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Les femmes iraniennes



 

Claudine Castelnau

 

 
31 octobre 2022

 

Farhad Khosrokhavar est sociologue, directeur émérite d’études à l’Ecole de Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris. Il est aussi iranien. Le 2 novembre il publiait dans Le Monde une Tribune sur « le mouvement des femmes iraniennes qui s’est désormais transformé, selon lui, en une insoumission politique généralisée contre le régime, visant directement le Guide suprême et les organismes de répression tels les “bassidji“, ces milices paramilitaires placées sous l’autorité des gardiens de la révolution. »


Dans sa Tribune, Farhad Khosrokhavar, note une mutation importante dans les acteurs du mouvement : la révolte, lancée par des jeunes femmes après la mort de Mahsa Amini a été rejointe par des hommes, qui désormais sur le devant de la scène s’exposent aux sévices et même à la mort. « C’est là une radicalisation du mouvement des femmes qui s’est désormais transformé en une insoumission généralisée et des manifestations tournantes, nuit et jour contre le régime théocratique [...]
 La société n’est plus prête à abdiquer sous l’effet de la peur. »


Le sociologue note « une nouvelle génération de jeunes et très jeunes qui participent au mouvement social d’usure du pouvoir », les hommes engagés dans la protestation, aujourd’hui un rituel, et le défi lancé contre ce pouvoir et son chef suprême, l’ayatollah Khamenei qui se développe.  Nous sommes face à une nouvelle révolution, qui doit mettre fin à la théocratie islamique au nom d’idéaux séculaires qui prônent l’avènement d’une société de dignité partagée entre hommes et femmes, Kurdes et Persans, croyants et non-croyants.


Dans cette nouvelle société à venir, le rôle des femmes se définit à égalité avec celui des hommes. Le modèle de société proposé par ce mouvement de révolte mué en révolution exercera indéniablement une influence dans le reste du monde musulman et en particulier dans un Moyen-Orient encore très largement despotique.






Le 11 novembre, Le Monde a encore publié une Tribune  d’un sociologue français, Smaïn Laacher, sur ces femmes iraniennes rejointes désormais par les hommes et les jeunes et qui manifestent depuis des semaines, après la mort de Mahsa Amini. « Il importe de ne pas commettre d’erreur de perception sur ce qu’il se passe dans le pays.


Ce n’est pas tant le « voile » que les femmes veulent éradiquer et faire disparaître à jamais de la société iranienne, mais l’imposition de la norme cléricale dans l’espace privé et public.


Au-delà du hijab et du degré de visibilité des cheveux féminins, ces manifestantes et manifestants ne supportent plus le désir pathologique du pouvoir clérical et de sa police des mœurs de contrôler la vie quotidienne des citoyens en s’ingérant constamment dans leur vie et en punissant les écarts aux conventions religieuses
[...]


Comme en France, écrit encore Smaïn Laacher, les religions et la « laïcité » sont au cœur du débat iranien, dont les Iraniennes sont un acteur fondamental. La grande majorité de la société iranienne, en particulier sa composante civile, est prête aujourd’hui à une disjonction entre pouvoir temporel et pouvoir spirituel. Le découplement entre la loi de Dieu et celles des hommes sera une fabrication proprement iranienne. Personne ne doit en douter.


En ce sens, il faut prendre garde à ne pas commettre une seconde erreur de perception : ce qui se passe aujourd’hui en Iran est bien éloigné de la question française du « voile » et des discriminations que subissent celles qui le portent. C’est bien en Iran que se déroule depuis quelques semaines, j’ose le dire, la plus importante et la plus impressionnante révolution féministe en cours sur la planète : plus de deux cents morts, parce que des femmes veulent être libres. »


 

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