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Libre opinion

 

Mea culpa...

pasteur Luc Wenger

ICANS 
Institut de Cancérologie Strasbourg

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28 mars 2021

Ça y est, voilà que je surfe sur la vague de cette expression qui depuis quelques jours fait couler beaucoup d’encre et suscite commentaires politiques et comparaisons entre ce côté-ci du Rhin et de l’autre. Le rédacteur va jouer la facilité ou se faire le champion d’une leçon de morale serez-vous peut-être enclin à penser à lire le titre du Regard Chrétien de ce jour.

Et pourtant je persiste et signe... mea culpa ; mais c’est moi qui le fait. En effet, sans le petit rappel de la rédaction de notre journal, pas de texte ce matin. Mea culpa j’avais mal inscrit la date dans mon agenda.

« Errare humanum est », l’erreur est humaine; et c’est bien ce qui nous caractérise et nous lie les uns aux autres dans une sorte de fraternité de l’imperfection. SI je suis conscient de mes erreurs de jugement, si je me trompe dans mes choix, à moi alors d’en assumer les conséquences sans vouloir à tout prix chercher à accuser l’autre, la Covid ou Dieu.

« Pourquoi vois-tu la paille dans l’œil de ton frère et ne vois-tu pas la poutre qui est dans le tien » dit le Maitre de Nazareth. Là encore, pas de morale, mais un appel à une lucidité sur mon ambivalence de petit homme si prompt depuis Adam à répéter, « ce n’est pas moi c’est l’autre ». Je me plais à imaginer la joie du Créateur si Adam et Eve avaient assumé leur geste. Ce n’est qu’une histoire, mais elle met le doigt sur cette marque de fabrique qui inlassablement nous caractérise et refait si souvent surface en détériorant nos relations les uns avec les autres. Mea culpa je pensais bien faire avec les données qui étaient les miennes au moment où j’ai pris cette décision. Mea culpa je me suis laissé emporter par ce que tu m’as dit et qui a fortement résonné en moi.

Mon mea culpa est une véritable délivrance qui à chaque fois me permet de tailler un peu plus ma pierre brute de la vanité, de l’orgueil et de l’auto-suffisance. Je ne suis pas parfait, loin de là et comme tout un chacun j’ai des zones d’ombres. Mea culpa je le reconnais et cela va aussi, en tout humilité me permettre de reconnaître que j'ai aussi des côtés lumineux. Il n'y a pas de soleil sans ombre et pas d'ombre sans soleil. Mea culpa, à quelques jours de Pâques ce rappel de la pierre roulée m’invite à l’espérance d’une vie qui s’assume pleinement.

 

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