Gregorio Leti

Né le 29 mai 1630 à Milan d’une famille originaire de Bologne, de Girolamo Leti et d’Isabella Lampugnana. Son père meurt en 1639 et sa famille déménage à Salerno. Il est confié aux jésuites de Cosenza pour son éducation durant cinq ans. Puis son oncle Agostino Leti l’appelle à Rome où il jouit d’une prélature.

Un oncle qui sera nommé évêque d’Acquapendente et aurait aimé faire entrer son neveu dans les ordres. Il le quitte et, à Gênes, fait connaissance d’un M. Santleone, calviniste et « se laisse gagner par ses idées hérétiques » et passe à Lausanne où il se marie avec la fille de Guerino GIANANTONIO, médecin connu.

En 1660, sous l’influence de ce dernier, il abandonne solennellement le catholicisme pour devenir calviniste. Il s’installe à Genève où il enseigne l’italien et polémique contre Rome.

De 1661 à 1679 il publie plus de trente ouvrages en plusieurs volumes qu’il fait imprimer à Lausanne et en Hollande, souvent de manière semi-clandestine.

Ses ouvrages circulent partout en Europe et ils connaissent de nombreuses traductions et réimpressions. A la fin des années 1670 il a acquis une telle réputation qu’en 1674 il reçoit de la ville honneurs et bénéfices, et la qualité de « bourgeois de Genève », ce qui confirme ses appuis politiques et personnels ainsi que son affirmation sociale.

Mais son engagement est aussi source de scandale pour une partie de la Compagnie des pasteurs de Genève, celle qui était partisane d’une orthodoxie réformée que les livres de Leti mettait en question. Cela fut au point que deux de ses livres sont jugés dignes du bûcher et il est lui-même banni. Il avait déjà abandonné Genève sans signer la rétractation qu’on lui demandait.

Il renonce à se fixer en France à la cour de Louis XIV à cause de la condition qu’on lui imposait de revenir à la foi catholique.

En 1680 Leti débarque en Angleterre avec sa famille mais, trois ans après à la suite de polémiques concernant ses publications sur la cour du roi Charles II, il s’établit à Amsterdam, où il adhère à l’Église réformée Wallonne (dont son lointain descendant Gilles Castelnau a été pasteur de 1967 à 1974). Il continue jusqu’à sa mort dans cette ville la production de ses ouvrages politico-diplomatiques et historiques.