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Les miracles des évangiles

 

L’Évangile des miracles

 

 

Pierre Prigent

professeur en retraite de la Faculté de théologie protestante de Strasbourg
spécialiste d'histoire ancienne


 

Ed. Olivétan

120 pages, 14 €


Recension Gilles Castelnau


.

30 mai 2019

Le professeur Pierre Prigent, avec une réflexion très simple et claire, nous promène dans les récits des évangiles. Il nous fait remarquer au passage les menues différences qu’une lecture attentive permet de reconnaître entre les rédactions de Matthieu, de Marc ou de Luc – sans oublier Jean.

Sa grande expérience pastorale l’amène à montrer au lecteur de bonne volonté, combien ces récits nous apportent paix intérieure, confiance et esprit fraternel, sans jamais sombrer dans des sermons moralisateurs.

Il ne critique pas l’historicité des récits de miracles mais ne sombre pas non plus dans un fondamentalisme non crédible.
Fraicheur et sourire pour ceux qui voudront bien lui sourire et entreprendre à sa suite la lecture

des miracles de l’évangile de Jean
des miracles rapportés par un ou plusieurs des évangiles synoptiques
des miracles propres à l’évangile de Luc
et un excursus sur l’expression « fils de l’homme ».

en voici quelques pages.

 


Les miracles dans l’évangile de Jean

Le second signe de Cana

L’officier qui ne connaît Jésus que par ouï-dire vient le supplier de descendre jusqu'à Capharnaüm au bord du lac, car son fils, gravement malade, est alité dans la maison familiale. La réponse de Jésus est tout à fait décourageante : il juge que la confiance manifestée par cet homme n'est basée que sur la réputation qui fait de lui un guérisseur célèbre. Or, s'il guérit, c'est pour manifester qu'il est l'envoyé du Dieu d'amour. Il appelle donc la foi et non l'espoir en un thaumaturge.

L’officier ne se laisse pas arrêter par la rebuffade. Sa confiance est plus forte que le refus. Il insiste : le malade est en danger de mort. « Viens vite, implore-t-il, sinon il sera trop tard ! ». « Va, répond Jésus, ton fils vit ! ». L’officier a confiance, il se met en route pour Capharnaüm. Il rencontre des serviteurs qui lui annoncent la bonne nouvelle : l'enfant est guéri. Mais le texte laisse entendre un sens plus profond : « Ton fils vit ! » Jésus est donc un guérisseur capable non seulement de vaincre la maladie, mais de donner la vie. Et le lecteur se souvient d'avoir lu dans le chapitre précédent (3.15-16) que « Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour que quiconque croit ait la vraie vie ». Or l'officier croit, non sans s'être assuré que la guérison était bien due à la seule parole de Jésus. Et il entraîne toute sa maisonnée dans sa foi. Celle-ci déborde donc les frontières nationales, raciales et religieuses. L'Évangile est pour le monde, il faut seulement croire. Croire que Jésus révèle l'amour de Dieu et en vivre.

 

 

La guérison d’un aveugle

Mais y a-t-il eu réellement miracle ? 0n fait comparaître les parents qui confirment que leur fils était né aveugle et que maintenant il voit. Comment cela s'était-il passé, ils n'en savent rien. Leur fils est d'âge à répondre lui-même. Les parents mentent : ils ont évidemment entendu leur fils raconter en détail un si grand évènement ! Mais ils ont peur d'être chassés de la communauté juive, en un mot d'être excommuniés.

Ici l'historien s'arrête : le récit situe les faits vers les années 30. 0r ce n'est que bien plus tard, vers 90 à peu près, que le judaïsme, conscient du danger que le prosélytisme chrétien faisait courir à son existence, invente l'excommunication pour quiconque reconnaît Jésus comme le Messie. Ne nous laissons pas arrêter par cette constatation. Celui qui a écrit ce récit tient la plume vers la fin du premier siècle et tout naturellement il raconte en projetant dans le passé son expérience du présent.

[...]

Jésus, informé de la situation, trouve l'homme et lui pose une question insolite : crois-tu au Fils de l'homme ?

