Suisse
La burqa
Claudine Castelnau
8 mars 2021
« Le peuple dit non à la burqa » titre Le Temps, quotidien de Genève.
Hier, 7 mars les Suisses étaient appelés à voter, entre autres, lors d’une initiative fédérale anti-burqa, A quelques semaines de cette votation, l’initiative pour interdire le voile intégral « a le vent en poupe », écrivait le quotidien genevois s’appuyant sur des sondages.
A la mi-janvier, l’initiative « Oui à l’interdiction de se dissimuler le visage » avait recueilli 56 % d’avis favorables. L’initiative venait de la droite et de l’extrême-droite, ceux qui se déclarent proches des socialistes et des Verts étant clairement contre l’interdiction de dissimuler son visage.
L’argument qui convainc le plus les partisans de l’interdiction est celui de l’égalité des droits hommes-femmes (76 %) puis la lutte contre le terrorisme (65 %) et le symbole de l’oppression des femmes (59 %).
Ce dernier point avait été repris dans une « Opinion » publiée par Le Temps. Son auteur, un conseiller municipal Vert de Morges mais aussi secrétaire général de l’Union vaudoise des associations musulmanes, avouait que « le voile intégral le dérangeait, l’irritait ». Mais il considérait que le débat autour de l’initiative du 7 mars était stérile, et que le véritable enjeu de cette campagne était la promotion de l’égalité hommes-femmes, la protection des femmes étant actuellement limitée à la vie professionnelle.
Il relevait aussi que « l’initiative concerne entre 20 et 30 femmes au maximum en Suisse, dont une grande majorité ont choisi cet habillement [la burqa] librement et se verraient donc privées de leurs libertés fondamentales. »
Après le vote du 7 mars, Après la votation sur les minarets en 2009 les opposants à la burqa ont gagné, l’interdiction de la burqa sera inscrite dans la Constitution. Mais le résultat est plus serré que prévu : 51,2 % et 18 cantons ont voté oui à l’interdiction. « Mais il ne s’agit pas d’un vote contre les 400 000 musulmanes et musulmans vivant en Suisse», a rassuré une conseillère fédérale. Il appartient désormais aux cantons, qui sont compétents en matière de sécurité sur leur territoire, de rédiger une loi d’application.
Retour en page d'accueil
Retour vers Claudine Castelnau
Vos
commentaires et réactions
haut de la page