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Brûler le Coran en Suède

 

Claudine Castelnau


4 septembre 2023

 

Une histoire de plus de blasphème et de Coran brûlé. En Suède, il y a quelques semaines, un Coran, livre saint de l’islam, était brûlé à Stockholm et l’Irak entre autres pays, avait expulsé l’ambassadeur de Suède. Mais la police suédoise avait en retour autorisé qu’une Bible et une Torah soient brûlées devant l’ambassade d’Israël à Stockholm bien que l’incendiaire musulman qui avait parlé de le faire n’ait pas donné suite : « Si je brûle la Torah, un autre la Bible, un autre le Coran, il y aura la guerre ici », avait-il déclaré. On a constaté alors qu’il n’y avait eu que peu de protestations de chrétiens suédois pour défendre la Bible mais que plus de la moitié des Suédois s’étaient déclarés favorables à l’interdiction de brûler des livres religieux, alors que les lois sur le blasphème ont été supprimés en 1970 dans ce pays.

Le gouvernement suédois, sensible aux protestations sur le plan international et à la réprobation exprimée par nombre de responsables chrétiens européens devant des discours de haine suscités par la profanation avait suggéré de réactiver peut-être les lois concernant le blasphème. D’autres, comme le secrétaire général de l’Alliance évangélique suédoise, tout en condamnant le délit s’est refuse à une loi qui ne serait adaptée qu’à une confession religieuse offensée, l’islam en l’occurrence, et réduirait l’espace de la liberté d’expression. Et il rappelle que cette liberté religieuse d’être non conformiste par rapport au luthéranisme, religion d’État en Suède, a provoqué leur exil jusqu’en 1858 et ce n’est qu’en 1952 qu‘une loi sur la liberté religieuse en Suède, a reconnu les  droits des évangéliques suédois.

« Si notre culture – et l’Occident en général – cède aux pressions extérieures », a déclaré le secrétaire général de l’Alliance évangélique suédoise,  ce sera un pas net en arrière ».

Jusqu’à présent, l’Occident résiste, mais pas le monde comme on l’a constaté lors de la réunion du Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies : 19 pays à majorité musulmane, Pakistan et Palestine en tête, ont voté pour que « [brûler le Coran] et tenir des discours de haine religieuse soient interdis par la loi. » Mais, une législation appropriée est difficile à mettre en place. Et l’on constate dans les pays comme le Pakistan qu’une loi sur le blasphème peut être un outil de coercition contre les chrétiens et même certains musulmans, une loi utilisée pour régler des comptes, accaparer des biens ou comme le président turc, Recep Erdogan l’a montré récemment, lier la question du blasphème à celle de l’adhésion de la Suède à l’OTAN, durant de longs mois.

A cela répond un imam suédois qui dans une publication du Qatar a rappelé que la Suède est un pays libre où brûler un Coran est désavoué par beaucoup de Suédois mais où la collecte de fonds publics a aussi permis à un groupe prosélyte musulman d’appeler à construire une mosquée dans chaque village.

 

Une voix luthérienne, celle d’un pasteur suédois, s’est aussi fait entendre. Il a voulu expliquer le niveau de frustration que les musulmans ont ressenti lors d’incendies de Corans et souligne que comparer ces autodafés à brûler une Bible est trompeur : Alors que l’Islam considère une copie matérielle du Coran comme les paroles littérales de Dieu à Mahomet, le christianisme centre la Parole de Dieu sur la personne du Christ. La comparaison la plus proche, pour de nombreux croyants serait de brûler le pain et le vin eucharistiques, qui représentent la présence réelle du Christ [pour les catholiques]. Quant aux protestants, ce serait de blasphémer contre le Christ, mais celui-ci en a vu d’autres, notamment lors de sa Passion et ces insultes n’ont en rien affecté le dynamisme créateur et apaisant de sa présence et de son message.

 


 

Une analyse du Pew Research Center, un centre de recherche américain spécialisé dans les statistiques et sondages d'opinion, identifie 79 pays dotés de lois sur le blasphème, dont 18 des 20 pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord. Et le Coran brûlé qui a provoqué des réactions parfois violentes dans certains pays doivent nous rappeler que c’est la liberté de conscience que les Pilgrims Fathers, des super protestants, recherchaient lorsqu’ils abordèrent en Amérique en 1620, fuyant la persécution religieuse en Angleterre. 

Et plus près de nous, l’Espagne n’a accordé la liberté de religion (autre que le catholicisme) qu’en 1978… D’où l’idée que ceux qui immigrent vers l’Ouest doivent faire des ajustements : « Nous accueillons les croyants d'autres religions », a déclaré un responsable évangélique suédois, mais ils devraient accepter que l’Europe est un continent où ils ne trouveront pas les mêmes limites à la liberté d’expression [que dans le pays d’où ils viennent]. Même si la liberté religieuse, n’est valorisée que par 53 % des Suédois, l’un des niveaux les plus bas d’Europe […] le pluralisme est une protection. Mais cela implique aussi la nécessité d’autoriser les insultes, voire même de brûler le Coran. La place publique doit accueillir tout le monde, a déclaré ce responsable évangélique suédois. Après tout, les gens ont le droit d'être stupides et méchants. »




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