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L'Église orthodoxe russe


 

Claudine Castelnau

 

 
10 octobre 2022


Le patriarche orthodoxe russe de Moscou et de toutes les Russies, qui n’hésite pas à proclamer que « Dieu a placé [Vladimir Poutine] au pouvoir », n’a pas manqué de souhaiter « des forces physiques et morales pour de nombreuses années encore » au leader du Kremlin dont c’était le 70e anniversaire, la semaine passée.  Des louanges à faire rougir le maître du Kremlin, une pluie d’éloges en dépit de la situation  d’isolement international et des revers militaires qui s’accumulent en Ukraine. L’attentat contre le fameux pont de 14 km, qui relie la Crimée à la Russie semble d’ailleurs avoir été une manière pour les Ukrainiens de « fêter » à grand bruit les 70 ans de Poutine pour lui rappeler que la Crimée appartient toujours au peuple ukrainien !


Dans son message, le patriarche orthodoxe Kirill a loué le dirigeant Poutine pour « la transformation de l'image de la Russie, le renforcement de sa souveraineté et de ses capacités défensives, la défense des intérêts nationaux.  
Vous avez acquis la réputation d'un leader loyal à sa Patrie et qui l'aime sincèrement et lui donne toutes ses forces », a souligné Kirill. « Que vos forces ne s'épuisent pas et que l'aide de Dieu pour vous soit grande. » De là à penser que Poutine mène une guerre sainte avec l’aide de Dieu… Un « Got mit uns » à la russe. Il y a des années que le patriarche Kirill, en place depuis 2009, a mis son Église au service du Kremlin en échange de pouvoir et d’avantages importants, entre autres financiers. En 2012 déjà, il n’avait pas hésité à qualifier Poutine de « miracle » pour la Russie. Et bien sûr, le religieux soutient sans état d’âme l’offensive russe contre l’Ukraine. Il a appelé à « faire corps autour du pouvoir » pour vaincre les « ennemis » de l’union historique entre la Russie et l’Ukraine et a assuré que les militaires russes mourant au combat seront « lavés de leurs péchés ». Le salut en échange de leur sang…

 

 

Le patriarche Kirill, chef des orthodoxes russes depuis 2009, a mis son Église au service du pouvoir de Vladimir Poutine et l'avait déjà qualifié en 2012 de « miracle » pour la Russie. Les deux hommes partagent l'ambition d'une Russie conservatrice dominatrice. Ils s'entendent en particulier sur l'idée d'une décadence morale, d'un Occident en déclin, notamment du fait de la tolérance à l'égard des LGBT. La semaine dernière encore, Vladimir Poutine avait dénoncé l'avènement du « satanisme ». Le soutien sans faille de Kirill à Poutine lui a valu depuis l’été des sanctions internationales comme « agent de désinformation et de propagande russes. » 

Enfin, plus grave, le concile de l’Église orthodoxe ukrainienne rattachée à Moscou a annoncé en mai dernier qu’elle rompait les liens avec le patriarche Kirill et déclaré qu’elle devenait « pleinement indépendante » des autorités spirituelles russes : « Nous ne sommes pas d'accord avec le patriarche moscovite Kirill » [...] en ce qui concerne la guerre en Ukraine », a expliqué dans un communiqué l'Église orthodoxe russe en Ukraine à l'issue d'un concile consacré à « l'agression » russe contre son pays. Lors de ce concile, cette Église qui avait tenté de conserver des liens avec le Patriarche de Moscou auquel elle était subordonnée, a décidé « la pleine indépendance et l'autonomie de l'Église orthodoxe ukrainienne » le concile a appelé à « mettre fin à l’effusion de sang ».

La nouvelle Église orthodoxe ukrainienne a aussi souligné, dans son communiqué : « Le concile condamne la guerre, qui est une violation du commandement de Dieu ‘Tu ne tueras point’, et exprime ses condoléances à tous ceux qui souffrent à cause de la guerre. »

Et le porte-parole de cette Église a précisé « son rejet total de la position du patriarche Kiril : non seulement il n’a pas condamné l’agression militaire de la Russie, mais il n’a pas non plus trouvé de mots pour le peuple ukrainien qui souffre. »  On notera que ce schisme orthodoxe est le second en Ukraine en quelques années.

Une partie de l’Église ukrainienne du patriarcat de Kiev avait déjà rompu en 2019 avec Moscou dont elle dépendait pour prêter allégeance au patriarche orthodoxe Bartholomée, primus inter pares (une primauté d’honneur) et grand rival religieux de Kirill, basé à Istanbul. L’Église ukrainienne était depuis l’invasion russe de l’Ukraine approuvée par Kirill dans une situation intenable et des centaines de prêtres orthodoxes avaient signé une lettre ouverte appelant à faire juger le patriarche par un tribunal religieux à cause de ses positions sur le conflit ukrainien.

A noter aussi que l'Ukraine est centrale pour l'Église orthodoxe russe, dont certains des monastères orthodoxes les plus importants sont situés dans ce pays.  Certains comme le monastère orthodoxe de la Sainte Dormition situé dans la région de Donetsk, en Ukraine orientale et rattachée au patriarcat orthodoxe de Moscou a été la cible d’une attaque russe le 30 mai dernier, tuant 4 religieux et des laïcs dont le doyen du monastère, ou Laure, nom donné aux monastères dans l’Église orthodoxe et les Églises orientales.

La Laure de la Sainte Dormition de la Mère de Dieu qui a été bombardée est un monastère important et historique dans l’histoire orthodoxe.  Sa fondation remonterait peut-être au 13e siècle, lorsque des moines de la Laure de Kiev se sont réfugiés dans cette région, fuyant l’invasion mongole. Le monastère a aussi été dévasté à plusieurs reprises par les Tatars de Crimée toute proche. Et aujourd’hui encore, le monastère est un lieu de refuge pour des civils fuyant la guerre actuelle sur le sol ukrainien.

 

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