Grèce
Des églises où les fidèles
ne portent pas de masques
Claudine Castelnau
9 décembre 2020
Un article du Monde daté du 23 novembre raconte qu’en Grèce, l’attitude de certains dignitaires de l’Eglise grecque orthodoxe choquent fortement par leur refus de respecter les recommandations sanitaires, masques ou distanciation sociale ou même de limiter le nombre de fidèles aux offices.
Ainsi, la correspondante du Monde à Athènes écrit :
« Des églises pleines à craquer où les fidèles ne portent pas de masques, embrassent des icônes ou les mains des popes, des prélats qui donnent à boire du vin lors de la communion en utilisant une même cuillère pour tout le monde, un enfant embrassant le cercueil d’un prêtre mort du coronavirus...
Les images ont de quoi choquer en pleine deuxième vague de l’épidémie de Covid-19 [...]
Depuis le premier confinement, décrété au printemps, de nombreux prêtres vont à l’encontre de leur hiérarchie religieuse qui a appelé à suivre les règles dictées par le gouvernement et l’Organisation mondiale de la santé, bafouent les gestes barrières et soutiennent, à l’instar de l’évêque Chrysostomos de Patras, que "ceux qui croient à la sainte communion savent qu’ils n’ont rien à craindre".
Certains membres du clergé assurent même que le vin distribué pendant la communion, qui contient de l’alcool, élimine le virus. »
A Thessalonique un prêtre orthodoxe de la ville est mort après avoir aussi affirmé à la télévision, que la communion ne pouvait transmettre le virus et le métropolite qui avait participé à une fête en l’honneur du saint patron de la ville est aussi décédé.
D’après To Vima, un quotidien grec, une centaine de prélats, prêtres, moines, étudiants en théologie seraient atteints et l’ex-premier ministre Alexis Tsipras a déclaré que ne pas imposer de restrictions à l’Eglise est « anti-scientifique, anachronique et une menace pour la santé publique. »
Une critique fort mal reçue par les autorités de l’Eglise orthodoxe grecque, un Etat dans l’Etat. D’autant que s’est greffée une polémique sur la communion que l’on prend avec la même cuillère, vecteur idéal de contamination, que l’Eglise se refuse à changer. Et pourtant, comme le dit un théologien orthodoxe : « L’important n’est pas comment recevoir la communion mais de pouvoir la recevoir. »
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