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Radicalisation violente aux ÉtatsUnis



 

Claudine Castelnau

 

 
31 octobre 2022

En pleine campagne pour les élections de mi-mandat, l’attaque violente contre le mari de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants du Congrès américain a stupéfié la nation. Un exemple encore s’il en été besoin de cette violence politique qui a augmenté au cours des dernières années aux États-Unis avec peut-être pour apothéose, après la défaite de Donald Trump, l’assaut du Capitole par ses partisans déchaînés, le 6 janvier 2020.


Paul Pelosi, 82 ans, a été blessé à la tête, au bras et à la main par son agresseur qui l’a frappé avec un marteau mais qui en fait recherchait Nancy Pelosi dans la maison du couple, criant « Où est Nancy ? Où est Nancy ? »  ce même cri qui avait été entendu lors de l’attaque du 6 janvier, alors que les émeutiers recherchaient Nancy Pelosi et saccagèrent son bureau au Capitole.  Dernière en date donc, cette attaque violente qui prolonge un cycle d’épisodes agressifs, d’altercations physiques, de menaces contre des membres du Congrès ou des juges de la Cour suprême lorsque leurs décisions ne plaisent pas à certains.


Violence qui oblige même les membres de certains conseils scolaires locaux à porter un gilet pare-balles raconte le site politique The Hill ! L’ancien chef de la police de Washington constate, dans une interview sur la chaîne CNN : « Le nombre de menaces a considérablement augmenté, et il semble que le climat continue de se détériorer. » Ainsi, entre le 1er janvier et le 23 mars de cette année, le département de la police du Capitole a déjà enregistré 1820 dossiers concernant des déclarations injurieuses et des menaces contre des représentants (l’équivalent de nos députés). L’an dernier avait connu une augmentation des plaintes de quelque 144 % par rapport à 2017 ! Et la police du Capitole venait de commencer l’examen des mesures de sécurité des principaux représentants lorsque l’incident violent de San Francisco, dans la maison des Pelosi, s’est produit et il devrait inciter à offrir une plus grande sécurité aux représentants de la Nation. 


On constate aussi que la violence a touché les membres des deux partis (démocrate et républicain) au fil des ans : attaques avec une arme à feu ou un couteau, menaces de mort, ont été utilisées contre les représentants.  « La peur et la haine qui nous divisent, nous dressant les uns contre les autres dans ce pays, sont un danger réel et actuel pour notre démocratie » n’hésite pas à dire publiquement la représentante démocrate du Michigan et Nancy Pelosi, démocrate libérale, est une cible depuis des décennies. Adam Kizinger, l’un des deux représentants républicains qui siègent à la commission d’enquête du 6 janvier sur l’attaque du Capitole,  suggère un lien entre la montée des discours politiques passionnés et la flambée de la violence politique : « Je veux être clair, dit-il : Lorsque vous convainquez les gens que les politiciens truquent les élections (Trump affirme toujours qu’on lui a volé par fraude la victoire et ses partisans, qui lui vouent un véritable culte considèrent le présent gouvernement et  le président Joe Biden comme illégitimes], que certains enlèvent des bébés pour boire leur sang ! [et bien pire encore, ça ce sont les complotistes], vous obtenez de la violence. »  Une violence aveugle.


Et Trump, encore lui, entretient cette tension lorsqu’il déclare que s’il est réélu à la présidence de Etats-Unis lors des élections présidentielles de 2024, il envisagera de pardonner aux émeutiers du Capitole, ce qui enchante bien sûr l’extrême-droite et tous les complotistes (Oath Keepers et Proud Boys entre autres, son électorat choyé, prêt à prendre les armes. Car le potentiel de violence à grande échelle existe aujourd'hui comme en 1861. Les Américains possèdent près de 400 millions d'armes à feu, concentrées dans le Sud, le Midwest et l'Ouest. Une grande partie des électeurs de Trump conviennent que « les vrais patriotes devront peut-être recourir à la violence pour sauver les Etats-Unis ».


Près de 100 milices contestataires ont été identifiées dans le pays dont les plus virulentes, Oath Keepers et Proud Boys, sont prêtes à en découdre. Mais 2022 n'est pas 1861, lorsque la moitié de la nation a choisi de partir et que l'autre moitié a résisté avec force. Et The Hill pose la question : Donald Trump veut-il faire renaître une autre guerre civile en feignant d’ignorer ce que les deux guerres civiles du 19e siècle ont coûté en victimes, en division violente entre Nord et Sud, dont la nation américaine n’est pas entièrement remise. Même si les institutions fédérales (tribunaux, police, armée) sont respectueuses de la Constitution. Alors que faire ? Les leaders républicains se doivent de condamner fermement la violence et avoir le courage de prendre leurs distances, même au prix d’une élection, de ceux qui menacent de recourir à la violence. Ce moment est venu. Le première Guerre civile était inévitable. Pas celle-ci.


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Le Devoir, un quotidien canadien de Montréal publiait en février 2021 une lettre ouverte de plus d’une centaine de représentants d’Églises évangélique américaines décidés à condamner la radicalisation et la violence politique de nombre de leurs fidèles aux Etats-Unis dont l’insurrection du Capitole le 6 janvier 2020 par des partisans de Donald Trump a été un point d’orgue à leurs yeux. Dans leur lettre, toujours d’actualité, ces responsables évangéliques américains reconnaissaient désormais « l’urgence de dénoncer la mutation violente » qui affecte le courant religieux [évangélique] mutation portée par « un nationalisme chrétien radicalisé » qui cause des dommages dans « le monde, dans l’Église et dans la vie des individus et des communautés. »


Ces représentants d’Églises évangéliques américaines en veulent pour exemples « les nombreuses pancartes et références à Jésus que brandissaient les fidèles de Trump et ils déplorent les prières prononcées par les insurgés au sein même du Sénat. »  Il faut rappeler que l’attaque des troupes trumpistes visait à empêcher la proclamation de la victoire de Joe Biden et que 5 personnes sont mortes ce jour-là. « Le Jésus qui a accompagné ces gestes n’est pas le Jésus que nous servons, représentant de la paix », a déclaré Jerushah Duford, la petite-fille de l’évangéliste Billy Graham, signataire de la lettre ouverte et une voix forte aux Etats-Unis qui ne craint pas de s’exprimer régulièrement contre Donald Trump et les sombres affinités entre le mouvement évangélique et l’idéologie trumpiste.


La coalition d’évangélistes estimait que sa « foi ne lui permettait plus de garder le silence à un moment comme celui-ci » dans l’histoire des États-Unis où les « valeurs bibliques » sont utilisées pour « diaboliser les immigrants » ou « les opposants politiques à Donald Trump. » Ainsi, lors d’un rassemblement à caractère religieux tenu à Washington la veille de l’insurrection du 6 janvier, Joe Biden avait été dépeint comme un « esclave de Satan » par Alex Jones, figure forte du nationalisme chrétien, conspirationniste et fervent défenseur du milliardaire autoproclamé. « Nous ne voulons pas être des complices silencieux de ces péchés », ajoutent les signataires de la lettre ouverte aux évangéliques, tout en appelant les « pasteurs, les ministres du Culte et les prêtres à dire clairement que l’engagement pour Jésus-Christ est incompatible avec les appels à la violence, le soutien d’un nationalisme chrétien blanc, des théories de la conspiration et toutes les discriminations raciales et religieuses ».

 


 

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