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États-Unis
Sainte Gianna qui refuse les soins

 

Claudine Castelnau


27 février 2023

 Et l’on parle encore et toujours d’avortement aux États-Unis.  Bien que l’avortement soit illégal désormais dans 13 États américains depuis que ce droit constitutionnel qui datait de 1974, le fameux arrêt Roe v. Wade, a été révoqué par la Cour suprême (par 6 juges conservateurs contre 3 libéraux). Les manifestations continuent, les militants pro-life répétant que le combat n’est pas fini et que l ‘objectif désormais est de rendre l’avortement « impensable ».


Ainsi, en janvier dernier, raconte Slate un magazine en ligne
, plusieurs milliers de militants anti-avortement jusqu’auboutistes étaient rassemblés à Washington. Et on y croisait par exemple, l’acteur Jonathan Roumie, qui joue Jésus dans la série télévisée « chrétienne » The Chosen, retraçant la vie du Christ. Mais aussi la fille d’une pédiatre italienne, Gianna Beretta Molla, qui a choisi de mourir d’une infection causée par un fibrome sur son utérus plutôt que d’avorter comme les médecins le lui conseillaient.

 

Sa fille est une égérie des pro-life américains et sa mère, désormais sainte Gianna, a été canonisée en 2004. Un sacrifice maternel choquant et absurde, comme si la vie humaine d’une mère n’était pas plus précieuse que celle d’un fœtus et alors que la doctrine catholique autorise l’avortement lorsque la vie de la mère est en danger !

 

Sur les sites des associations anti-avortement, relève Slate, « les histoires tragiques de femmes qui, comme sainte Gianna, ont refusé des soins qui auraient tué leurs fœtus sont présentées comme de formidables exemples avec des titres comme : « Une mère choisit la mort pour sauver son enfant à naître. »

En utilisant sciemment le mot « enfant » faux à la place de fœtus, qui frappe plus les esprits   Une nouvelle réalité médicale se met en place, dans les États où l’avortement est interdit et les médecins doivent consulter les avocats de l’hôpital pour s’assurer que l’IVG qu’ils veulent pratiquer ne sera pas considérée comme un crime passible de plusieurs années de prison en Louisiane, dans l’Oklahoma, le Missouri ou encore le Texas.

 

Mais n’est pas considéré comme un crime ou tout au moins une violation de l’engagement des médecins ceux qui, à cause de lois scandaleuses, attendent qu’une patiente soit dans un état critique pour intervenir. Et de plus, dans la grande majorité des États qui interdisent l’avortement, il n’y a pas d’exceptions lorsqu’il s’git de viol, d’inceste ou d’anomalie du fœtus qui le rend non viable. Santa Gianna, patronne des pro-life américains ? Une drôle de sainte, qui cumule les morts de femmes plutôt que les bienfaits ! Et ses dévots qui en soutenant la nouvelle loi anti avortement préfèrent y ajouter le chagrin qui en découle.


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Témoin cette histoire en Floride. Deborah et Lee étaient tout heureux de l’enfant qui s’annonçait, le second dans leur foyer. Et pourtant au deux tiers de sa grossesse Deborah a été avertie par son gynécologue que le fœtus qu’elle portait n’était pas viable parce que porteur d’anomalies graves dont l’absence de reins, des poumons sous-développés et l’absence de liquide amniotique et qu’il était destiné à mourir dans les heures qui suivraient sa naissance.

 

Mais quand le couple a demandé une interruption de grossesse, le praticien a fait valoir que la nouvelle législation de Floride, imaginée par des juges de la Cour suprême plus préoccupés de faire triompher leur idéologie pro-life que du bien-être des femmes, lui interdisait de pratiquer un avortement. Et que les médecins de Floride, comme ceux d’autres États qui appliquent l’interdiction d’avorter, sont désormais passibles de pénalités financières mais aussi de se voir retirer leur licence et de 5 ans de prison. Et pas question de provoquer l’accouchement avant terme.

 

Voilà pourquoi Deborah et Lee ont attendu encore deux mois dans l’inquiétude et la douleur. Enfin, ils ont dû expliquer à leur fille qu’il n’y aurait pas de frère ou de sœur à venir malgré le ventre arrondi de maman. Ils ont commencé à préparer la crémation de leur enfant à naître et le chagrin s’est installé pour de bon dans leur maison. Et pendant ce temps, le gouverneur conservateur de Floride, Ron DeSantis, que l’on dit être le nouveau Trump se félicitait de la nouvelle législation qui autorise l’avortement en Floride jusqu’à 15 semaines seulement et parlait de le réduire à six semaines en clamant victorieux « We are pro-life ! »  



Le 24 février, la vice-présidente Kamala Harris a mis en garde contre une décision que la cour du Texas risquait de prendre concernant l’accès à une pilule abortive, à la demande d’une association chrétienne Alliance Defending Freedom (l’Alliance pour la défense de la liberté) qui représente entre autres des organisations médicales anti-avortement. « C’est une attaque contre la liberté fondamentale d’accès aux soins de santé », a déclaré la vice-présidente américaine, lors d’une rencontre avec des défenseurs des droits à l’avortement.


En question, le Mifepristone, autorisé par la Food and Drug Administration il y a plus de 20 ans, qui bloque la production d’hormones nécessaires à une grossesse et produit un avortement jusqu’à 10 semaines de grossesse. « Ce n’est pas une attaque contre les libertés fondamentales des femmes, c’est une attaque contre le fondement de notre système de santé public », a déclaré Kamala Harris. 


Si le juge chargé de l’affaire décide en faveur de l’Alliance Defending Freedom, la Food and Drug Administration sera obligée de revoir son autorisation de mise sur le marché du Mifepristone. Et ce médicament serait aussi indisponible dans les États qui n’ont pas de lois aussi restrictives concernant l’avortement. Une nouvelle attaque contre la liberté des femmes

.https://thehill.com/policy/healthcare/3872994-harris-says-challenge-to-abortion-pills-an-attack-on-science-and-public-health/



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