Ce n'est pas la première fois que le quatrième évangile donne à Jésus ce titre. Comme dans les évangiles synoptiques il est toujours mis dans la bouche de Jésus et renvoie à une double conception : comme dans la prophétie de Dn 7.13, c'est un personnage céleste qui intervient à la fin des temps et reçoit la royauté sur tous les peuples à jamais. Or Jésus est la révélation présente de ce personnage eschatologique. C'est donc que la Fin est là. Les cieux sont ouverts (Jn 1.32). Mais il ne vient pas dans la gloire. S'il apporte le salut, c'est parce qu'il s'offre lui-même sur la croix pour le salut de quiconque croit (Jn 3.13ss).

Comment le miraculé saurait-il cela ? Parce qu'il nous représente, nous qui lisons les évangiles et qui savons que Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, le Fils de l'homme, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle (Jn 3.16). Jean écrit pour ses contemporains et il leur présente le miraculé comme le type de l'humanité pécheresse que Jésus est venu sauver. Ils savent, comme nous savons, mais la question n'est pas de savoir, mais de croire : Crois-tu cela ? Et il se révèle : le Fils de l'homme, c'est moi. Moi qui suis intervenu pour toi au nom d'un Dieu dont l'amour m'a envoyé vers toi.

Alors l'homme confesse sa foi et se prosterne pour adorer.

 

 

Miracles rapportés par un ou plusieurs évangiles synoptiques

La foi de l’étrangère

Jésus sort du territoire juif et se rend dans la région de Tyr. Matthieu ajoute même Sidon qui est encore plus au nord. Pourquoi ce voyage ? Ce n'est pas une initiative missionnaire : dès le verset 24, Marc précise que Jésus ne voulait pas que sa venue soit connue et la suite du récit montre clairement que son message s'adresse exclusivement aux membres du peuple élu. Matthieu développe encore ce point en rapportant un échange entre Jésus et ses disciples (Mt 15.23-24) à la suite d'un refus de répondre à une femme de la région qui lui demande son aide pour sa fille malade. Rien n'est dit sur la nature du mal qui est seulement regardé comme d'origine démoniaque.

Jésus finit par répondre à la femme dont Marc souligne l'origine syro-phénicienne, c'est-à-dire païenne et sa réponse est d'une grande dureté : seuls les juifs sont membres de la famille, les autres sont considérés comme les chiens auxquels on n'accorde éventuellement que les restes. Difficile d'imaginer un refus plus catégorique de toute mission étrangère. Mais, estime la femme, ce n'est là qu'une position tout humaine : même les chiens ont droit à la nourriture bien que celle-ci soit premièrement destinée aux enfants. Cette obstination est regardée comme l'expression d'une foi admirable qui amène Jésus à guérir miraculeusement la fillette. Le récit s'arrête là, mais on comprend bien que, malgré tous les obstacles que l'histoire de l'élection d'Israël suscite pour empêcher que l'Évangile soit adressé à l'humanité entière, c'est le monde que Dieu aime comme l'évangile de Jean (3.16) le formule si bien. Et, puisque Jésus se laisse convaincre, l'Église doit évidemment comprendre que l'Évangile ne peut être qu'universel.

 

 

Conclusion


La foi, c'est écouter Jésus, comme on écoute Dieu, le recevoir comme son représentant sur terre, croire qu'il est la Parole de Dieu et rendre grâce pour le don de l'amour divin dont il est le messager et l'acteur sur la terre [4 ; 9 ; 11 ; 26], sur notre terre ou vivent aujourd'hui les personnes qui reconnaissent en lui leur Seigneur. Elles forment une société bien humaine, mais qui sait reconnaître dans les paroles et les gestes du Christ l'annonce prophétique d'une communauté : l'Église, qui tente de vivre de la vie nouvelle que Jésus annonçait au nom de Dieu et qui croit pour cela que le salut est dès maintenant une réalité expérimentable [1 ; 2 ; 4 ; 5 ; 9 ; 14 ; 20 ; 22], fut-ce de manière imparfaite, et qui professe que cela peut se vivre et donc pratiquer dans une communion réelle avec le Seigneur ressuscité.

 

 


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