de Dieu et de prétendre le définir, une manière de « l’arraisonner » certainement... On n’est nullement contraint d’adopter cette doctrine dépassée.

 

En ce qui concerne les questions de notre foncière culpabilité et du dogme du « péché originel », ou autre doctrine évangélique ou catholique concernant la morale, je ne prends pas la peine de répondre. La pensée qui sous-tend ces affirmations est d’une extrême indigence et fait fi des découvertes anthropologiques et scientifiques de notre temps.

Pour conclure sur le fondamentalisme biblique je vais citer André Gounelle : « Théologiquement, le fondamentalisme ne présente aucun intérêt. Son apport à la réflexion sur le statut de la Bible et sur l’herméneutique des textes est pratiquement nul et ne mérite pas qu’on s’y attarde. Par contre, sur le plan pastoral et ecclésial, il importe lui accorder de l'attention. Il traduit souvent le malaise et l’incompréhension de gens qui se sentent largués et dédaignés par les spécialistes. Il soulève des interrogations sur le passage d’une foi affectivement puissante et intellectuellement fruste (telle qu’on la cultive fréquemment dans le piétisme et le révivalisme) à une foi informée et pensée (ce qui n’empêche nullement la ferveur et l’émotion). »

 

 

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