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Libre opinion
Je suis candidat…
pasteur Luc Wenger
ICANS
Institut de Cancérologie Strasbourg
texte paru dans Le
Nouveau Messager
« Regard chrétien » le 19 septembre 2021
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20 septembre 2021
S’il est une formule très entendue ces derniers temps c’est bien elle : « je suis candidat-e à... »
Et va s’en suivre toute une énumération du pourquoi, du comment, du c’est moi qui et d’une kyrielle de vues d’esprit.
Alors en ce dimanche, je profite de votre lecture, pour me déclarer moi aussi candidat à... la Fraternité.
Ce n’est certainement pas une originalité dans le cadre de cette rubrique. Et le mot est repris, et usé jusqu’à la corde, au point de ne plus vouloir dire grand-chose ; ou alors de servir de fourre-tout.
Dans la pensée du maître de Nazareth elle est aussi présente ; mais évitons un excès d’angélisme et reconnaissons que la fraternité ecclésiale n’a pas toujours été ce que nous aurions pu souhaiter qu’elle soit.
Toutefois la fraternité n’est pas non plus une idéologie avec un programme, des mots d’ordre et ses inévitables restrictions ; ni un code moral, religieux ou philosophique. Et à défaut de l’inscrire sur le fronton de nos édifices publics c’est au plus profond du cœur de l’homme qu’elle est inscrite comme la première des valeurs. C’est cette part inaltérable qu’il s’agit de préserver, voire de redécouvrir en chacun de nous, et par conséquent aussi en l’autre. Le psychiatre Viktor Frankl parlait d’une « conscience morale ».
Certes il est difficile de le concevoir à l’aune des actualités des violences de toutes sortes qui font la une et lapident le sacré de l’humain. Toutes ces pierres d’achoppement de mots malheureux, mal interprétés, de gestes ou de regards jugés hostiles, d’ego surdimensionnés sont encore loin d’être taillées. Mon chantier reste ouvert, et c’est pour cela que je suis candidat à la fraternité où il va aussi être question de l’honneur, de bienfaisance, d’honnêteté, de liberté de conscience, de dignité, de respect des institutions.
L’éventail du sentiment fraternel est large. Il va d’un simple sourire bienveillant jusqu’au sauvetage de vies humaines lors de catastrophes naturelles ou de conflits armés. Son résultat est toujours concret, visible, le geste fraternel signifie une réalité tangible que l’on interprète de façon directe, souvent sans même avoir recours au langage. Nul besoin de l’expliquer, de le justifier ou de le commenter tant il va de soi, et dépasse tout slogan.
Enfin, il est également une fraternité que l’on se doit à soi-même et qui consiste, par exemple, à ne pas trop s’accabler de reproches, à être heureux de sa vie, de ce que l’on possède, et cultiver de bonnes dispositions d’esprit. Cela aussi rejaillit sur les autres.
Alors vous aussi candidat ?
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