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Malala Yousafzai
Photo Tracy Nguyen


Afghanistan

 

Claudine Castelnau


6 février 2023


Lors d’un briefing sur la situation humanitaire en Afghanistan, l’ambassadeur du Pakistan aux Nations-Unies Munir Akram avait déclaré que « les restrictions [sur les femmes] imposées par le gouvernement intérimaire afghan ne découlent pas tant d’une perspective religieuse, que d'un point de vue culturel particulier de la culture pachtoune, qui exige que les femmes restent à la maison. Et c'est une réalité culturelle particulière et distinctive de l'Afghanistan, qui n'a pas changé depuis des centaines, voire des milliers d'années. » Le 5 février, le quotidien pakistanais anglophone Dawn (Aube en français),
le plus ancien du Pakistan a publié une réponse à cette déclaration de l’ambassadeur pakistanais.


Elle est signée Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix, bien connu pour se battre, au péril de sa vie, pour l’éducation des filles dans son pays : alors qu’elle avait 12 ans et qu’elle revenait de l’école dans la vallée de Swat, au nord-ouest du Pakistan, elle avait été attaquée et grièvement blessée par des combattants du mouvement des Talibans alliés d’Al-Quaïda qui interdisaient aux filles de recevoir un enseignement. Et voici sa réponse à l’ambassadeur : « En tant que femme pachtoune, pakistanaise et musulmane, je me dois être fortement en désaccord. L'ambassadeur, qui s'est depuis excusé pour ses propos, a tenté de rejeter la responsabilité de la misogynie inhumaine à laquelle sont confrontées les femmes afghanes sur la culture pachtoune.


Bien que les talibans puissent détourner leur foi et leur héritage pour les adapter à leurs propres objectifs, ils portent seuls la responsabilité de la violation catastrophique des droits des femmes dans le pays qu'ils contrôlent.


Je ne suis qu'une des nombreuses Pachtounes qui ont risqué leur vie pour défendre l'éducation des filles, l'égalité des femmes et la paix dans notre communauté […] Ce n'est pas ma communauté pachtoune qui m'a empêché d'aller à l'école - ce sont les talibans pakistanais qui ont interdit l'éducation des filles, que les femmes sortent de leur maison, que les hommes se rasent la barbe, la musique, l'art… De l'autre côté de la frontière en Afghanistan, de nombreuses femmes et hommes pachtounes, ainsi que des Tadjiks, Hazaras, Ouzbeks et d'autres ethnies, ont passé des décennies à créer des réseaux d'écoles pour filles et des organisations de défense des droits des femmes. Ils font partie de ceux qui risquent encore aujourd'hui leur vie pour manifester dans les rues de leur pays. Ils ont élevé une génération de filles qui ne resteront pas silencieuses tant que leurs droits - travailler, jouer, apprendre, voyager - seront niés. Je ne prétends pas que les sociétés pachtounes soient parfaitement équitables [...]


Mais tout comme les gens font la culture, les gens peuvent aussi la changer. Nous pouvons voir cette transformation chez les femmes et les hommes travaillant ensemble pour l'égalité des sexes dans les communautés à travers l'Afghanistan et le Pakistan aujourd'hui. Nous évoluons et avançons, alors même que les talibans et d’autres groupes extrémistes tentent de nous faire reculer.

Au cours des deux dernières années, j'ai parlé à de nombreux dirigeants au Pakistan de la manière d'aider les femmes et les filles afghanes. Plusieurs d'entre eux semblaient résignés ou indifférents à la situation. En septembre 2021, peu de temps après que les talibans aient repris le pouvoir, un responsable pakistanais m'a dit que « l'Afghanistan est plus paisible maintenant qu'il ne l'était auparavant ». Mais plus paisible pour qui ? Certainement pas pour les femmes et les filles qui perdent leur liberté, leur droit au travail et leur droit à l'éducation.


Si l'Ambassadeur Akram et les dirigeants du monde entier se soucient vraiment des droits de l'homme pour le peuple afghan, ils devraient s'unir et parler d'une seule voix. Ils ne doivent offrir aucun compromis aux talibans sur la protection des droits des femmes, exigeant qu'ils annulent les restrictions à l'éducation des filles, aux femmes interdites de travailler. […] Surtout, ils doivent impliquer les femmes afghanes de toutes les ethnies et cultures et s'assurer que leurs voix font partie de toutes les négociations sur l'avenir de leur pays. »


Et Malala rappelle qu’un pacifiste pachtoune qui s’est battu au 20e siècle contre la domination coloniale britannique disait : « « Si vous voulez savoir à quel point une culture est civilisée, regardez comment elles traitent les femmes. »


 



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