Mali
Mutilations sexuelles
Claudine Castelnau
21 décembre 2020
Il vient de se passer un événement surprenant au Mali, un pays à 90 % musulman sunnite. Quatre organisations de défense des droits des femmes ont déposé une plainte devant la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Abuja, au Nigeria, contre l'Etat malien qui n’interdit pas les mutilations génitales féminines.
Jusqu’ici et malgré les promesses des autorités gouvernementales maliennes, rien n’avait changé depuis 18 ans et des millions de filles sont systématiquement excisées avant l’âge de 15 ans, raconte francetvinfo le 14 décembre.
Quatre organisations de défense des droits des femmes ont donc décidé d’avoir recours à la justice et viennent de porter plaine contre le Mali qui tarde à criminaliser les mutilations génitales féminines, dénoncée comme une « torture » par l’ONU, au contraire de la majorité des pays du continent africain, y compris le Soudan.
Et depuis 2002 trois projets de loi ont été bloqués par des députés maliens musulmans conservateurs. On estime à 200 millions, les jeunes filles et femmes qui sont déjà excisées et 68 millions de filles seraient menacées de cette pratique barbare et attentatoire à leur intégrité corporelle. Avec de plus non seulement des séquelles graves mais aussi le risque d’en mourir.
On parle de musulmans conservateurs qui veulent maintenir ce « rite de passage » au nom de l’islam parfois alors même que le Coran n’en parle pas, mais il faut compter avec le poids social des exciseuses dont c’est un revenu financier appréciable...
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