Protestants dans la ville

Page d'accueil    Liens    

 

Gilles Castelnau

Images et spiritualité

Libres opinions

Spiritualité

Dialogue interreligieux

Hébreu biblique

Généalogie

 

Claudine Castelnau

Nouvelles

Articles

Émissions de radio

Généalogie

 

Libéralisme théologique

Des pasteurs

Des laïcs

 

 

Réseau libéral anglophone

Renseignements

John S. Spong

 


  


 


 
« Revenante » de Syrie


 

Claudine Castelnau


6 mars 2023

La semaine passée s’est tenu à Paris le procès d’une « revenante » comme la nomme le journaliste du Monde.

Une jeune femme de 32 ans, convertie au djihadisme, plus qu’à l’islam, qui a été condamnée à dix ans de réclusion pour avoir rejoint l’Organisation État islamique (EI) en Syrie entre 2014 et 2018, puis avoir passé 1 an et demi dans les camps de rétention kurdes avant d’être expulsée vers la France.


Le Monde
résume ainsi son pauvre parcours : « Durant deux jours, la cour d’assises de Paris a exploré les ressorts de sa radicalisation, son évolution depuis son retour, mais aussi le cauchemar éveillé qu’a été sa vie sur le territoire du ‘califat’. Coupable d’association de malfaiteurs terroriste, Amandine Le Coz [son nom pour l’état-civil français] a elle-même été la victime de ses choix, de la brutalité de son époux djihadiste qui la battait
“jusqu’au sang “, du bombardement de son immeuble à Raqqa une ville au nord-est de la Syrie, tenue par les Forces démocratiques kurdes, dans lequel elle a été blessée, et du calvaire des camps kurdes, hantés par la violence, la famine et la mort. »


Amandine a passé tout le procès à dire qu’elle se trouve « bête », à se dévaloriser, puis à 23 ans a décidé de se convertir à l’islam : « Quand j’ai connu l’islam, j’ai vu une communauté égale, c’est ce qui m’a plu. J’y ai trouvé une appartenance. Y a pas besoin de connaître un texte par cœur pour se convertir, pas besoin d’être intelligent pour être musulman. Au catéchisme, je ne comprenais rien, et dans la religion juive, on met sept ans pour se convertir… » Elle n’avait jamais lu le Coran, « elle est passée du ‘look bimbo’ au ‘look femme voilée’ explique l’experte psychologue […] Il s’agit d’un habillage. »


Ce voile que ses parents ne supportent pas : « Cette religion faisait peur, on n’aimait pas voir les femmes habillées tout en noir. On s’est braqués, on l’a mise dehors en lui disant qu’il fallait qu’elle fasse un choix », dit le père. Ils la chassent et la voilà à la recherche, comme une enfant, « de qui veut bien de moi ». Elle épouse à distance un combattant français de l’EI en Syrie connu pour sa cruauté et part le rejoindre en Syrie. Soumise à la volonté et aux coups de son mari, elle aurait voulu partir sans en avoir la volonté réelle. Et le recruteur qui l’a envoyée en Syrie la menace : « Il m’a dit que je serais une mécréante si je rentrais et j’avais peur des flammes de l’enfer. »


Elle a aussi voulu mourir en martyr, se faire exploser « car je pensais que c’était la meilleure façon de mourir », dit-elle. Expulsée de Turquie en décembre 2019 avec son jeune fils elle a été en détention provisoire en France puis depuis un an a intégré le Quartier en charge de la radicalisation à la prison de Rennes.


Elle veut continuer : « C’est une révélation pour moi, ils m’ont aidée à m’interroger sur mes actes, dit-elle entre deux sanglots. Je veux voler de mes propres ailes, je peux plus rester immature, je veux que le QPR m’apprenne à penser. J’ai toujours des pensées radicales, comme avoir peur d’être une mécréante et d’aller en enfer. Mais aujourd’hui je pense différemment, car j’apprends à penser… » Elle a été condamnée à 10 ans de prison, dont 7 ans de suivi sociojudiciaire…





L’Institut du Genre en Géopolitique est un think tank français qui emploie le genre pour explorer et comprendre l’actualité internationale. En février dernier, son site a publié une étude intitulée « Comprendre l’engagement des femmes françaises djihadistes sous l’angle de l’émancipation féminine. »

 

L’étude conteste l’analyse qui voudrait que l’engagement djihadiste s’explique par un manque et que ceux qui s’engagent dans le djihad soient des marginaux de la société française. Et les femmes djihadistes, des victimes passives.  Jusqu’à ce que la justice prenne conscience de la dangerosité de ces femmes et de leur réel engagement dans un changement radical de leur vie et une pleine intégration militaire au projet du califat, dès sa proclamation en 2014 dans une zone jouxtant la Syrie et l’Irak.  

 

Ainsi, un djihadiste français sur trois est une femme. Et si au début les femmes françaises djihadistes n’ont pas vocation à combattre, on note une évolution du califat qui après des revers militaires en Syrie et en Irak en 2014, intègre désormais les femmes combattantes.  D’où ces djihadistes françaises qui n’hésitent plus à se mettre en scène armes à la main dans des vidéos de propagande [ainsi on verra au procès d’Amandine des photos d’elle brandissant une kalachnikov]. Un corps d’élite de femmes djihadistes sera constitué pour surveiller les mœurs des autres femmes et nombre de témoignages font état de leur violence sans limite. Ces femmes djihadistes ont eu un rôle actif dans la propagande du djihadisme pour l’imposer à leur époux ou compagnon, « y compris en recourant à la violence cotre leur conjoint […] Les femmes françaises djihadistes ne sot pas toujours des victimes passives de la radicalisation, elles peuvent également se révéler des agentes de la guerre. »

 

« L’objectif ultime est la purification du monde par le martyr, aboutissement de l’engagement djihadiste nihiliste. Le martyr est une forme de suicide, une violence tournée contre soi mais surtout contre le monde afin de le purifier, [en vue de l’édification du califat.] »

 

Même exclues en principe du monde de la guerre et de sa violence, les femmes djihadistes contribuent à cet idéal de pureté par leur participation effective dans la bataille, la diffusion des mœurs et de la propagande djihadistes et dans la procréation de futurs soldats pour le groupe. L’engagement des femmes djihadistes est à comprendre comme une tentative de sublimer leur condition en contribuant à un projet qui les dépasse. Leur statut de subalterne se trouve être de peu d’importance face à l’enjeu de la purification du monde par le ”califat” ».



Retour en page d'accueil
Retour vers Claudine Castelnau

Vos commentaires et réactions

 

 

haut de la page

   

 

Les internautes qui souhaitent être directement informés des nouveautés publiées sur ce site
peuvent envoyer un e-mail à l'adresse que voici : Gilles Castelnau
Ils recevront alors, deux fois par mois, le lien « nouveautés »
Ce service est gratuit. Les adresses e-mail ne seront jamais communiquées à quiconque.